God of War à la sauce indé.
S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à l'atypique Apotheon : petit jeu chapeauté par Alientrap, c'est l'envie immédiate qu'il donne aux joueurs d'arpenter ses décors véritablement somptueux.
C'est même la première chose qui sautent aux yeux, une particularité qui part d'une idée toute simple : pourquoi ne pas donner vie à la céramique grecque comme celle-ci par exemple :(http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/80/Psykter_warrior_Louvre_F319.jpg) ?
Un postulat farfelu sur le papier et pas forcément très vendeur mais qui s'avère être LE véritable argument d'Apotheon, tant les artistes oeuvrant sur ce jeu se sont évertués à mettre en valeur de la plus fidèle manière possible ces décors issus de vases anciens de plusieurs siècles.
On va la faire courte : le défi était grand, il a été accompli avec brio. Dès la cinématique de départ, le charme opère malgré finalement un agencement visuel des différents éléments assez simple mais extrêmement fidèle à l'idée que nous nous faisons de cet art ancien.
Alors oui, comme beaucoup s'amuse déjà à le souligner, une direction artistique ne fait pas tout dans un jeu vidéo (cc Transistor). Il y avait un challenge encore plus grand pour les gars d'Alientrap, allier cette DA fignolée au poil de avec une mécanique de jeu agréable et une histoire pas trop alambiquée.
Soyons honnêtes, du côté du gameplay, il y a pas mal d'approximations, c'est indéniable. La vitesse du personnage est assez difficile à maîtriser, les bugs de collision emmerdants sont légions et pour finir, il faut l'admettre, le nombre de coups donnés au hasard sont assez fréquents.
Néanmoins, un défaut incontestable peut parfois créer involontairement quelque chose de finalement assez amusant. C'est un peu le cas avec le gameplay d'Apotheon : en apparence très aléatoire et mal fignolé qui, une fois bien maîtrisé, laisse place à une mécanique exigeante somme toute en adéquation avec son postulat de donner vie à la céramique grecque.
Partant de cette hypothèse, ce n'est donc pas étonnant que le personnage soit aussi rigide, même si cela n'excuse évidemment pas certaines failles qui, je l'espère, seront vite corrigées.
Le système de jeu est assez simple : mixer les éléments habituels d'un RPG classique (crafting, achats d'armes/potions/loot etc) à une progression façon Metroid, ce qui fonctionne plutôt bien dans l'univers d'Apotheon.
Faisons court, une fois passé la longue introduction qui nous permet, à la fois de faire connaissance avec le héros et par la même occasion de commencer l'apprentissage des différentes particularités du gameplay, nous pouvons aller où bon nous semble.
En l'occurrence, le jeu offre une liberté relativement grande et bienvenue. Commencer par faire apprendre à Artemis la différence entre un bon chasseur et un bon chasseur ou bien faire tomber Apollon de son piédestal, c'est au joueur de choisir.
L'histoire est finalement très classique mais sait rester efficace, agrémentée par pas mal de textes à lire ou pas, encore une fois, c'est le joueur qui décide de son niveau d'implication.
Bien qu'ayant conscience des défauts d'Apotheon, je ne puis m'empêcher de vous le recommander si jamais vous n'êtes pas trop regardants sur les soucis de gameplay énoncés ci-dessus.
D'autant plus que le nombre d'heures de jeu influe directement sur votre maîtrise du personnage, ce serait dommage de se priver d'une telle direction artistique sans précédent dans son genre (à ma connaissance du moins).
Il est en plus gratuit sur le PSN + et sera à coup sur très vite soldé sur Steam, ça vaut le coup de prendre ce petit risque d'en faire finalement une bonne surprise vidéoludique.