Après un Assassin's Creed Originis prometteur et de très bonne facture, Ubisoft avait l'objectif de continuer le renouveau de sa série en mettant le cap sur la Grèce Antique !
En premier lieu, on peut avouer qu'il aurait été difficile de faire plus immersif que ce que nous propose cette épisode. Les paysages grecs sont tout simplement magnifiques, au bout de quelques minutes de jeu on se sent déjà absorbé par l'univers et l'ambiance. La sensation de liberté totale renforce encore plus cette sensation, on prend du plaisir à évouler sur ce terrain de jeu immense avec des régions ayant tout de même leurs particularités et leurs charmes.
Pour continuer sa mutation, la série AC se devait de parfaire son côté RPG initalisé dans Origins. Avec un système de compétences et d'améliorations d'équipement encore plus poussé, on peut dire qu'Ubisoft a réussi son pari. Il est désormais possible de choisir son approche, soit bourrin, soit plus furtif. Malheureusement, vous ne prendrez que peu de plaisir à jouer l'infiltration sur cet AC car les IA sont à la ramasse, très peu de mouvements, une vision limitée à 30°, des oreilles bouchées... Sans oublier le fait que vous pouvez tout à fait éliminer un ennemi en face d'un autre, celui-ci ne se doutera de rien si vous êtes cachés dans un buisson de 50cm de haut... On a quand même déjà vu mieux niveau réalisme et immersion... On regrettera aussi le peu d'incidence des choix de votre personnage, il est intéressant d'avoir plusieurs réponses possibles à chaque question, mais on sent très rapidement que ce n'est que de la poudre aux yeux, et qu'une infime partie de nos choix ont une réelle incidence sur l'histoire.
Par contre, si il y a une chose qu'on ne peut pas enlever à Ubisoft, c'est sa capacité à fournir des trames principales de qualité. Cet opus ne déroge pas à la règle avec un héros ex-spartiate, trahi par son père et qui cherche à retrouver sa famille. La tension est gérée parfaitement et monte petit à petit jusqu'à atteindre son climax qui au final va décevoir certains joueurs. La fin tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, on a du mal à y croire... On prendra tout de même un malin plaisir à dézinguer du spartiate ou de l'athénien, même si la logique n'est pas toujours présente. Pourquoi devoir affaibilir un dirigeant en tuant ses soldats, détruisant ses ressources, pour l'assassiner et au final avoir la possibilité de défendre le camp que l'on a pris un temps fou à annihiler ?
Si vous avez du temps devant vous, cet opus est fait pour vous car sa durée de vie est démentielle. Des quêtes à foisons, un système de mercenaires intéressant, des adeptes du culte à n'en plus compter... Attention tout de même, le sentiment de répétitivité se fait rapidement sentir, la traque des adeptes du culte n'est pas inintéressante, mais le schéma est toujours le même et l'apport à l'histoire assez faible, si vous n'êtes pas un chasseur de trophées platines, peu de doute sur le fait que vous abandonnerez avant d'avoir tuer le chef ultime.
Vous devrez également vous munir de votre plus belle machine pour profiter du jeu à fond. En effet, ses demandes en ressources sont anormalement grandes et les temps de chargement sont parfois très longs. On excuse rapidement ce défaut quand les paysages générés apparaissent à l'écran mais Ubisoft va devoir veiller à ne pas dépasser les limites du tolérable.
Pour résumer, si vous êtes un fan de la série, vous devez absolument jouer à Odyssey car vous y trouverez votre compte et la recette qui vous a fait aimer ce jeu est toujours présente. Si vous n'êtes pas fans de la série, vous devez tenter le coup, car la nouvelle dimension RPG vous fera peut-être changer d'avis, sans pour autant vous faire oublier vos centaines d'heures de jeu sur The Witcher 3 ou Skyrim !