Animal Well est mis dans la case des jeux dédales type castleroid (ou metroidvania). Mais c'est surtout un jeu à tiroir issu de l'esprit (et les mains) d'un seul bonhomme (Billy Basso). Comme Fez (Phil Fish) ou Tunic (Andrew Shouldice) dont il est un hommage, place à l'exploration multi-couche où un easter egg peut en cacher un autre.
J'ai un peu freiné des deux fers car la DA du jeu est déprimante. Esthétique 8bits avec la palette de couleur de la nausée, on est au fond d'un puits tentaculaire aux multiples infiltrations, alors ça suinte. Chaque rencontre dans ces bas-fonds exhale le malaise : désincarné, morbide, condamné.
Et puis ça rend fou. A force de déambulation dans les méandres, j'ai des flashs où je parcours ma carte mentale à la recherche d'une ouverture. On oublie la vraie fin qui demande un investissement qui aurait mis à mal ma santé mentale bien avant. Et bémol sur le fait que le jeu ne soit pas si gratifiant, voire même ingrat, j'en suis sorti avec l'émotion ressentie avec la fin hallucinée de The Descent.
Le gameplay et les énigmes (première couche) sont au niveau en proposant une expérience suffisamment originale. La panoplie d'outils atypiques à disposition, sans mode d'emploi bien sûr, participe à l'expérimentation. Des séquences de die and retry façon Ori and the Blind Forest viennent faire croître le cortisol. Avant de replonger dans le trou pour se faire étreindre par cette angoisse sourde.