Généralement, les premiers épisodes sont les meilleurs. Les Star Wars l'auront prouvé, de même que les Aliens ou les Medal of Honor. Assassin's Creed, cette drôle de saga critiquée pour ses suites à n'en plus finir, déroge complètement à la règle, se plantant presque lamentablement au travers d'un premier opus terriblement peu passionnant, la faute à un très mauvais équilibrage de ses caractéristiques, le jeu se gâchant bêtement par des détails qu'il aurait été facile de corriger.
Affreusement répétitif, il se sabote lui-même par le déroulé ultra-linéaire de ses missions, répétition infernale des mêmes détails, des mêmes actions, des mêmes objectifs durant toute l'expérience. Il y aura bien les missions secondaires pour tenter de lui apporter un poil plus de substance ou même d'intérêt, mais elles mêmes sont d'une répétition ahurissante. La collecte de drapeaux ne viendra pas me contredire, point repris avec plus d'intelligence et d'imagination par ses suites largement meilleures ( on se souviendra notamment des partitions de Black Flag ).
A cela viendra s'ajouter son scénario brouillon et redondant, toujours animé par ces mêmes mécaniques de jeu peu passionnantes : les préparatifs pour chaque mission ne passionneront que très peu, jusqu'à l'overdose finale qui aura sûrement raison de votre volonté. Une fin téléphonée mais très mal amenée, prévisible et peu convaincante : on s'y attendait, et nulle surprise n'était au rendez-vous.
Décevant, le jeu l'est aussi dans certains détails enrageants : ces fameux fous et ces mendiantes tant critiquées de par le monde entier, ces personnages qui se mangent des coups de partout. Insupportables, ils vous ruineront bien des missions, au point de faire rage-quit le plus patient des gamers. Un point incompréhensible et fichtrement énervant : pourquoi laisser passer de si grosses erreurs quand on pouvait les virer et nous pondre, par la même occasion, un grand jeu?
De même que le jeu paraîtra immensément vide. Au sein de ces villes gigantesques où se mêlent des centaines d'habitants peu diversifiés, on ne trouve rien à faire, si ce n'est contempler le paysage, une activité qui trouvera vite ses limites. Une routine qui s'installe également par la répétitivité des animations des autres personnages, faisant tous la même chose, c'est à dire marcher, t'emmerder, rester statiques, être assis sur un banc, cela sans compter l'idiotie croissante d'une I.A. qui ne sait jamais trop comment réagir.
Affreusement peu naturel, le résultat déçoit aussi par ses combats mous et peu trépidants, à l'image même de ce gameplay rigide et mécanique comme pas deux. Viendra s'y ajouter la mise en scène très pauvre lors des dialogues, qui se satisfait de quelques plans fixes et mal cadrés imitant ceux des caméras de surveillance inamovibles.
Et si l'on omet l'inspiration évidente de Prince of Persia et Hitman, le jeu nous offre un univers très prometteur, neuf et quelque peu original. En y couplant des graphismes sublimes et révolutionnaires, les gars de chez Ubisoft auraient pu mettre tout le monde d'accord. Leur erreur? Ne l'avoir pas fait, et ne toujours pas parvenir à le faire aujourd'hui. Il est des franchises comme celles ci qui restent imparfaites, controversées mais terriblement attachantes, aussi décevants que soient certains de leurs épisodes.