En 2013 je me suis monté une tour, pour enfin avoir une vraie config' de gamer ! Et tout ça pour émuler la NES ou jouer à des jeux en pixel art, j'aurais dû me rendre compte que c'était pas malin.
Toujours est-il que nvidia, avec une bonne dose de sadisme, m'a offert 3 jeux avec la carte graphique que j'ai acheté. Deux trucs dont je ne me souviens même plus et que je n'ai pas pris (un batman récent je crois) et surtout, surtout assassin's creed IV. Qu'on pardonne ma curiosité (moi j'ai du mal) : je l'ai téléchargé !
J'ai joué à tous les assassin's creed depuis le premier, mais toujours assez brièvement. A celui-ci, j'ai trouvé un certain charme, à l'époque. J'étais jeune (et même, pas bien malin), je suis tombé sous le charme du héros de l'opus. Maintenant sa tendance quasi hip-hop à porter la capuche me donne plutôt envie de rigoler.
S'en est suivie une torrentielle pluie de merde, composée de toujours plus d'épisodes. A la liste de nos belles traditions annuelles vidéoludiques (qui n'a pas encore testé le call of de l'année, le football manager de l'année etc..?) est venue s'ajouter la tradition quadriannuelle des assassin's creed. Et cette franchise persiste encore aujourd'hui, avec trouzmilles épisodes à son actif : à l'heure où j'écris, l'opus "Unity" vient de sortir. En voyant ces jeux progresser continuellement dans le domaine de la débilité crasse, je commence très franchement à revoir ma position par rapport à l'euthanasie. Sérieusement, achevez-le, on dirait qu'il souffre.
On va sans doute me demander ce qui justifie la bille mélangée de rage que je crache allègrement sur ce jeu. Facile : c'est un mauvais jeu. Et c'est un mauvais jeu qui a pris un peu trop au sérieux le mot bilbique : "croissez et multipliez-vous". Ce qui le rend exponentiellement détestable à mes yeux.
Ces jeux sont en fait des symboles, pour moi. Ils représentent tout ce que je déteste dans le jeu vidéo, et tout ce que je considère comme étant des pratiques de développement de jeux dommageable à toute l'industrie, et à tout le capital culturel du monde vidéoludique. Le jeu est beau, le jeu est classe. Et attendez la meilleure : c'est un (tadadam !) open world ! Vous imaginez ? Ça veut dire comme le monde réel, bande de clampins, un peu d'imagination !
En attendant, côté gameplay : rien à se mettre sous la dent. Les développeurs semblent avoir abandonné toute tentative pour provoquer la moindre réflexion chez le joueur, ou tout autre émotion qu'un amour béat pour la sempiternelle capuche du héros. Pour preuve la fâcheuse tendance de mon avatar à grimper prestement sur n'importe quel édifice du monde à la pression d'un simple bouton. C'est terrible cette manie de développer des jeux qui présentent un tel écart entre ce que le joueur fait et ce qui se passe à l'écran. J'ai cherché à configurer la touche "voir la fin du jeu" dans les options, je suis un peu étonné de ne pas l'y avoir trouvé...
En fait, avec cette série, j'ai l'impression que l'industrie cherche à me vendre un modèle de jeu vidéo assez semblable de celui d'une certaine image de la femme dans la société. Qu'elle soit bonne et la plus creuse possible ! Et il ne me resterais plus qu'à contempler la plastiquer parfaite de la femme de mes rêves, ainsi que son encéphalogramme plat, si ce n'était pour toutes les productions qui résistent encore à ces cannons et cherchent toujours (pardonnez-leur) à faire des jeux.