La plus grande force de cet épisode réside dans son personnage principal, Shay Patrick Cormac, et dans le périple de celui-ci pour quitter son statut d’Assassin consciencieux et devenir un Templier assoiffé de vengeance. La plupart des trailers ayant précédé la sortie de Rogue ont présenté Shay comme un tueur sans pitié, mais cela n’est pas vrai. Son histoire est, au contraire, emplie de nuances et la narration le dévoile au fur et à mesure. Vous jouez grossièrement le premier tiers de Rogue en tant qu’Assassin, ce qui vous permet de nouer des relations avec ceux que vous pourchasserez plus tard. Pendant une grosse partie des quatorze heures que dure la campagne, Shay n’est pas particulièrement loyal envers qui que ce soit, mais même pendant cette période, il ne s’abaisse jamais vraiment au rang de simple tueur brutal. On trouve toujours de la compassion en lui ; tout cela s’est avéré bien plus nuancé et ambigu que je ne l’aurais cru, et fait de cette histoire l’une des plus intéressantes de la série Assassin’s Creed depuis l’époque d’Ezio Auditore da Firenze.
Rogue propose l’histoire la plus intéressante de tous les Assassin’s Creed récents. Le jeu est magnifié par sa propre histoire, et introduit un niveau d’ambiguïté qui change la façon dont l’on conçoit le conflit, jadis assez simpliste, entre les Assassins et les Templiers. Mais de ce fait, il est d’autant plus décevant d’avoir si peu à faire au cours de l’histoire qui nous est contée.