Pratiqué dans ma jeune adolescence, cet opus m'a laissé de très bons souvenirs malgré la douche froide qu'il n'a pas manqué de provoquer lors du premier contact.
Imaginez un peu, encore aujourd'hui Alundra premier du nom figure dans mon top 10, c'est donc avec fébrilité que j'attendais une suite. Autant parler tout de suite des choses qui fâchent et qui n'ont échappé à personne, la 3D intégrale du jeu piquait déjà les yeux à l'époque, mais aujourd'hui c'est véritablement un cauchemar (fort aliasing / pauvreté des modèles / couleurs très vives pour rendre le tout un minimum chatoyant, etc...) . Pour se soustraire aux limitations du système PSX, la caméra virtuelle se situe en plus de cela en plongée presque absolue et très proche de notre personnage, limitant ainsi radicalement le champ de vision du joueur. Toutefois, on accepte rapidement cette contrainte qui a été bien heureusement pensée dans l'élaboration des mécanismes du jeu. Ainsi les maps ne sont jamais bien grandes, mais suffisamment bien construites pour avoir envie d'en explorer chaque recoin à la recherche du moindre trésor planqué par les développeurs. L'exploration des zones annexes est d'ailleurs un des plus grands plaisirs du jeu et est encouragé par des récompenses régulières qui auront pour principal effet d'augmenter le nombre de coups que peut enchaîner votre avatar sur une même cible (combo). La faible visibilité des éléments environnant oblige aussi le joueur à être prudent dans son approche, et vous pouvez être certain qu'à courir dans tous les sens, vous perdrez très rapidement vos points de vie et par extension, vos consommables (ce qui, vous en conviendrez, est vecteur de stress notamment dans les donjons).
Justement, parlons-en des donjons, car si Alundra 2 brille encore aujourd'hui dans mon estime, ça n'est certainement pas pour son scénario infantilisant (de surcroît doublé dans un français de dessin animé typique... très proprement enregistré cela-dit) mais bien pour sa capacité à nous lancer dans des fouilles souterraines réellement palpitantes. Chaque salle a son petit casse tête, ses gros interrupteurs minutés tout droit sortis d'Alundra 1 et ses "petites clefs" propres aux vieux jeux d'aventures. Soutenus par une bande son fort à propos, ces passages m'enchantent encore aujourd'hui malgré la plus grande facilité avec laquelle je les parcours, maturité (patience ?) aidant. Il n'en reste pas moins que le game over m'a guetté à plus d'une reprise et ça, c'est la preuve qu'il peut y résider un certain challenge / plaisir masochiste même pour les joueurs expérimentés.
Si vous l'aviez découvert à 12 ans comme c'était mon cas, la pilule du scénario aux situations pseudo-cocasses serait mieux passée, mais en l'état il serait dommage de s'arrêter à ça. Certains donjons m'ont vraiment marqué (peut être plus que ceux du moindre Zelda) et, pour avoir refait le jeu intégralement récemment et confirmé que mes souvenirs n'étaient pas biaisés par la nostalgie, je n'hésite pas à dire qu'il mérite définitivement que l'on s'y attarde et que l'on arrête de s'acharner sur ce qu'il est, ou ce qu'il aurait dû être.