Assassin's Creed III par FlyingMan
Après s'être embourbé au temps de la Renaissance, Ubisoft Montréal passe enfin à autre chose et nous plonge, avec le charismatique amérindien Connor, en pleine révolution américaine. Avec un soucis du détail toujours aussi pointu, nous voilà acteur dans les plus grands moments de la naissante Amérique, de la révolution de Boston au grand incendie de New-York en passant par la bataille de Lexington ou la signature de la déclaration d'indépendance à Philadelphie ! Avant de devoir tout recommencer avec l'esclavagisme... Ubisoft voit donc grand, très grand, trop grand peut-être, que ce soit au niveau de l'histoire qui peine à commencer (une introduction longuette), de nombreuses nouvelles capacités à apprendre (chasse, commerces,...) et surtout un terrain de jeu colossale. En effet, vous voilà prêt à évoluer de New York jusqu'au nord du Québec. Les villes sont naissantes et les territoires énormes.
Assassin's Creed III se permet de pomper allégrement sur Red Dead Redemption, notamment au niveau de la chasse. Même si ici elle se révèlera nettement plus aisée que dans le soft de Rockstar. Ajoutez un peu d'Uncharted pour certaines scènes (le bateau qui sombre, ca vous dit rien?) et même un peu de Batman dans la manière de tuer une ennemi et les pendre à une branche ! Parlons en de la forêt, notre jeune héros grimpe et passe de l'un à l'autre avec aisance. Mais attention grimper tout en haut d'un arbre pour un point d'observation se révèlera plus difficile que dans les opus précédent (d'ailleurs je parviens toujours pas à en descendre). On croise également ours et pumas non stop, dont leurs déplacements se voient souvent gênés par les décors. Faut dire que les bugs sont en nombres. On les voit calé dans des tronc quand ce n'est pas notre cheval qui ne parvient pas à sauter d'un rocher haut de... 20 cm. Un fidèle destrier qui se révèle magicien à ses heures perdues. Bloqué par une rivière? Traversez-la à la nage, sifflez votre animal et le voilà apparaitre au galop d'où on ne sait où ! Bon, graphiquement ca reste superbe, même si quelques affichages au loin peinent par moment à s'afficher. Ajoutez également des chutes du framerate, mais bon, nous voilà en fin de vie de cette génération de console aussi. Pourtant les villes de l'époque n'ont pas la prestance de Florence ou de Rome par exemple. Donc ca devrait être moins exigeant. Maintenant, cela est compensé par une évolution climatique qui fait plaisir puisque du plus bel effet. Il pleut, il neige, il tonne,...
Concernant le scénario, Ubisoft tente tant bien que mal de lier le destin de Connor aux grands moments clés de l'Histoire. Scénario par moment abracadabrantesque mais dont la finalité est surtout de faire le parrallèle avec la relation père-fils respective de Connor et Desmond. Desmond qui lui, enfin (!!!) voit son histoire avancer... et bien avancer ! Les niveaux où on dirige Desmond sont également plus élaborées et boucle la boucle de cette trilogie. Mais comme souvent avec la licence, il faut compter sur les quêtes annexes qui sont nombreuses (chasse, inviter des artisants sur son domaine afin de créer une société et une économie, collecter des plumes et pages, sauver les innocents, enquêter sur des légendes,...) mais c'est surtout la quête d'un trésor d'un vieux moussaillon et ses différentes d'aventures, ainsi que les combat de batailles navales qui marquent les esprits. Pour ce dernier, c'est vraiment LA bonne surprise de cet épisode. On rafistole un 3 mâts et on part à la conquête des voies commerciales afin de les sécuriser. Des mers claires des Caraibes au brouillard du Nord-est, voyant apparaitre l'explosion des boulets de canon avant même le bateau ennemi, jusqu'à la bataille en pleine tempête à prendre de face des vagues de dizaines de mètres à en faire gerber tout l'équipage, les missions navales sont épiques et d'une grande réussite ! Tout cela pouvant se terminer par un abordage pour y aller trancher la gorge du capitaine.
Le multijoueur quant à lui a peu changé hélas, ca reste moyen, on notera tout de même de nouveaux modes de jeux en co-op plutôt plaisants. Bref, Assassin's Creed III cumule quelques gros défauts, tels que les bugs, une trame principale pas hyper prenante et une interface pas toujours claire, mais l'ambiance aux petits oignons, le terrain de jeu, les nouveautés apportées (bataille navale), les combos sanglants de Connor et la revisite soigneuse de l'Histoire américaine nous réconcilient avec la licence qui nous avait un peu pris pour des pigeons ces derniers temps...