L'amour c'est aussi comme...
Campus Life est la saison 2 de l'otome game français en ligne Amour Sucré sortie en 2018. Il s'agit de la suite directe de la saison 1 High School Life.
Sucrette (Lynn de son prénom officiel) a terminé sa scolarité à Sweet Amoris. Malheureusement, elle a du déménager peu de temps après et la distance aura finalement eu raison de son couple.
Mais voilà qu'elle doit revenir en ville pour pouvoir effectuer son Master 2 d'Histoire de l'Art. Nouvelle élève à Anteros Academy, elle fera de nouvelles connaissances mais retrouvera également d'anciens camarades.
Peut-être l'amour se cache-t-il parmi eux désormais ?
...Comme le hockey. Tu te fais plaquer et tu sais pas pourquoi.
Avant de démarrer cette critique, recontextualisons d'abord la sortie de Campus Life qui a été un gros tournant dans l'histoire du jeu en ligne.
Nous sommes en 2011, Amour Sucré sort et devient contre toute attente une référence de l'otome game occidental. Malheureusement le jeu commence à connaître le revers de la médaille au fil des années : la communauté est de plus en plus exigeante avec le contenu, et les joueurs ont du mal à accepter la prise de direction marketing plus "commerciale" de la société Beemoov. S'en suit une longue période où Beemoov et la communauté sont en froid, certains anciens joueurs partiront mais les nouveaux viendront apporteront un nouveau souffle. Les dernières années du jeu seront ainsi plus clémentes du côté de la communauté comme de Beemoov qui feront chacun des efforts.
Nous sommes en 2018, après sept longues années, Amour Sucré se termine enfin. Et un cliffhanger annonce... une suite à l'Université !
La communauté est à la fois émue, surprise, et heureuse de pouvoir continuer l'aventure et décide de repartir sur de bonnes bases.
Sauf que Beemoov annonce de grands changements : le système de décompte de PA est revu à la hausse, tout comme la fréquence de sortie des épisodes, et en plus de ça les let's play et soluces non-officielles seront désormais censurés. Il sera donc désormais impossible d'être à jour sur le jeu sans passer par la Banque, c'est à dire en dépensant du "vrai" argent. Et ce n'est pas tout, le coup de grâce s'abat : nous ne continuerons pas l'aventure avec nos anciens crush du lycée.
La communauté est en furie. La moitié des joueurs "banqueurs" décident de boycotter Beemoov et une partie de la communauté abandonne purement et simplement le jeu.
Beemoov tentera tant bien que mal de se rattraper en annonçant finalement le retour de deux crushs sur les cinq du lycée (laissant donc une partie de sa communauté sur le carreau) et en revoyant les gains journaliers à la hausse mais le tout reste très maladroit et de toute façon, le mal est déjà fait.
Un énième drama viendra entacher le jeu juste avant sa sortie avec le lancement d'une beta fermée pour des joueurs sélectionnés totalement au hasard (donnant encore moins envie aux Banqueurs de continuer à s'investir dans la suite du jeu).
C'est donc dans ce contexte extrêmement tendu que sort la suite d'Amour Sucré, Campus Life.
...Comme le Tour de France. On l'attend longtemps et il passe vite.
Nous démarrons donc avec une Sucrette plus adulte désormais puisqu'on commence non pas au début de la fac mais carrément en dernière année. Un choix qui en aura surpris plus d'un à vrai dire mais qui se révélera peut-être assez judicieux au final.
Cela viendra notamment expliquer les 20 épisodes qui composent Campus Life (CL) contre les 40 épisodes qui couvraient High School Life (HSL). Exit donc tous les épisodes bouche-trou où l'on va en cours pour bosser sur on ne sait trop quel devoir inutile et faire des allers-retours pour récupérer les objets perdus de tout le monde, dans CL on se concentre principalement sur le quotidien de Sucrette qui essaie de se réhabituer à sa nouvelle vie à Anteros Academy (en expérimentant la vie en dortoir et en cherchant un petit job par exemple) et qui tisse des liens avec pleins de nouvelles personnes.
Bon on ne va pas se mentir, le début de l'aventure n'est pas franchement palpitant car Sucrette néglige complètement ses études au point qu'on a l'impression qu'elle-même ne sait pas trop ce qu'elle fout là (en 1ère année de fac ça se comprendrait à la rigueur mais là elle à 25 ans et doit rendre son Mémoire à la fin de l'année...). De même les différentes rencontres avec les crush du jeu ne sont pas des plus naturelles, il ne se passe pour ainsi dire pas grand chose et on se focalise plus sur les dramas de nos amis que sur notre vie amoureuse.
Heureusement le jeu se rattrape dans sa deuxième moitié. En effet, les crush se dévoilent enfin et surtout, on suit enfin les aventures de Sucrette et non de Pierre Paul Jacques qui a des problèmes avec son mec. Sucrette se recentre sur elle-même et on la sent enfin évoluer aux côtés de son nouvel amour, bien que selon les routes tout ne se déroule pas exactement comme elle l'aurait voulu. Et on touche peut-être là le point le plus important de CL puisqu'on remarquera très rapidement que toutes les routes ne se valent malheureusement pas, mais j'y reviendrai plus en détails.
Ainsi, la conclusion de cette saison 2 arrive pour ainsi dire un peu trop rapidement. La nostalgie est présente mais on retiendra surtout une fin non dénuée de charme et d'émotion mais qui au final semble quand même assez... rushée. Je n'irai pas jusqu'à dire bâclée car ce serait être médisant mais on a quand même moins ce sentiment d'accomplissement comme à la fin du lycée, la faute probablement à la manière dont s'est déroulé CL en globalité qui a eu du mal à mettre à profit son format plus court.
Ainsi Campus Life est une suite qui a eu du mal à démarrer mais qui se bonifiera au fil des épisodes si on veut bien lui laisser sa chance. Malheureusement elle en restera tout de même bien moins marquante que sa préquelle dans son ensemble et restera entachée par un lancement problématique à plusieurs égards.
...Comme l'agriculture. Après avoir semé, tu peux trouver la récolte ou rien du tout.
L'un d'entre eux étant également un problème à lui tout seul, à savoir les nouvelles routes : les Crush donc. Car oui, au final on se demande quand même bien où était l'intérêt de remplacer les anciens crush par des nouveaux pour ce que ça a apporté...
Nous retrouvons donc :
Nathaniel (Nath) : Ancien délégué modèle que nous avions libéré du joug de ses parents dans HSL qui revient ici sous les traits de Batma... d'une racaille de la street qui semble désormais entouré de mystères et très difficile à approcher.
Alors soyons clair, Nathaniel sera bel et bien le seul grand gagnant de CL ! Non seulement parce qu'il est le seul qui aura droit à son arc, mais aussi tout simplement parce que celui-ci vient conclure "l'histoire" du personnage qui, comme je l'avais dis dans ma critique sur HSL, reste celui avec la route la plus qualitative d'une manière générale. J'ai donc apprécié le fait que sa situation familiale compliquée dans HSL ait des répercussions dans CL (je veux dire, on ne sort pas indemne d'un passif comme ça, soyons réalistes), néanmoins on soulignera le scénario passablement abracadabrant de sa route dans CL (bien que j'avoue que ça reste crédible en tant que simple "divertissement" et qu'on passe un bon moment). Ainsi les fans de Nathaniel pourront d'abord être perturbés par ce nouveau personnage totalement insaisissable au début de CL mais qu'on apprendra à retrouver au fil des épisodes, offrant un personnage encore plus consistant qu'il ne l'était déjà au lycée.
Castiel : Notre rebel favori est devenu chanteur d'un groupe montant de la scène rock (avec les groupies et paparazzi stalkers qui vont avec), et s'est par ailleurs bien assagi depuis le lycée.
À tel point qu'on ne dirait plus Castiel en fait. Alors qu'on soit bien clair, j'ai jamais autant détesté un personnage que le Castiel de HSL, du coup j'avoue que ça m'a fait un bien fou de pouvoir discuter avec le Castiel plus raisonnable de CL, c'est à dire un gars responsable, avec les pieds sur Terre, mais aussi du cœur et qui sait être attentionné quand il le faut. Mais à quel prix ? Franchement, en dehors des derniers épisodes qui développent un peu mieux sa solitude et offrent de vrais échanges intimes, tout le reste c'était d'un plat comparé à la fougue dont il pouvait faire preuve au lycée. Les revers de la célébrité ont changé Castiel, c'est un fait, mais le problème c'est qu'on a trop souvent l'impression qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même. Au final j'ai trouvé ça plutôt triste pour celles qui avaient la chance de retrouver leur crush du lycée mais qui ont eu droit à un personnage au final totalement différent de ce qu'elles ont pu connaître...
Priya (PriPri) : Jeune femme mature, intelligente et toujours prompte à se battre pour obtenir justice, comme le souligne ses études pour devenir avocate.
Oui, vous avez bien lu, vous avez enfin accès à une romance homosexuelle ! Et Priya ne pouvait être qu'un excellent choix puisqu'elle est non seulement arrivée sur le tard dans HSL et qu'en plus de ça les graines d'une possible romance avaient déjà plus ou moins été semées à cette époque (elle nous avait annoncé être déjà sortie avec des filles et s'est entendue presque immédiatement avec Sucrette qui la trouve fantastique), à tel point que nombre de joueurs avaient d'ailleurs émis le souhait de l'avoir en crush à l'époque, Beemoov a donc exaucé leurs prières. Et qu'on se le dise, cette fille est aussi parfaite que j'aurai pu me l'imaginer ! (oui, j'ai choisi sa route) Et je pense que c'était un peu pareil pour Beemoov en fait... Car c'est bien le mot juste, Priya est "trop" parfaite. Il n'y a pas de place pour le drama ou les inquiétudes avec elle, on sait toujours qu'elle aura les bons mots, trouvera une solution, saura être compréhensive, se relèvera même sans nous devant l'adversité, sans compter que ses "problèmes" sont assez peu significatifs à côté de ceux des autres crush... Bref, si on comprend bien ce que Priya peut apporter à Sucrette, l'inverse n'est pas forcément évident, et à mes yeux Sucrette aura trop peu hésité devant ce nouveau type de relation pour redonner le semblant d'intérêt qu'il lui restait à cette route.
Ainsi j'ai suivi la route de Priya mais très honnêtement je le regrette. J'adore toujours cette fille, mais en tant que péripéties amoureuses, clairement c'est pas le grand huit, on s'ennuie ferme. Même leur "drague" n'aura eu que peu d'effet, la routine s'étant déjà bien installée avant même qu'elle et Sucrette ne décident de sortir ensemble vu que de toute façon elles s'entendaient déjà super bien avant ça.
Hyun : Notre nouveau collègue du Cosy Bear Café (notre job étudiant) qui tombe immédiatement sous notre charme et fait tout pour qu'on ne manque de rien. Sous ses airs timides mais un peu trop collant se cache en fait un garçon toujours de bonne humeur et prêt à faire la fête, bien qu'il ait un peu tendance à enchaîner les maladresses.
Ainsi on s'attend à une route guimauve et bien niaise avec Hyun et en fait... c'est le cas, oui, mais le côté maladroit et fêtard du bonhomme rend le tout au final bien plus vivant. C'est culcul mais bon dieu que c'est feel good ! Hyun est juste adorable de bout en bout, j'ai adoré le voir prendre les devants sous ses airs ultra réservé, et même si c'est vrai qu'il en fait un peu trop, c'est ce qui fera tout son charme au final. Une jolie petite route mais qui malheureusement, tout comme Priya, tombera assez rapidement dans une routine où tout va bien dans le meilleur des mondes, car Hyun vit au pays des Bisounours peu importe la situation.
Rayan (Mr Zaidi) : Notre hypnotisant nouveau professeur d'Art moderne et contemporain aux méthodes d'enseignement impromptues mais qui parviennent à rendre n'importe quel cours plus vivant, est aussi un homme respectable qui sait rester discret derrière ses sentiments passionnés à votre égard.
C'est donc le dernier crush qui apporte avec lui son nouveau lot de controverses à la liste déjà longue de CL puisque sa route met pour la première fois en avant une relation Prof-Élève. Alors de mon côté je n'ai jamais rien eu contre les relations Prof-Élève dans les fictions de ce genre, j'étais même plutôt intriguée par la route en question. Le problème c'est que Beemoov a probablement du faire un choix entre faire une route polémique avec un prof hyper accessible et qui se prend pas trop la tête avec la déontologie et une route sensée avec un prof intègre qui combat ses émotions.
C'est bien évidemment la seconde option qui a été choisie. Car oui, la route de Rayan s'articulera autour du consciencius : On sort ensemble mais personne ne doit le savoir avant la fin de tes études. Ainsi la romance avec Rayan est à des moments magnifique, intense et bien plus mature qu'avec les autres crush, mais à d'autres moments c'était juste Malaise TV et frustration de l'extrême car votre couple ne peut même pas profiter des moments sympas vu qu'il a sans arrêt la boule au ventre à l'idée de se faire chopper. Rien ne se fait naturellement du coup, le moindre geste doit être précalculé, et c'est vraiment fatigant à la longue.
Ainsi les crush n'auront donc pas tous le même niveau d'intérêt pour des raisons aussi diverses que variées, la faute à un nouveau format qui ne permet pas d'offrir un véritable arc (et donc un développement) à chacun comme ça avait été fait dans HSL.
Les personnages secondaires seront malheureusement logés à la même enseigne.
Nous retrouvons certains anciens camarades comme nos deux meilleurs amis, Rosalya et Alexy, ou Melody qui malheureusement nous laisseront bien plus entrevoir leurs mauvais que leurs bons côté dans cette suite. Néanmoins on retrouve aussi des camarades qui se sont bonifiés avec les années comme Kim, Ambre, Nina et même nos parents. Au final assez peu de personnages reviennent dans cette suite et en plus ce ne sont pas forcément les plus évidents, ce qui peut laisser interrogateur. Ne parlons bien évidemment pas des anciens crush comme Lysandre, Armin et Kentin qui seront à peine mentionnés 1 ou 2 fois au début du jeu sans plus de réelles précisions à leur sujet. On a bien compris Beemoov, Sucrette et visiblement la planète entière sont passées à autre chose (même si ça ne fait toujours pas plus de sens).
Fort heureusement, les quelques rares nouveaux personnages secondaires seront là pour relever la barre, avec notamment Chani notre nouvelle meilleure amie si parfaite, Yeleen notre nouvelle colocataire énervante mais bien développée, Clémence notre patronne qui nous pourrit la vie les jours pairs et nous confie son café les yeux fermés les jours impairs, ou encore les professeurs avec qui on peut désormais parler d'adulte à adulte et qui se révèlent du coup bien plus proches et amusants que ne l'étaient ceux du lycée.
Des personnages intéressants en globalité mais qui malheureusement souffriront eux aussi du nouveau format instauré par Campus Life. En effet, de nombreuses pistes seront lancées quant à leur histoire, mais aucune n'aura réellement le temps d'être développée convenablement, quand elles ne passent pas carrément à la trappe.
Mais et notre héroïne dans tout ça ?
Sucrette (Su) [Prénom personnalisable] : Si on se souvient d'elle dans HSL comme une héroïne sans personnalité, passablement maladroite et beaucoup trop curieuse, elle s'affirme enfin dans CL ! (bien que les premiers épisodes n'étaient pas très prometteurs de ce côté-là) Elle a plus de volonté, est plus dégourdie et surtout elle arrête enfin de se plier en dix pour des gens qui ne le méritent pas, et ça fait du bien ! Bon elle stresse toujours pour tout puis rien mais au moins elle sait prendre des initiatives et se secouer un peu par elle-même désormais, ce qui est bien moins rageant.
...Comme un feu de bois. Il faut l'attiser pour le maintenir allumé.
En dehors des Crush, de nombreux autres changements arriveront avec le passage à Campus Life.
Le principal sera bien évidemment graphique, le changement sautant directement aux yeux !
Déjà notre Sucrette change de design pour s'offrir un visage et des formes en adéquation avec son âge. Si le résultat est très éloigné de la Sucrette originale, il n'en est pas moins réussi, Sucrette est devenue une belle jeune femme. Malheureusement cela amène (encore) d'autres polémiques puisque Beemoov annonce des changements pour les illustrations : nous avons désormais une coiffure imposée en échange de la personnalisation de notre couleur de peau, un choix compréhensible fait pour éviter le surplus de travail pour les illustrateurs mais qui là encore fait que CL supprime des choses sensées être acquises. Ajoutez à cela le fait que la morphologie de Sucrette ayant été modifiée, les tenues durement accumulées durant tout HSL ne peuvent être utilisées sur CL, nous devons donc refaire toute notre garde robe depuis zéro. Encore un coup dur pour celles qui avaient banqué pour avoir certaines tenues exclusives.
En dehors de ces problèmes liés à notre avatar, on ne peut cependant que saluer tous les autres changements graphiques instaurés par CL.
Le jeu d'une manière globale fait beaucoup plus professionnel, on sent que Beemoov a engagé du monde, les décors et les colorisations sont bien plus abouties, des onomatopées s'affichent dans les décors et les personnages à l'écran pour la première fois s'animent ! Un gros plus pour l'immersion dans le jeu qui est qui plus est très réussie (c'est bien dommage que l'OST encore et toujours à l'Ouest n'ait pas bénéficié de cette refonte en revanche...). On notera aussi les nouveaux looks des anciens personnages, bien qu'il y ait du bon et du moins bon dans le tas. Les chara designs des nouveaux personnages sont plutôt très cool en revanche, on apprécie le fait d'avoir notamment toutes les origines parmi les crush !
En revanche un petit problème vient avec toute cette refonte graphique, c'est l'inconsistance des illustrations où l'on sent que beaucoup de personnes différentes travaillent dessus désormais, les visages ou expressions semblant parfois un peu différentes d'un épisode à l'autre mais cela tient plus du détail. Dans l'ensemble les illustrations restent tout aussi jolies qu'avant voir même plus travaillées. On regrettera néanmoins dans CL le manque d'illustration avec des personnages secondaires.
Un petit aparté sur les nouveaux vêtements qui continuent sur la lancée des derniers épisodes de HSL de proposer des tenues plus mode et adulte. Malheureusement le résultat global sur CL n'a pas été très apprécié, les coordinations de tenues étant particulièrement étranges en plus de ne plus du tout correspondre aux goûts supposés de notre crush (là où dans HSL il était assez facile de deviner quelle tenue de rendez-vous on devait prendre pour quel garçon).
En dehors de tout ça, on notera une autre différence majeure qui est le changement de design du site internet. Celui-ci a été entièrement refait pour l'occasion.
La première bonne surprise est que l'on peut passer sur HSL ou CL en un clic, en restant sur le même site. Un option très pratique et esthétique et qui permet à ceux qui joueraient aux deux saisons en même temps de pouvoir le faire sans trop se compliquer la vie (car oui, HSL et CL étant deux aventures distinctes, il est possible de jouer à l'une sans avoir fait l'autre, cependant nos gains et dépenses journaliers restent eux liés ensemble aux deux jeux).
De plus, les changements apportés par Beemoov pour CL se répercutent du coup sur HSL. L'aspect graphique de HSL a été entièrement retouché, donnant un joli coup de jeune au jeu vieillissant. On peut fort heureusement toujours utiliser nos anciens vêtements finalement, mais uniquement sur l'avatar de Sucrette de HSL (les vêtements de CL ne pouvant être utilisés qu'avec l'avatar de CL comme dit plus haut).
Bon malheureusement ça s'applique également au système de PA qui est désormais, comme dans CL, décompté au nombre de dialogues et non au nombre de déplacements, un système extrêmement coûteux sur les épisodes de HSL qui n'y sont pas du tout adaptés avec leur pléthore de dialogue malheureusement.
Et enfin le dernier soucis ce sont les mini-jeux (qui comme je l'avais expliqué dans ma critique sur HSL sont rudimentaires) dont on nous avait promis une refonte depuis l'époque HSL déjà, que Beemoov avait donc retiré en prévision des nouveaux qui devaient arriver avec CL, mais dont on au final on n'a jamais vu la couleur, l'équipe à l'heure actuelle ayant finalement remis à l'arrache les anciens jeux sans plus jamais en reparler... (engendrant au passage une nouvelle polémique puisque les joueurs n'ont jamais été dédommagés pour les gains journalier bonus perdus du à l'absence des mini-jeux sur le site).
En dehors de ça, le système de jeu des épisodes de CL reste lui exactement le même que sur HSL. Le jeu se fait sous forme de visual novel. Nous sommes dans la peau de Sucrette qui discute avec les personnages qui apparaissent à l'écran tout en avançant dans l'histoire (avec nos PA (Points d'Action) que nous récupérons en nous connectant tous les jours) en suivant les objectifs donnés et en répondant correctement aux dialogues à choix multiples afin d'obtenir dans chaque épisode notre "Rendez-vous" avec le crush désiré. En fonction des réponses données, nous avons une jauge (le Lov'o'meter (L'OM)) comprise entre -100% et 100% qui fluctue, le but étant de la garder au niveau le plus haut tout au long des épisodes. Enfin la dernière condition pour réussir à obtenir le rendez-vous et de choisir la bonne tenue parmi celles proposées. Si vous remplissez toutes ces conditions, vous obtenez votre moment en tête à tête avec le crush ainsi qu'une jolie illustration.
Contrairement à un visual novel classique, ici toutes les routes étant mélangées, il n'est possible d'obtenir qu'un seul rendez-vous par épisode. Pour pouvoir obtenir celui avec les autres crush, il faudra utiliser un Replay (payant) afin de refaire l'épisode en entier.
Il n'y a donc pas de changement drastique du côté gameplay, les nouveautés se font surtout au niveau du format des épisodes. Déjà, comme annoncé, les épisodes sortent désormais tous les mois contre tous les trois mois durant HSL. Un format probablement plus adapté au système économique d'une entreprise puisqu'il pousse les joueurs à payer pour parvenir à être à jour avec la sortie des épisodes, malheureusement c'est aussi ce qui aura fait lâcher le jeu à bon nombre de personnes qui n'arrivaient plus du tout à suivre le rythme, dont moi (je n'ai plus touché le jeu pendant 2 ans pour pouvoir économiser et ainsi tout finir d'une traite). Bref, un système à double tranchant...
L'autre nouveauté est le fait que CL a un **format bien plus cou**rt que HSL puisqu'il fait moitié moins d'épisodes, ce qui empêche notamment de découper la saison en "arcs" centrés tour à tour sur l'un des crush. Si 40 épisodes étaient peut-être trop long dans HSL, on constate cependant rapidement que 20 épisodes est beaucoup trop court dans CL. En effet, en étant sur la route de notre crush, on ne peut suivre que son arc, on n'apprend donc pas du tout à connaître les autres prétendants (dédicace à Mr Zaidi avec qui on tombe à 0 interactions possibles si on décide de le profzoner au début du jeu). Et je n'ose même pas parler des personnages secondaires qui eux se contentent de récupérer les miettes de dialogues qu'on veut bien leur laisser pour tenter de se développer un minimum.
Cela donne donc un effet passablement rushé à l'ensemble, où tout le potentiel n'a pas du tout pu être exploité et où on reste un peu sur notre faim. Le peu de tension qu'il y a s'évanouit en même pas 1 épisode puisque tout se résout très vite, la galerie de personnages est très restreinte et peu mise en avant une fois le problème d'un personnage réglé, et il y a assez peu de trames scénaristiques d'envergure comme ça a pu être le cas dans HSL (préparation d'une pièce de théâtre, fête de l'école, etc). Un format donc qui n'est pas une mauvaise idée car il est vrai que HSL traînait parfois en longueur mais qui n'a pas non plus réussi à adapter ses intrigues à un format plus court, rendant tout beaucoup trop survolé dans l'ensemble...
Néanmoins on notera une différence sympathique qui est le côté plus adulte de cette suite. Sucrette a mûri (enfin, passés les premiers épisodes assez catastrophiques de ce côté-là), elle n'est plus au lycée, et il en va de même pour ses camarades. Les préoccupations des personnages sont bien plus adultes, et la manière d'aborder la romance bien moins chaste. Les personnages savent ce qu'ils font et osent se draguer ouvertement voir passer à l'acte de manière explicite, cela amène une autre dimension au jeu et plus de crédibilité, mais c'est peut-être aussi pour ça qu'une fois en couple on a l'impression qu'il ne se passe plus grand chose malheureusement. Néanmoins je maintiens que ça reste un point appréciable de cette suite qui aborde en plus de ça la sexualité d'une manière juste et réaliste.
...Comme la mer. Il y a marée haute et marée basse, mais elle revient toujours.
Ainsi, Amour Sucré - Campus Life est principalement une suite à réserver aux plus fans du jeu.
Sans être foncièrement mauvaise, cette séquelle mettra tout de même plusieurs épisodes avant de trouver son rythme, ce qui est déjà un problème lorsqu'elle en contient moitié moins que la saison 1. Elle souffrira d'une narration qui n'arrive pas à faire le tour de son sujet et de ses personnages, principalement les prétendants qui, en dehors de Nathaniel, auront au final peu de choses à raconter ou pas assez de temps pour le faire.
Campus Life est donc une aventure sympathique mais qui aurait pu être mieux sur beaucoup de points. Un bon prolongement des aventures de Sucrette après le lycée mais qui restera malgré tout bien moins marquante dans son ensemble.