Dur de ne pas être abasourdi par les nombreuses idées qui n'auraient pas du apparaître seulement dans cet épisode, mais qui auraient du être dans le coeur du gameplay de la saga depuis au moins pour ACII.

La particularité de Liberation, c'est d'avoir un système tournant autour de trois déguisements(enfin pas tellement et c'est un peu le problème, je vais y revenir) de trois déguisements qui reflètent trois positions sociales que peut investir Aveline de Granpré. Alors certes, on peut se demander jusqu'à quel point il n'a pas été pensé de manière un peu sexiste: "- On pourrait mettre quoi comme caractéristique à une héroïne? - Elle peut séduire les gens en portant une belle robe?" Mais quelque soit l'intention ou l'intervention initiale qui a mené à cette idée, le résultat est fait de manière ingénieuse.

Aveline peut être en assassin. Tenue classique comme tous ses ancêtres/amis/collègues qui lui permet de tenir un certain nombre d'armes et d'équipement pour tuer efficacement. Seulement étant noir avant la Révolution Américaine et issue d'une éducation aristocratique dans une Louisiane encore française et bourgeoise (la Louisianne n'a été vendue aux E-U qu'en 1803) elle peut aussi revêtir des vêtements d'esclave et de dame. En esclave, elle peut rentrer par la petite porte d'une propriété, portant des caisses par exemple. En dame, elle peut rentrer par la grande en séduisant des gardes ou en glissant une petite pièce dans leur poche accompagné d'un mot doux à l'oreille. L'important ici, c'est qu'Aveline comprend parfaitement ce qu'elle fait et sait jouer de ses différentes facette à son avantage. Le jeu par les mécaniques supplémentaires comme la gestion de l'import-export issue de ACIII et rachat de boutiques de ACII, lui laisse idéalement une certaine marge de manœuvre sociale pour quelle puisse atteindre son but: libérer le maximum d'esclave. Alors que Freedom's Cry, le DLC de ACIV penchait du côté de Django Unchained dans sa forme plus violente, on a ici affaire à un personnage plus fin comme le Django qui va négocier avec les négriers. Pas mal vu du tout.

Et en jouant, je n'ai pu m'empêcher de me dire: "mais pourquoi je ne pouvais pas faire ça avec Ezio?". Ezio aurait été parfait pour ce genre de gameplay. Il est drôle, charmeur, il ne peut pas s'empêcher de draguer (enfin dans les deux premier volets toujours, arrivé à Revelations, il s'est un peu calmé). Jouer sur le Bruce Wayne VS Batman aurait été parfait pour ces épisodes aussi. Mais non il a fallut que cette mécanique tombe sur un épisode mineur de la saga d'Ubisoft.

Car le vrai problème de Liberation, problème que je soulevais à demi-mot plus haut, c'est son manque d'éclat, de valeur de production et d'attention globale. Le jeu est joli remis en HD sur PC. Il n'est pas fait à l'arrache, pas fait au rabais. Mais il lui manque une map vraiment intéressante (la Nouvelle-Orléans comme les Bayous sont trop plats sans grand intérêt et splendeur), des doublages et une mise en scène de qualité et des personnages et missions mémorables. Que l'on trouve les scénarios des AC plus ou moins de qualité, ils ont au moins l'adresse de proposer des noms qui font rêver historiquement OU des personnages dont on se souvient une fois qu'on a fini le jeu (les Borgia pour le second, Al Mualim ou Robert de Sablé pour le premier etc...). De plus, Liberation ne fait que rarement étal de cette qualité initiale et se contente de missions très courtes et peu ambitieuses en terme d'échelle ou de présentation, alors que les outils pour des trips à la Hitman sont clairement là à portée de pad. De plus, autant la série part parfois complètement en sucette (les trucs en parachutes, en tank de bois ou en charrette dans la trilogie Ezio) autant ce brin de folie un peu bête manque vraiment à Liberation.

Aveline et son système de jeu méritait un volet canonique important. Le jeu utilise des mécaniques de gameplay pour définir le personnage, ce que ACIII a vraiment peiné à faire (non sérieux, Connor aurait pas été natif américain, à part courir moins vite dans les branches, ça n'aurait rien changé au jeu) et ses idées auraient pu fonctionner pour d'autres épisodes comme ACII, Brotherhood ou récemment Unity. Mais non, au lieu de ça, Aveline se contente d'un petit jeu moyen, qu'on fait sans grand plaisir par qu'il manque de l'ambition des gros AAA que sont les épisodes consoles de salon et PC. Fort dommage.

PS: vous voyez qu'on peut animer des femmes dans un jeu vidéo...hein UBISOFT.
seblecaribou
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le 28 nov. 2014

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