Avant de lancer une partie d'Arcanum, mieux vaut être au courant de deux ou trois petites choses :
1. C'est plutôt moche et encore plus mal animé que le premier Fallout
2. On est attaqué par des petits sangliers dès les premières minutes
3. Au bout d'une heure du jeu, l'inventaire est rempli de mauvaises herbes, de chiffons et de rivets de chemin de fer
Si cela ne vous effraie pas outre-mesure, c'est que vous êtes prêts à vous lancer dans l'aventure...
L'univers d'Arcanum relève de ce qu'on appelle parfois le steampunk, c'est-à-dire une sorte de XIXe siècle alternatif, hybridé avec de la fantasy. Le monde proposé repose sur deux piliers, la technologie et la magie, qui coexistent tant bien que mal. S'il est préférable de faire pencher son personnage d'un côté ou de l'autre, les possibilités de création restent immenses : un marchand gnome tout en charisme entouré de mercenaires, un artisan nain fabriquant lui-même ses armes à feu et ses pièces d'armure, une voleuse demi-elfe usant de ses sortilèges pour cambrioler les bourgeois, une sorcière démoniaque spécialisée dans la magie noire et la trahison de son prochain, un demi-ogre décérébré capable d'étaler n'importe qui à mains nues, etc. Cette liberté se retrouve dans les différentes quêtes qui, en plus d'être incroyablement variées et nombreuses, peuvent bien souvent se résoudre de multiples façons avec, parfois, de lourdes conséquences à la clé.
Les amateurs de Fallout retrouveront ainsi la plupart des qualités des deux premiers volets de la fameuse série post-apocalyptique (ton résolument adulte, totale liberté de mouvement et de choix, durée de vie phénoménale, "easter eggs", humour fracassant...), le tout transporté dans un univers hybride particulièrement riche où les épées magiques affrontent les fusils à lunette et où les trains à vapeur circulent à bonne distance des cités elfiques arboricoles. Un jeu de rôle majeur quoiqu'un peu austère qui ravira forcément les amateurs du genre. Le manque de dynamisme des combats et la sobriété de la réalisation technique ne pèsent finalement pas grand-chose dans la balance tant le reste frise la perfection.