Nécessitant de rechercher un temple de l'ancienne civilisation (là, si vous ne connaissez pas l'univers d'AC, vous êtes paumés...) Desmond and friends refouille ses mémoires génétiques à la recherche d'un ancêtre américain. C'est Ratonhnhaké:ton, ou Connor pour les intimes, qui sera choisi. Mi-Anglais, mi-Mohawk, Connor dispose par son éducation indienne de compétences inhérentes aux Assassins, mais il devra perfectionner celles-ci auprès de son mentor, alors que la guerre d'Indépendance va faire rage.
Après l'honneur, la vengeance, la justice et l'héritage, voici la tolérance défendue sous les traits de Connor Kenway dans AC3. Ubisoft, désireux de faire bien les choses, développe un moteur graphique exprès pour la nouvelle génération d'Assassin's Creed qui se dessine. Le rendu est très positif, avec des graphismes et des enchaînements très réalistes. La gestion des mouvements fluides (eau, drapeau qui flottent, tuniques de Connor qui saute...) est très bien rendue, mais il est nécessaire d'avoir une carte graphique qui suive. Il en résulte une ambiance assez sombre et presqu'angoissante parfois, le tout pour faire ressortir l'ambiance typique des tensions de l'époque.
Ubisoft a abandonné l'idée des armures que l'on avait avec Ezio. A l'instar d'Altaïr, Connor se balade avec une "tenue" que l'on ne peut pas améliorer. En revanche, on peut choisir diverses tenues plus ou moins élégantes, dont certaines auront des capacités spéciales (amortissement des dégâts subis par exemple), et l'on peut toujours acheter des armes de meilleures performances.
Le scénario est très bien ficelé. La nécessité de Connor de se faire des amis haut placés donne une dimension politique qui sert bien le jeu. Celle-ci n'est ni trop lourde, ni trop absente. On retrouvera ainsi les grand politiciens de l'époque, dont notamment G. Washington, figure emblématique de l'Indépendance américaine. Connor, pour sa part, est un Assassin qui m'a convenu. Cependant, il n'est pas aussi charismatique qu'Ezio Auditore, italien à la fois fier, fort, séduisant, cultivé, romantique... Connor Kenway ne fait pas preuve d'autant de qualités, et s'il s'avère être un assassin aguerri, son côté brute bourrue ne lui donne pas l'aval de la plupart des fans (surtout de sexe féminin). Sa tenue d'Assassin restera la plus belle de la série à ce jour, mais Connor ne marquera pas les coeurs pour avoir droit à une suite avec lui.
Le gameplay reste très semblable à celui de la trilogie Ezio. Les enchaînements de combos sont toujours aussi utiles et appréciables, et pour le coup, le côté bourrin de Connor a une utilité esthétique. D'ailleurs, avec son tomahawk, il fait une mortelle chorégraphie digne d'une danseuse de jazz armée d'une hachette (rires)... Les points d'observation peuvent parfois se faire juché sur une croix au sommet des églises, ce qui procure un sentiment de domination divine jouissif, et la vue d'un panorama tout "assassinscreed-esque".
La petite nouveauté est située au niveau du maniement du héros. Tandis qu'avant il fallait maintenir le bouton de course ET le bouton de sprint pour escalader les murs avec Ezio, on peut désormais ne se contenter que du bouton de course. Cependant, le bouton de sprint utilisé à bon escient permet de passer certains obstacles de manière plus élégante et fluide (notamment les barrières que Connor peut franchir d'un bond).
La grande nouveauté est située au niveau des missions navales. Pour rejoindre certaines régions des USA, Connor va plus vite en bateau. Alors, à partir de cette idée, certaines missions navales ont été implémentées, et l'on peut désormais utiliser un navire pour poutrer du templier. Ces missions sont très jolies, surtout avec les nouveau graphismes, et voir Connor enfiler sa tenue de capitaine donne une nouvelle dimension au jeu.
Quant aux musiques, signées Lorne Balfe, je saluerai le magnifique thème qui est l'un de mes préférés pour la saga. Du reste, en mettant de côté trois ou quatre originalités, vous pouvez pratiquement reprendre l'OST d'ACR, déjà composée par la collaboration Lorne Balfe-Jesper Kyd (celui-là même qui était à l'origine des OST des AC1, AC2, ACB, dont en particulier la sublime "Ezio's Family").
Finalement, Assassin's Creed III reste un bon jeu d'action-aventure qui remplit son contrat dans la saga Assassin's Creed... mais sans plus. Le protagoniste est aussi plat qu'un escargot sous un rouleau compresseur et il ne fait pas particulièrement rêver. Après le désastre scénaristique d'Assassin's Creed Revelations, j'ai quand même été heureux de goûter à ce nouveau jeu, mais je n'ai pas retrouvé le plaisir que j'ai eu avec Assassin's Creed Brotherhood. Connor se plaint souvent, et même si c'est pardonnable suite à ce qu'il a vécu, c'est parfois un peu lourd. Mais malgré tout cela, il y a une chose que je féliciterai grandement : jamais un opus n'a autant montré de similitudes entre les Assassins et les Templiers, ce qui amène à se demander si la cause que l'on défend depuis cinq épisodes est vraiment la bonne.