Après l'épopée d'Ezio et Altaïr, c'est au tour de Connor, jeune amérindien fichtrement badass, de porter sur ses épaules le prochain opus d'Assassin's Creed, dans la continuité de ce que l'on aura pu voir précédemment. Il y aura bien quelques détails qui changeront, mais la révolution promise n'aura finalement jamais lieu. Car si le jeu réussit la plupart des choses qu'il entreprend, c'est qu'il peinera à vraiment passionner tout du long.
Autant que l'on pourra le louer pour ses améliorations multiples très plaisantes, nombre de détails viendront gâcher le rendu final. Car si les graphismes auront été considérablement améliorés in game, on notera la régression de la finition des visages durant les cinématiques : les yeux sont vides, les textures mal posées. De même que visuellement, malgré l'amélioration évidente, le jeu peinera à gérer le terrain de jeu immense que l'on pourra parcourir. Truffé de bugs, d'aliasing et de clipping, le Assassin's Creed III n'est jamais un authentique plaisir pour les yeux.
De même pour ce gameplay largement optimisé en période de combats, mais qui se révèlera atrocement imprécis lorsqu'il s'agira de partir en free run. Désormais, plus de A pour courir, vous n'avez qu'à presser RT pour que le personnage court et qu'il escalade ce qui se trouve sur son chemin. Horriblement approximatif, cette évolution du système rendra le tout brouillon, voire même frustrant lorsqu'il faudra s'échapper avec dix ennemis qui vous colleront aux basques, et que votre personnage partira n'importe où n'importe comment, sur un arbre alors que vous vouliez monter sur la maison d'à côté.
Décevant sur ce point, le jeu ne se rattrape pas par son expérience global : car si le système de guilde avait trouvé l'apogée de son intérêt avec Révélations, il n'en a ici plus aucun. Aucun lien n'est fait avec l'histoire, ils ne sont guère utiles, guère intéressants. Le système est bateau, sa présentation froide et sans intérêt; on en décrochera facilement, le tout ne trouvant jamais d'intérêt à être approfondi.
L'histoire ajoutera cependant de la qualité à l'oeuvre. Même si la partie concernant Desmond partira une fois pour toute en biberine ( c'en devient rapidement incompréhensible et très long ), le segment dans le passé nous livrera une belle histoire de famille et de vengeance, de mort et de rédemption. La fin sera elle-même très émouvante, bien écrite et passablement bien mise en scène, sans atteindre les sommets de celle de Black Flag, meilleur volet de la saga aux côtés d'Assassin's Creed II.
Nouveauté particulièrement intéressante, le domaine de chasse nommé "La frontière", qui vous permettra de gagner un peu d'argent sans devoir détrousser les pauvres citoyens américains. La partie dépeçage à beau être directement tirée de Red Dead Redemption, le résultat n'en est pas moins très convaincant. Chasseur ultime, Connor nous donner l'impression d'incarner le prédateur que tous redoutent, y compris Schwarzy.
Très fluide mais imparfait, Assassin's Creed III a plus pour valeur de volet de transition qu'autre chose : faisant une bonne jonction entre Révélations et Black Flag, il permet au joueur de s'acclimater avec le nouveau gameplay d'Assassin's Creed avant l'arrivée des pirates assassins, encore que les missions restent toujours identiques depuis le premier volet. Une suite par ailleurs annoncée avec les missions en mer, pas trop mal foutues mais largement améliorées par la suite, avec le volume suivant. Un bon jeu, à la durée de vie honorable et aux personnages intéressants, mais qui n'est pas encore la révolution promise. En attendant Black Flag.