** tapote sur son micro ** un deux, un deux, tout le monde me reçoit ? C'est parfait, merci. D'office, j'annonce qu'il y a du spoil dans cette critique donc si vous n'avez pas envie de vous gâcher la surprise, nul besoin de continuer après ceci.
Okay, donc nous sommes ici pour parler de Black Flag, suite prospective du décevant néanmoins pas mauvais Assassin's Creed III. Son nom l'indique, nous serons dans l'univers de la piraterie, plus exactement son âge d'or. Et ça, si on aime le genre, c'est plutôt cool. Autant faire un bref résumé ; des batailles navales, du rhum et des boyaux un peu partout. Et puis bien sur, on incarne encore un Kenway, Edward cette fois ci, grand père de Connor. Ca, c'est pour le côté fait historique dans l'animus.
On se trouve peu de temps après la fin du troisième volet, dans une boite de conception de jeux vidéos à immersion (expérience unique) en exploitant divers échantillon. Vous vous incarnez, concepteur lambda finalement, pour travailler au niveau de séquençage dans la société Abstergo Entertainment, en lien avec Ubisoft. Quel beau clin d'oeil d'ailleurs ! Vous avez donc votre propre animus, version ordinateur et casque sur la tête, dans un bureau de l'échantillon 17 (mais qui diable peut être l'échantillon 17?!) Forcément, ça intrigue. Abstergo qui conçoit uniquement des jeux vidéos ? Il y a anguille sous roche là, mais quoi qu'il en soit, on file vers son animus non sans remarquer une note adhésive collée à son bureau que l'on peu récupérer. D'un contenu douteux. Puis hop, on file vers les années 1717 !
Donc graphiquement, je n'ai pas grand chose à lui reprocher, si ce n'est que la texture des cheveux est franchement pas géniale. D'un point de vue game play, on retrouve celui du trois, mais qui je trouve est un peu bancale dans celui ci ; mais je pense que cela ne tient pas tant du game play en lui même que l'univers dans le quel il se trouve ; il faut admettre que les batailles navales, au moment de l'abordage, c'est un franc bordel de fracas d'épée et de coups de feu. On a quelques ellipses temporelles qui nous explique comment notre Edward Kenway est finalement devenu un pirate, ce n'est pas trop mal, c'est peut être un peu maladroit, mais personnellement cela ne m'a pas gênée. Disons qu'en ça, réside tout l'intérêt de voir l'évolution du personnage.
Niveau gestion en mer ; on a forcément dut sacrifier du réalisme pour rendre le jeu viable et le navire manœuvrable, c'est une critique sans en être une, sinon le jeu aurait franchement été compliqué. Cela dit, c'est plutôt sympa les virées en mer avec les marins qui chantent, toutes voiles au vent. A mon sens ça manque d'intempéries, ou elles sont mal gérées. J'ai souvent eu le sentiment que c'était par zone ; à certains endroit vous allez avoir quatre ou cinq tornades qui n'auront de cesse de vous poursuivre, des vagues scélérates dont le but est d'envoyer tout votre équipage à la baille...Et puis paf, vous sortez, une mer calme, bleue, les caraïbes quoi. Alors oui, le temps change vite en mer, m'enfin là, il ne faut pas abuser. Donc ça manquait un peu de contrainte, comme on passe pas mal de temps à naviguer quand même, je ne crois pas avoir vu beaucoup de tempêtes si ce n'est celle qui sont inhérentes aux quêtes. Un peu dommage, j'aurais aimé plus jouer de la barre.
Niveau attaque des navires, car oui, n'oublions pas, nous sommes des marins. Le didacticiel de départ est assez bien pensé, un collaborateur à bord qui t'explique comment manœuvrer le Brick que tu viens de voler, comment aviser les autres navires, attirer les plus gros...Bref, c'est plutôt pas mal. La difficulté au début est certaine je trouve ; il faut savoir que les améliorations du navires coûtent très chères, ce qui est logique, du coup, les premiers temps c'est un peu la misère. Il faut faire très attention aux navires que l'on veut prendre, voir si d'autre ne sont pas là prompt à se montrer. Et ça parfois, c'est aussi un défaut ; il m'est arrivé à l'aide de ma longue vue et de ma mini map d'aviser un simple navire tout seul et au moment de l'attaquer, il en surgit de partout. Bug de jeu ou tout simplement mauvais timing ? Je ne sais pas, mais au début ça joue des tours assez désagréable. Donc vous avez le choix, une fois le navire mis en panne, soit vous le faite couler, soit vous l'aborder. Les deux rapportent du butin, la seconde option un peu plus forcément, et avec le choix de réparer votre navire, de diminuer votre notoriété sur les eaux, et plus tard, de l'envoyer à votre propre flotte.
Maintenant, quand est il de notre ami Kenway quand il n'a pas la barre en main ? Car les Assassins, outre celui que l'on tue et dont on prend la tenue, on n'en sait pas plus. Donc, pas de crédo, pas de formation, juste un bon vieil appâts du gain qui motive notre ami. Notre héros est sacrément antipathique il faut l'avouer. Donc comment se fait il qu'il grimpe de partout avec l'aisance d'Ezio ? Enfin moins, quand même, il faut l'admettre il y a des choses que faisaient notre Italien que notre Gallois ne sait pas faire. Et bien il explique qu'en temps que marin, il faut bien être agile et pour cause, être toujours dans les haubans, à sauter et à s'agripper, effectivement, ça se tient. Des le départ, on rencontre un marchand prêt à nous emmener là où le défunt Assassins, dont on s'empare de l'identité, devait aller. Ame charitable. Et si comme moi vous êtes un passionné de pirateries, son nom ne manquera pas de vous sauter aux yeux, mais je n'en dit pas plus. Edward délaisse les lames de poignets, préférant de loin garder ses deux épées, ainsi que ses deux pistolets. Ce n'est qu'en rencontrant le gouverneur de la Havane, qu'on lui remet des lames, prises sur d'autres assassins. Déjà là, ça commence à sentir mauvais. On se fait même intégrer dans l'ordre des templiers.
Finalement, en usurpant l'identité d'un assassin corrompu, Edward Kenway se retrouve pris dans un conflit qui ne le concerne pas et dont, vraisemblablement, il n'a rien à faire. Pourtant, il entend parler de l'Observatoire, et de fait, il veut s'enrichir supposant celui ci vraiment regorgeant de richesse, ce qui fera qu'il sera toujours, entre Templiers et Assassins, lui pirate sanguinaire, néanmoins loyal et humain, ne cherchant que sa propre gloire.
Au cours de nos pérégrinations, on rencontre des Pirates plus que célèbre de nos jours, Edward Tach, Calico Jack, le Capitaine Vaine, Hornigold, Mary Read, Anne Bonny... Et ça, c'est plus qu'excitant. L'univers de la piraterie qu'on nous dépeint est certes extrêmement sanguinaire, mais quelque part, il ne l'est pas gratuitement. Ils parlent de leur république, sur le navire on assiste même à des votes ; la vocation de ces pirates est d'être libre, d'être écoutés, et toutes les richesses qu'ils amassent, ils le font pour leur ville, Nassau. Déjà, on comprend mieux.
Le cheminement du personnage d'Edward Kenway est extrêmement bien ficelé, on passe d'un personnage qui n'a pour but que la gloire et la richesse, à un personnage plus compatissant. On sait qu'il a toujours fait ce qu'il a fait, dans le but de retrouver sa femme ; un mélange de Gatsby et de Robin des bois. Version sanguinaire s'entend. Et confronté aux Assassins, à sa propre cupidité, à la mort de ses proches, ce personnage fini par ne plus trouver aucune raison à rien...Et cherche à réparer le mal qu'il a fait. S'il devient Assassins, car jusqu'à la fin, on n'est pas sur, il leur est d'une aide précieuse, se raccrochant à leur crédo pour honorer une dette, pour racheter son passé et se construire un avenir. Il offre, devient compatissant, la lassitude de la mort et de la cruauté ayant irrévocablement laissé son emprunte sur ce qu'il est. Ce jeu est extrêmement poignant et touchant, force est de l'admettre.
La partie présent maintenant. C'est intriguant, on veut comprendre, car après tout, dans le dernier volet, Junon voulait tous nous asservir. Alors quoi ? Que se passe t-il ? Tout à l'air normal finalement, on fait même des jeux vidéos sur les ancêtres de Desmond...Etrange. D'ailleurs, un information fait appel à nos services car une de nos collègues serait partie sans lui donner un fichier, du coup il faudrait que nous allions hacker un ordinateur pour se faire. Un peu bonne poire, on se dit okay et on le fait. Une fois chose faite, vu que nous avons de nouvelles accréditations, on se dit " hey il se passe quoi dans les autres ordis ?" nan, parce que pour être honnête, le dit fichier que l'on récupère et que l'on doit donner à une coursière concerne la mort de Desmond et de comment ils ont fait pour récupérer son sang, son ADN et que n'importe qui puisse travailler dessus. Foncièrement, ça met en colère, donc on veut savoir. Mais on va d'abord livrer son colis et Ô surprise, de constater que la coursière qui prend son café, discutant avec Shaun, oui oui, n'est autre que Rebecca. Mais...What ? Et c'est un peu ça tout le long. On craque les ordinateurs, comme dans le tout premier jeu, pour essayer de comprendre ; entre les enregistrement du sujet Zero, les critiques des personnages emblématiques des Assassins, le patrimoine génétique de Desmond ainsi que ses derniers témoignages...On nous offre une quantité presque indigeste d'informations, et ça donne matière à réfléchir. Surtout ses petites notes complètement allumées qui parle de soumission à une entité grise, dont on comprend bien qu'il s'agit de Junon.
Souvent la partie présent à été un des gros bémols de ce jeu, parce qu'il est vrai qu'au vu du précédent...Bon bon, ce n'était pas toujours très intéressant. Là au contraire, j'ai trouvé que ça l'était. Au plus prêt des templiers, on sert une cause qui nous dépasse, on rencontre même Junon version pixels et connexions Wifi, avec une grosse répercutions de l'époque d'Edward à celle du présent, et c'est bien !
En somme, les informations fournies dans le présent sont un peu fouilles, difficiles à dire ce qui est intéressant. Littéralement, on reste sur notre fin dans le présent, on aimerait en savoir plus, en avoir plus, une fois qu'on a craqué l'ensemble de la boite de jeu, pourquoi on nous offre pas une petite cinématique ?
Dans l'animus, pour moi les gros bémols sont la pléthore d'île sur les quelles ils faut s'arrêter, toujours loin, y aller à la nage pour récupérer fragment d'animus et coffre. L'idée en soit est pas mal, mais pas aussi nombreux...une cinquantaine d'îlot à visiter à la nage, c'est rasoir. D'autant qu'une fois tous les fragments d'animus récoltés, il ne se passe rien... Extrêmement frustrant et décevant. Le côté chasse/fabrication est plutôt bien pensée, même si du coup, ça va très vite à faire. Un peu trop de décoration de proue à mon goût, de différentes barres...c'est un peu too much. Par contre, très bien, le clin d'oeil à l'Aquila, très subtile, c'était sympa.
La fin par contre dans la partie Animus est à l'image du jeu, poignante, belle, très émouvante, avec un petit bonus post crédit qui fait sourire.
En somme c'est un bon jeu sur le quel on peut passer du temps, vraiment du très bon temps, et qui nous tient en haleine. Je ne sais pas si c'est le meilleur de la série, mais d'avoir un cheminement profond du personnage, quelque chose de moins manichéen...C'était vraiment un excellent jeu.