Alpha Protocol est un jeu que j'ai découvert après avoir joué à Mass Effect, si le précise c'est parce que j'étais dans ma logique recherchant des jeux avec une narration à plusieurs embranchements pouvant me procurer une expérience de jeu comparable à cette série même si se déroulant dans un univers bien différent. Alpha Protocol n'a pas rencontré un grand succès, que ce soit commercial ou même critique, et par conséquent est vite tombé dans l'oubli mais je tiens à essayer de lui rendre honneur avec cette critique.
RÉALISATION / ESTHÉTISME : 6/10
Ne vous attendez pas à être ébloui pas des graphismes spectaculaires vous seriez déçus, à la même époque sont sortis des jeux de tir à la troisième personne comme Mass Effect 2 (oui je sais je parle beaucoup de Mass Effect je suis désolé), Vanquish... autant de jeux qui entèrent violemment la réalisation de ce Alpha Protocol.
Même si on se rend un peu partout dans le monde (Taïwan, Russie, Italie, Arabie Saoudite...) le dépaysement n'est pas au rendez-vous je trouve, un peu comme si l’esthétisme n'a pas eu l'attention qu'il aurait du avoir, j'ai trouvé ça plutôt fade et quelquonque. Techniquement c'est plutôt moyen mais c'est pas non plus une catastrophe, moi-même ça ne m'a pas rebuté c'est juste que tu peux pas mettre ça dans les points forts du jeu, ça reste acceptable sans plus.
GAMEPLAY : 6/10
En théorie, le choix nous est laissé dans nos approches (bourrin , furtif ou versatile), on peut personnaliser notre équipement, nos statistiques, nos armes vraiment comme dans un RPG, le level design est conçu de telle façon à ce qu'on puisse remplir un même objectif de différentes façons (un peu à la façon d'un illustre Deus Ex) et le détail que j'ai adoré on peut payer des renseignements avant chaque mission pour connaître l'emplacement d'équipement d'importance, des chemins annexes...
Le problème c'est la mise en pratique in-game et c'est là que nous tenons le gros point faible du jeu car entre l'IA des ennemis qui oscille entre le tout juste correct et le déplorable, les bugs à foison (ça m'est déjà arrivé de voir un boss courir contre un mur indéfiniment, c'était bel et bien un bug car j'ai rechargé la sauvegarde et il ne le faisait plus), le système de visée et de couverture archaïques (là encore le système de visée fait penser au premier Deus Ex, le problème c'est que ce système était bien, il y a 10 ans)... certains auront bien du mal à ressentir un vrai plaisir de jeu au combat et c'est bien dommage.
SCENARIO / NARRATION : 9/10
Depuis tout à l'heure vous vous demandez peut-être ce qui tire le jeu vers le haut vu qu'on ne peut compter ni sur le gameplay, ni sur la réalisation et bien c'est parce que l'intérêt du jeu réside d'abord et avant tout dans son scénario, plus exactement sa narration. La narration est à la fois prenante et interactive, les personnages sont différents avec chacun sa propre personnalité qu'il faudra connaître et prendre en compte lors des dialogues. On se prend pour un James Bond et en plus celui de notre choix selon la situation, professionnel, désinvolte ou brutal.
Sa non-linéarité fait toute la force du jeu, vous pourrez vous faire des amis comme des ennemis selon vos paroles et vos actions et cerise sur le gâteau ce n'est pas manichéen et des choix importants et difficiles devront être pris dans le feu de l'action (on est timé durant les dialogues) et ces choix auront des conséquences qui amèneront à bien des fins différentes et des façons d'y parvenir, ajouté à cela 4 romances possibles et bien faites (en plus en jouant bien on peut faire les 4 en une seule partie) et on frôle la perfection.
CONCLUSION : 7/10
Alpha Protocol est un jeu avec une réalisation bancale, des bugs, une IA vraiment pas au top, des mécaniques de gameplay archaïques... mais avec un concept original et réussi, mêler le milieu de l'espionnage au RPG avec une narration nous laissant toujours un choix à faire épargné du manichéisme et ayant un vrai impact sur la suite, c'est trop rare que cet effort soit fait dans un jeu et c'est pour ça que j'ai su grandement apprécier le titre malgré ses défauts.