Always Sometimes Monsters est une sale histoire d'amour. On a pas de fric, plus de boulot, nulle part ou dormir, et notre ex se marie le mois prochain à l'autre bout du pays, il a même envoyé une invitation. On a plus rien à perdre, alors on va s'accrocher à ça.
Question gameplay et graphismes, ce jeu a des allures quelconques, mais jamais je ne me suis autant identifiée à un personnage de jeu vidéo. Je voulais y aller, à ce mariage, voir mon ex même si je savais pas vraiment quoi lui dire, et réparer ma vie. Je suis partie en y croyant à fond.
Dans les jeux à choix moraux, il y a toujours moyen de s'en sortir à peu près en essayant d'être quelqu'un de bien. Ici c'est pas si simple. On fait de son mieux, on garde le sourire quand tout part en vrille (bien obligés : les personnages ne sont pas animés), mais ça rapporte rien de spécial. Il y a des scènes qui m'ont donné envie de vomir et de pleurer. J'imaginais pas que ce serait si dur. Le jeu est pas présenté comme triste pourtant, pas de musique larmoyante ni de patte graphique lugubre. Il est même pas si triste que ça, quand on y réfléchit, juste un peu trop réaliste. C'est froid et moche, injuste, dégueulasse et tout ce qu'on veut, mais c'est la vie. Y a pas de surprise. Tout le monde sait que les gens sont impitoyables, que le travail est abrutissant, qu'on a tous une vie merdique et qu'aller au mariage de son ex est une mauvaise idée. Mais on se donne du courage et on continue quand même parce que sous couvert de « jeu à choix », Always sometimes monsters nous rappelle qu'il y a des moments dans la vie ou on est à court d'options.
La fin que j'ai obtenu m'a littéralement brisé le cœur. Ce n'est pas seulement une sale histoire d'amour, c'est aussi une sale histoire d'amitié, de vie de merde, de combat pour s'en sortir, de rage, de culpabilité, de coups bas, de trahison, de confiance.
Un coup de foudre ! Et le chagrin qui va avec.