Terminé après environ 79 heures de jeu (mais sans les deux principaux DLC)

Mon premier Assassin's Creed, délibérément choisi en sachant qu'Odyssey s'est détaché de la formule habituelle de la saga pour embrasser l'open world rpg 'à la witcher 3'.

Malgré toutes les défauts que l'on pourra énoncer à son égard, je pense que la grande majorité saura reconnaître qu'Odyssey est un jeu massif, complet, peu buggé (on se souviendra de la sortie catastrophique d'Unity), et bien optimisé. En bref, avec Odyssey on en a pour son argent, mais encore faut-il aimer son contenu.

Que ce soit par itérations ou imitations face à la concurrence, cet opus ressort avec un gameplay tout à fait décent. Le parkour, marque de fabrique de la licence, est fluide comme on peut s'y attendre, les différentes compétences de combats sont relativement limitées mais funs pour la plupart (mention spéciale au coup de pied spartiate, un classique), l'abondance d'équipement et leur amélioration (via le crafting) permet de créer plusieurs styles de combats forts satisfaisants. On soulignera aussi un système de combat naval à la fois simple et abouti qui donne envie de régulièrement fendre les vagues de la mer Egée.

Ces outils de gameplay servent à naviguer entre différents pans de contenu variés, accessibles et plutôt bien implémentés. Durant une session de quelques heures de jeu, on a la possibilité de jongler entre piraterie, batailles sanglantes de la Guerre du Péloponnèse, chasse aux animaux/monstres mythiques, traque de membres maléfiques du culte de Kosmos, combats d'arènes, etc. Toutes ces possibilités sont d'autant plus excellentes de par leur caractère facultatif : libre à nous de décider comment profiter de ce monde antique vidéoludique.

Et dans certains cas fort heureusement car le monde hellénique d'Odyssey est aussi rempli de points d'intérêts inutiles, grand fléau des opens worlds modernes, que l'on peut heureusement zapper. J'ajouterai qu'avoir aussi notre tête mise à prix, parfois inévitable pour remplir certains objectifs mais aussi utile pour augmenter notre réputation dans le milieu des mercenaires, peut vite découler en un enchaînement épuisant d'ennemis que l'on essayera au plus vite de soudoyer.

La liberté offerte par ces possibilités, et la richesse du contenu de manière générale, est l'un des plus grands attraits d'Odyssey, mais jouer les mercenaires sans réel but a ses limites. En effet, participer à ces différents pans de contenu ne porte aucune conséquence sur le monde. Pour nous tenir en haleine, cet Assassin's Creed nous fait vivre une longue épopée, divisée en trois scénarios principaux, et nous propose également de très nombreuses quêtes, dont l'importance variera : principales, secondaires, et contrats génériques.

Mais hou làlà, en terme d'histoire, qu'est-ce que ce jeu est médiocre... Zéro subtilité, un rythme mollasson au possible (ces quêtes multiples à répétition ont de quoi donner des envies suicidaires), une écriture faiblarde qui peine à créer tout enjeu, cohésion ou poids à l'intrigue, sans compter le manque de tangibilité des relations de notre protagoniste (et ne parlons même de la sous-intrigue moderne de Layla Hassan). Pourtant, on peut constater de réels efforts dans la narration d'Odyssey : nos décisions peuvent avoir de vraies conséquences sur la longue durée, et il y a visiblement de nombreuses petites variations de dialogues/scènes présentes selon d'autres choix (Roxanna qui apparaît au milieu de nul part dans la quête secondaire 'Tough Love' pour quelques moments précieux supplémentaires est mon meilleur exemple). Malgré une grande majorité de quêtes très nulles et de personnages 'meh' (y compris dans les figures historiques), on se retrouve aussi à passer de bons moments, dans les histoires principales comme dans les petits scénarios inconséquents, et l'on trouve de temps à autres quelques compagnons relativement attachants (Barnabas bien sûr, Brasidas... heu Ikaros ?). Mais j'insiste : dans l'ensemble, c'est mauvais. Reste Kassandra, notre héroïne très chouette à incarner (on peut aussi choisir un protagoniste masculin, Alexios), qui m'a poussé à continuer l'aventure malgré mes nombreuses envies de stopper en milieu de route … mais pas assez pour acheter le DLC Fate of Atlantis, pourtant important pour la conclusion de l'histoire de ce que j'ai lu.

Néanmoins, le principal facteur qui m'a motivé à persister dans le monde hellénique est l'exploration de celui-ci. Non seulement Odyssey s'avère très beau, mais j'ai été en admiration dans la manière dont il a été représenté visuellement. Alors certes il y a des simplifications, des contraintes techniques et des échelles plus restreintes inévitables mais le travail apporté pour retranscrire les grands sanctuaires, leur architecture et leurs grandes caractéristiques, est remarquable, et les cités ne sont pas en reste (Athènes et Corinthe en particulier). J'ai vraiment pris mon pieds à découvrir les différentes îles méditerranéennes, me promener dans les villages champêtres (Lalaia !), passer quelques instants auprès des différentes divinités poliades, prospecter des tombes d'anciens héros, parcourir des ruines mycéniennes ou minoennes, … Bon je suppose que le fait d'avoir beaucoup étudié le monde antique a pas mal aidé à pleinement profiter de cet aspect.

Après avoir passé autant de temps à ses côtés, j'aurais souhaité avoir de plus doux sentiments pour Assassin's Creed Odyssey, tant ce jeu est complet et globalement réussi. Mais l'aspect narratif a bien trop terni mes impressions pour pleinement en tomber amoureux, ou même le recommander. Heureux d'y avoir joué, mais aussi soulagé de l'avoir terminé.

Skidda
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le 28 mai 2024

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