Alice fait du vélo dans sa tête

Un jeu plutôt sympathique, hélas desservi par sa technique et la répétitivité des segments de jeu. En fait Alice RPF aurait dû être deux fois plus court pour maintenir l'intérêt du joueur et lui faire découvrir tous les environnements de manière plus dynamique, ce qui prouve à nouveau que le trop est l'ennemi du bien.

Esthétique

L'univers glauque du pays de la folie est plutôt intéressant, même si j'ai trouvé qu'il en faisait des tonnes. J'avais parfois l'impression que l'on me criait dans l'oreille "C'EST GLAUQUE, HEIN ??!", ce qui avait l'effet inverse sur moi, malgré beaucoup de bonnes idées dans le design des environnements. On est loin de la méga claque esthétique promise par certaines critiques, même si ça reste chouette.
Les cinématiques, elles, sont ratées.
Et personnellement je n'ai pas du tout apprécié la musique, trop simpliste et répétitive.

Gameplay

Nous avons affaire à un jeu tourné 50% du temps (ou plus) vers de la plateforme, 40% vers des phases de combat en arène, et 10% vers des mini-jeux.

• Les séquences de plateforme sont globalement chouettes. J'ai bien aimé le fait qu'Alice puisse sauter plusieurs fois et planer sur de courtes distances, cela la rend agréable à contrôler. En revanche, le "feeling" des sauts est très moyen. C'est assez dur à expliquer mais on a l'impression qu'Alice pèse 0 kilos quand elle saute. De plus, malheur à vous si vous n'êtes pas exactement au niveau d'une plateforme : si ne serait-ce qu'une cheville dépasse, vous ne vous accrocherez pas ; vous tomberez comme une pierre. C'est un peu frustrant d'autant plus que certaines hitbox sont "particulières". J'ai également remarqué (et j'ignore si c'est la faute de la 3D ou si c'est moi qui louchais) qu'il est parfois très difficile de bien jauger ses sauts, comme s'il nous manquait un élément pour nous repérer parfaitement dans l'espace tridimensionnel du jeu... Je suis mort pas mal de fois de cette façon, en ratant des plateformes de peu, et pourtant je ne suis pas un débutant en matière de plateforme.
  Enfin, on regrettera aussi que, aussi sympathique la plateforme soit-elle, celle-ci ne trouve à aucun moment le moyen de se renouveler au cours du jeu. Toutes les idées sont déjà exploitées dans le chapitre 1, et on en remange pendant quatre autres. Dommage.




• Les combats sont plutôt dynamiques, et les ennemis ont chacun leurs forces et leurs faiblesses. Honnêtement j'ai plutôt apprécié les combats et le système "d'hystérie" qui rend Alice temporairement invincible quand elle en est réduite à un PV. Cependant la visée automatique rend vite problématique les combats contre de nombreux adversaires. Si vous voulez en cibler un en particulier : bon courage. Vous allez vous arracher les cheveux.




• Les mini-jeux sont... comment dire... nuls. A l'exception des énigmes d'échec et à la rigueur de la "tête qui roule", tout est à jeter, surtout qu'ils sont réutilisés à outrance. Les phases de "glissade" ne représentent aucun challenge, celles en bateau non plus, les tableaux orientaux à peine. Coupez moi tout ça ! Et si vous avez peur que le joueur s'ennuie pendant les phases de jeu principales : c'est de ce côté qu'il faut travailler !

Mentionnons rapidement les autres mécaniques de jeu :
- J'ai bien aimé le principe des groins à trouver, même si c'est super frustrant d'entendre le bruit sans pouvoir localiser la source :p
- Les souvenirs sont bien éparpillés, mais dommage que la plupart soient si peu intéressants.
- La capacité d'Alice à rapetisser est cruellement sous exploitée. Dommage parce qu'elle est bien rendue visuellement.

Mais tout ceci relève du détail. Le plus gros défaut du jeu, comme je l'ai déjà évoqué en introduction, c'est la longueur de ses chapitres. On aurait gardé le même gameplay (avec les mêmes défauts) mais en raccourcissant de moitié les chapitres, cela serait passé comme une lettre à la poste. Sauf que là... on finit par s'ennuyer.

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Scénario

L'histoire est intéressante, et même si elle est étalée sur trop d'heures de jeu, on a quand même envie de savoir ce qu'il s'est passé le jour de l'incendie chez Alice.
En revanche, il vaut mieux avoir une solide connaissance de l'oeuvre de Carroll pour se sentir concerné par les personnages secondaires qui ne sont JAMAIS introduits. Personnellement j'ai lu le livre original et vu le dessin-animé disney, mais ça n'était pas assez frais dans ma mémoire. De petites fiches dédiées aux personnages n'auraient pas été de refus !
Par contre je me rappelai que je ne supportais pas Alice, eh bien là je suis de nouveau servi. La pauvre enfant a l'air perpétuellement perché, et même si c'est cohérent avec son état psychologique, je trouve néanmoins son manque de réactions énervant au possible. Elle n'a jamais peur, elle n'est jamais étonnée,... elle passe son temps à parler aux gens de haut, elle ramène tout à elle. Je la dé-tes-te.
(cf la même réaction épidermique dans ma critique du livre)
De même les personnages du monde réel auraient mérité d'être plus creusés.
En fait c'est paradoxal, l'histoire en elle-même se laisse suivre, mais dans le détail on ne comprend rien à ce qui se passe.

Conclusion

Alice RPF est un jeu correct, au concept audacieux et bien réalisé, mais sa pauvreté technique et surtout sa répétitivité harassante l'empêcheront de vraiment briller à part peut-être aux yeux des fans hardcore d'Alice au Pays des Merveilles (qui ne doivent pas courir les rues).