Ultime volet sur l'ancienne génération de consoles, Assassin's Creed : Rogue est passé étonnamment inaperçu, là où chaque jeu précédemment sorti créait une sorte de micro-évènement, dans le bon comme le mauvais sens. Tenant plus de l'anecdote que du volet à part entière, ce volume sert surtout pour son aspect narratif, car même s'il aura beau se munir d'un scénario très court, au moins le jeu aura-t-il eu l'intelligence de faire une jonction pertinente entre Assassin's Creed III, Black Flag et Unity.
Une liaison intéressante qui renforce encore plus l'univers bâti par Ubisoft, même si l'on regrettera sa durée de vie ridicule et son gameplay entièrement calqué sur le quatrième épisode canon, hors spin-off. Simple copié-collé de ce qui faisait l'intérêt du fameux Black Flag, ce Rogue trouve forcément de la sympathie à nos yeux, même si l'on aurait préféré une réelle amélioration des quelques détails qui n'allaient pas dans le volet précédent.
Il y a certains changements, mais tous sont tellement minimes qu'ils appartiennent plus à l'ordre de l'anecdote que de la réelle optimisation. On regrettera notamment l'absence d'intérêt que l'on apporte au jeu une fois sa campagne finie; si vous n'êtes pas fan de la série, vous ne trouverez que peu d'intérêt à poursuivre l'aventure pour remplir la synchronisation.
Beaucoup trop simple, le jeu se ramasse dans la facilité de ses missions et de ses quêtes, une facilité d'autant plus appuyée par la durée courte du jeu ( seulement 7 séquences ). Au total, l'expérience devrait osciller entre 6 et 8 heures pour la campagne ( suivant votre rythme de jeu ) et un peu plus de 15 heures si vous voulez tout débloquer. Pas bien lourd pour un opus de la saga, aussi anecdotique soit-il.
Refoulant le réchauffé, Rogue montre les limites d'une saga éculée sur une génération de consoles vieillissantes, tant par le gameplay que par ses graphismes, franchement décevants suivant les environnements représentés. Le jeu reste plutôt correct en ce qui concerne la qualité de ces derniers, mais l'image est beaucoup trop incertaine, largement trop pourrie par des parasites visuels pour qu'il puisse te laisser cette impression de paysages sublimes, d'esthétique véritablement réussie.
Échouant où son prédécesseur réussissait, le jeu reste très divertissant, simple blockbuster à pop-corn que l'on torche à la va-vite tant il est simple à poncer. C'est un bon moment à passer, même si l'expérience ne vous marquera pas, encore que l'histoire, aussi courte soit-elle, trouve justement son rythme dans sa longueur peu étendue : plus long, le jeu aurait sûrement connu des passages à vide, des séquences où l'on aurait dû raconter des péripéties sans grand intérêt. C'est au final tout ce qu'il fallait pour qu'il puisse nous tenir en haleine six ou sept heures durant, pour honorer le temps de la 360 et de la PS3 : jeu compact s'il en est, il nous présente une intrigue maîtrisée et intéressante de bout en bout. Pas besoin de plus, et surtout pas de moins.
Voilà donc un jeu en demi-teinte, pas mauvais, sympathique et sans prétention, si ce n'est celle de nous détendre pour nous faire patienter jusqu'au prochain jeu Assassin's Creed, Unity, qui promet d'être largement meilleur, et d'opérer une jonction talentueuse entre l'ancienne génération d'assassins et la nouvelle, en Europe et sur les nouvelles consoles Microsoft et Sony.