On avait quitté le premier Assassin's Creed sur un espèce de mind-fuck scénaristique mêlant une lutte ancestrale entre Templiers et Assassins, une gigantesque machination digne des théories du complot les plus farfelues, un héros aussi pommé que le joueur, et un artefact surpuissant qui ne fallait surtout pas qu'il tombe entre les mains des affreux méchants (les Templiers, qui tout comme les envahisseurs, peuvent prendre différentes formes : chevalier, scientifique, banquier ...). Outre son scénario, on avait aussi laisser derrière nous (avec joie dans mon cas) un gameplay très ambitieux mais finalement super bancal, et affreusement répétitif. Autant vous dire que je n'attendais pas du tout Assassin's Creed 2, étant persuadé que la suite serait aussi moyenne que le jeu original. Et bien, une fois n'est pas coutume, la suite enterre l'original, et pas qu'un peu. Donc, mea culpa envers Ubisoft sur le coup, ils se sont très bien rattrapés (mais je continuerai quand même à cracher tant que leur système de protection catastrophique n'aura pas disparu).
Assassin's Creed 2 nous propose cette fois d'incarner Ezio, un ... Ah non, je me suis encore fait avoir. Nous incarnons toujours Desmond, un mec dans le présent qui a apparemment plein de descendants assassins, et qui aimerait bien enfin avoir une tenue de tueur, car le combo sweat/jean bleu, ça commence à bien faire. Il est heureusement sauvé de l'entreprise cyber punk de laquelle il était prisonnier par Lucy, la love interest de service de la série, et amener dans un entrepôt. Bon en fait c'est le mauvais plan : pas de nouvelles fringues, un anglais passe son temps à se moquer de lui, et en plus il doit retourner dans l'Animus pour devenir un super assassin et sauver le monde. Cette fois, on plonge dans son arbre généalogique pour incarner Ezio, à l'époque de la Renaissance et des cités-états italiennes. Rapidement, sa famille est victime d'un complot, et notre héros va chercher à se venger, jusqu'à découvrir un vaste complot.
Alors oui, ça fait un peu redite du premier (je tue des gens, et je découvre un complot), sauf que là c'est bien raconté. Dans le 1, on avait toujours la même structure : "blabla chiant de Al Mualin -> arrivée dans la ville -> moquerie d'assassin lambda -> quêtes secondaires idiotes -> assassinat bourrin -> fuite -> faire le coq devant assassin lambda -> blabla chiant de Al Mualin". Là, les développeurs se sont rendus compte (surement grâce à ma critique au vitriol) que ce schéma était un peu chiant et répétitif, et on décidé d'inclure les missions secondaires dans la trame de l'histoire, rendant le tout bien plus intéressant à suivre. De même, le tout est beaucoup plus rythmé, et plaisant à suivre, avec des personnages secondaires bien mieux campés. Et pour un amateur d'histoire, le scénario est très agréable, mêlant l'intrigue à de vrais personnages et faits historiques. Et si vous avez appréciez les mind fuck du premier, les scénaristes se sont fait plaisir dans celui là. J'ai trouvé ça sympathique personnellement, mais un peu maladroit, voir kitch. Néanmoins, l'intrigue principale reste très agréable. Une réussite.
Mais bon, il n'y avait pas que le rythme de l'histoire qui était catastrophique dans le premier, le gameplay était assez raté : si la partie escalade, bien que très facile (deux boutons pour tout faire), était réussi, les assassinats étaient ratés, ce qui fait mal pour un jeu avec "Assassin" dans le titre. Et bien, dans ce deuxième volet, bizarrement, il n'y a pas grand chose qui change, pourtant, la mayonnaise prend beaucoup mieux. Déjà, il y a beaucoup plus de possibilités offertes au joueur : bouger les cadavres, engager des groupes de mercenaires/voleurs/assassins pour faire diversion ... On gagne aussi de nouveaux objets : poison, grenade à fumée par exemple. Enfin, les missions sont plus variées (aussi bien d'assassinat que secondaire) et ne se limite plus à faire foncer le joueur dans le tas. C'est surtout du à un level design mieux étudié, ainsi qu'à certaines contraintes (comme obligé le joueur à ne pas se faire détecter dans certains cas). Néanmoins, on reste quand même dans une optique "action", et ce n'est pas un Hitman. La part des combats reste importante : d'ailleurs, ces derniers se sont un tout petit peu plus complexifié, même si on reste dans le schéma parade/esquive/contre-attaque. On ne gomme quand même pas un défaut du premier, à savoir que le jeu reste trop facile. Mais bon, là au moins on s'amuse !
Les développeurs ont aussi rajouté plein de missions secondaires sympathiques : si l'affreuse quête de collection de plumes (drapeaux dans le premier) est de retour, elle est contre balancée par d'autres bien plus intéressantes (une apporte des ... "éclaircissements" sur l'histoire). Enfin, le joueur devra même gérer sa petite ville, en la reconstruisant petit à petit et ainsi générer de l'argent (et autre bonus bienvenus). Ah oui, j'ai oublié d'en parler, il y a un système d'argent, pour acheter votre équipement, vos armes et autres accessoires. Apport bien sympathique par ailleurs.
Au niveau graphisme, les développeurs se sont déchirés. Un des rares bons points du premier opus est sublimé : Assassin's Creed 2 est une magnifique carte postale pour l'Italie, voir un argumentaire pour la construction de machine à voyager dans le temps. Florence et Venise sont magnifiquement reconstituées, et les autres petites villes aussi. Une réussite. La musique est elle aussi bien plus réussie que dans le premier je trouve : Jesper Kyd a fait un super boulot, et certains morceaux sont vraiment superbes.
En conclusion, il y a une vie pour une licence après un premier opus moyen : Assassin's Creed 2 le prouve, et s'il n'est pas le jeu d'infiltration dont je rêve, il est devenu un très bon jeu, et ça, c'est déjà très bien.
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