Sortez vos Animus et direction les Caraïbes !

Après nous avoir fait voyager au Moyen Âge, à la Renaissance et à la Révolution Américaine, la série Assassin’s Creed nous plonge désormais en plein Âge d’Or de la Piraterie avec Assassin’s Creed IV : Black Flag, au début du 18ème siècle. Mélanger les Assassins avec les pirates, voilà une drôle idée qui a de quoi effrayer bon nombre de fans… Cependant, si le mélange peut paraître surprenant de le mauvaise façon au départ, vous pouvez être rassurés d’avance, Assasin’s Creed IV : Black Flag a (pratiquement) tout d’un grand jeu. Explications dans le test qui suit !



Contrairement à Assassin’s Creed III, son grand frère, Assassin’s Creed IV : Black Flag se déroule dans un milieu bien plus exotique et coloré. Adieu la triste et froide côte ouest de l’Amérique du Nord et bonjour les chaleureuses Caraïbes. Le héros, Edward Kenway, était un corsaire au service de la couronne anglaise mais afin de réaliser son rêve, à savoir vivre dans le luxe et la richesse, il s’est dit que la piraterie serait un moyen plus rapide pour parvenir à ses fins. Tout au long du jeu, il va tenter de faire tout ce qui est en son pouvoir (et croyez-nous, du pouvoir, il en a, vous le constaterez plus tard lorsque nous aborderons le gameplay) afin d’obtenir la gloire et la fortune mais il va découvrir au fil du temps que tout cela a un prix… Sans être fortement brillant, le scénario du jeu se laisse suivre malgré tout avec délice, notamment grâce aux nombreux personnages sympathiques : vous vous souviendrez tous de Barbe Noire, Charles Vane, Kidd et compagnie, en passant bien entendu par Edward Kenway. Si Connor a été jugé par la majorité comme un héros décevant dans Assassin’s Creed III, Ubisoft a fait des efforts pour rendre le personnage d’Edward attachant. Bien qu’il soit cruel et sans pitié pour ses ennemis, il sait être amical, loyal et son évolution au cours de l’histoire est bien menée, les événements qu’il vivra changeront constamment sa vision des choses et son avis sur la confrérie des Assassins ainsi que les Templiers. Bien que le présent soit également présent dans le jeu, sachez qu’il prend beaucoup moins de place que dans les anciens opus de la série et sait se montrer intéressant via une nouvelle approche. Là, plus de Desmond Mile, le joueur contrôle un personnage à la première personne inconnu qui ne parle pas, c’est comme si on jouait son propre rôle quoi. On découvre les locaux d’Abstergo Entertainment, qui a amélioré le concept de l’Animus pour en faire une expérience interactive adapté au grand public, voilà qui est plutôt original comme concept et, entre une ou deux petites surprises concernant le scénario principal de la série, ça permet de souffler entre deux batailles navales dans le passé.

Tenez, justement, abordons (notez le subtil jeu de mot faisant référence à l’un des thèmes du jeu) le gameplay du jeu ! Dans les grandes lignes, c’est celui d’Assassin’s Creed III mais avec quelques points améliorés. Tout d’abord, parlons de tout ce qui concerne le maniement d’Edward : le free running est mieux fichu (même s’il arrive encore des fois qu’on escalade un mur alors qu’on voulait faire autre chose), la roue d’armes est désormais accessible via le d-pad et en temps réel (un très bonne chose après la roue d’armes fastidieuse d’Assassin’s Creed III), on peut désormais viser et tirer comme bon nous semble sans que cela soit automatique… Jusque là, que des bons points mais malheureusement, tout n’est pas rose avec le flibustier Assassin : en effet, les combats, eux, n’ont pas vraiment été changés. Ils sont toujours aussi simples, la plupart du temps, il suffit de parer et d’attaquer afin d’envoyer l’ennemi au Paradis ou en Enfer, bien sûr, l’IA donne de temps à autre du fil à retordre mais en général, il est rare de mourir au combat, cela arrive plutôt lors des phases d’infiltration. Elles n’ont plus n’ont pas subi d’amélioration et c’est bien dommage car s’il y a de bonnes idées, comme siffler un garde pour l’attirer vers soi, il n’y a toujours pas de trucs essentiels comme le simple fait de s’accroupir, le seul moyen de se cacher, c’est d’être dans une haute végétation ou dans un tas de feuilles/de foin, avouez qu’on a vu plus immersif dans le genre. Heureusement, le fait d’avoir une visée non-automatique aide lors des phases d’infiltration – surtout avec l’arrivée de la sarbacane, fort sympathique – et les combats, malgré leur simplicité, sont toujours aussi jouissifs grâce à leur mise en scène et les animations bien travaillés, notamment lors des abordages.

S’il y a bien une chose sur laquelle il faut insister avec Assassin’s Creed IV : Black Flag, ce sont les phases maritimes, tout simplement fabuleuses ! Cette partie a été extrêmement bien travaillée par Ubisoft : en dehors des grosses zones comme les villes – dont on va reparler plus un peu plus en détails -, tout le monde du jeu est explorable en temps réel sans aucun temps de chargement, un véritable exploit lorsqu’on voit l’immensité de la carte et de toute ce qu’elle contient. Que peut-on faire en mer ? Tout d’abord, les batailles navales et les abordages bien sûr, qui ont été bien améliorées à partir de ceux présents dans Assassin’s Creed III avec davantage possibilités d’attaques. Une fois les divers objectifs accomplis, trois choix s’offrent au joueur pour décider de quoi faire du navire conquis avec hargne et sueur. En dehors de cela, il a l’exploration des terres avec des coffres à ouvrir, des cartes aux trésors à trouver afin de mettre la main sur des objets de valeur par la suite, des bouteilles contenant des lettres à récupérer, des pierres Maya à trouver via de simples énigmes, libérer de temps en temps des pirates prisonniers, les phases sous-marines où il faut soit trouver des coffres (et d’autres choses moins intéressantes), soit rester vivant assez longtemps afin d’atteindre un repaire de contrebandiers… Il y a énormément de choses à faire et ce qui est bien, c’est qu’elles sont toutes fort sympathiques – en dehors de la collectes des « boules lumineuses », quête assez ennuyeuse au bout d’un moment – et ça, c’est sans compter les activités annexes comme l’amélioration d’Edward à travers des tenues et armes à confectionner/à acheter, l’amélioration du Jackdaw, le navire d’Edward – ne pensez surtout pas finir le jeu sans l’améliorer, contrairement aux combats contre les ennemis à l’IA assez douteuse, les batailles navales proposent bien plus de difficulté, notamment contre les navires légendaires ! -, les mini-jeux d’argent, la gestion d’une petite île et de la flotte maritime d’Edward, ce qu’il y a à faire en villes comme les contrats d’Assassins… En parlant des villes, soyez rassurés, elles se rapprochent de la qualité de celles de la saga d’Ezio Auditore : elles sont variées, vivantes, riches et ne manque pas de hauts bâtiments afin de se la jouer Assassin qui se balade de toits en toits. Ah, et en plus, on peut boire du rhum dans les tavernes, n’est-ce pas génial ?

Puisqu’on parlait d’esthétique il y a peu, autant parler à présent du monde et des graphismes. Le bon point, c’est que les temps de chargement, il n’y en a peu et ne sont pas très longs, compte tenu de ce qu’il y a à explorer. Pareil en ce qui concerne la fluidité, le jeu ne ralentit presque pas, même lors des batailles où il y a des dizaines de pirates et de soldats s’entretuant dans la joie et la bonne humeur. Ensuite, qui peut rester de marbre face aux graphismes du soft ? En dehors des ombres un peu pixelisées, du moins sur la version qu’on a testée – Wii U -, le monde d’Assassin’s Creed IV : Black Flag ravit constamment les yeux. Modélisations et textures de qualité, grande importance des détails – vous serez surpris de voir constamment des choses différentes, même dans les lieux déjà visités une première fois – , eau magnifique, jolis jeux de lumière, effets météorologiques impressionnants, notamment lors des tempêtes et des fortes pluies, que vous soyez en ville, en mer, dans la jungle ou dans un autre lieu, vous pouvez êtres certains de vous en prendre plein les yeux. Pour ce qui est des personnages et des animaux, c’est également très bien fichu, que ce soit du côté des personnages principaux ou celui des simples PNJ. Seuls les animaux à fourrure ne sont pas très bien représentés mais la faune maritime, elle, vous paraîtra parfois plus vraie que nature. L'ambiance pirate, elle, est totalement respectée et donne un charme fou à l'univers, quel plaisir de se balader et de voir des gens qui boivent, chantent, courtisent, etc., sans se soucier du reste, les petits détails par-ci par-là comme les cadavres à côté des coffres, les mises en garde de la marine avec des pirates morts dans des cages... S’ajoute à cela une bande-son composée par un Brian Tyler en grande forme : musiques épiques, chansons de tavernes et chants marins tristes et jovials, thèmes mystiques, musiques faîtes pour rendre les explorations davantage plaisantes… De plus, Tyler signe le retour des musiques d’ambiance pour les villes et l’extérieur, ce qui manquait cruellement dans Assassin’s Creed III. Les voix, elles, qu’elles soient anglaises ou françaises, sont agréables à entendre car chaque doubleur s’est donné à fond dans son personnage, notamment une femme en particulier qui vous marquera par sa voix à la fin du jeu, fin du soft pouvant être vue après un bon nombre d’heures de jeu d’ailleurs. Après tout ce qu’on vous a dit, vous vous doutez bien qu’arriver à 100% d’Assassin’s Creed IV : Black Flag demandera beaucoup de votre temps libre ! Nous, à 60 heures de jeu, il nous reste encore une bonne partie de la carte à compléter… Ah, en plus, on a oublié de parler du mode multijoueur ! On ne va pas trop insister là-dessus car, dans les faits, c’est exactement le même que celui des précédents opus avec bien entendu l’ambiance pirate en plus et quelques petites améliorations ici et là pour rendre l’expérience encore plus captivante. Croyez-nous, malgré sa facilité, ses combats à pied et ses phases d’infiltration un poil décevants sur certains aspects, vous en aurez pour votre argent avec ce jeu, surtout si vous rêvez depuis longtemps à un jeu de pirates de ce gabarit !

Les plus : Un univers gigantesque et fabuleux / Les personnages attachants / La mise en scène et les animations / Une tonne de choses plaisantes à faire / Une bande-son mémorable / Les phases maritimes / L’ambiance pirate

Les moins : Le gameplay « Assassin's Creed » qui garde ses défauts / IA pas toujours au poil / Le scénario aurait pu être meilleur

P.-S. : objectivement, le jeu mérite plutôt 8/10 à cause des défauts cités plus hauts mais si j'ai mis 9/10, c'est parce que j'ai toujours rêvé d'un jeu de pirates de cette qualité !
Sebalt
9
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le 9 janv. 2014

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Sebalt

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