Aujourd'hui est un grande jour, j'ai terminé un jeu, (certains diront que c'est un fait rare en ce moment chez moi), encore plus impressionnant puisqu'il s'agit d'un jeu démarré récemment. En plus, il s'agit du dernier Assassin's Creed en date, ce qui n'était pas arrivé depuis l'épisode Brotherhood. Les autres m'avaient fait décroché bien trop rapidement de par leur manque de renouvellement mais voilà comme beaucoup la promesse d'un Paris à l'époque révolutionnaire aura su piquer mon attention. Et si vous pensiez que je passerais à coté des multiples polémiques dans cette critique, vous serez déçus.
Mais avant d'aller jusqu'au procès, reprenons du début. Ce nouvel Assassin nous place dans la peau du jeune Arno qui suite à l’assassinat de son père adoptif, va rejoindre la confrérie afin d'éclaircir le complot derrière celui-ci. La trame n'a clairement rien d'inoubliable, elle rappelle beaucoup celle du second épisode. C'est finalement une quête très personnel dans un contexte qui l'est moins. Je retiendrais la bonne idée d'avoir mis en avant le personnage d'Elise, faisant partie non pas des Assassins mais des Templiers (malheureusement au détriment des autres éléments qui constituent l'univers de cet épisode). La Révolution n'est qu'un contexte et n'a aucun lien direct avec l'histoire qui nous est raconté. Bien que je respecte le choix, je trouve le scénario bien trop faible pour ne pas critiquer celui-ci. En effet, tout l'univers est de fait sous exploité et nous place davantage en tant que témoin plutôt qu'acteur des événements. Dommage pour un jeu d'action grand public.
Au niveau du gameplay, le constat sera similaire, après autant d'épisodes qui ont apporté des nouveautés plus ou moins intéressantes (craft, gestion d'assassins, nouvelles armes, bateau pirate...), n'en conserve aucune. On se retrouve ici avec un panel de possibilités assez réduit. L'accentuation de l'approche furtive cependant prend une part plus importante avec la difficulté accrue des combats. En effet, on est beaucoup plus fragile que par le passé au contraire des ennemis. Mieux vaut alors privilégier la voie silencieuse. Mais on a quand même vu bien plus abouti en 2014 surtout pour un épisode qui se présentait à l'origine comme issu d'une série d'infiltration. Il se permet même de renouer avec le concept d'assassinat que je croyais disparu depuis 2009.
Ce qui vient "sublimer" ce constat à peine satisfaisant, c'est bien entendu le résultat technique. Bien que graphiquement, il s'en tire honorablement, je ne surprendrai personne en m'attardant sur le manque de finition du jeu. Je ne parlerai pas des bugs recensés (plus drôles qu'handicapant). Assassin's Creed n'a jamais été une saga parfaite, en témoigne son système de Free Running désuet depuis le second volet . Ici, les soucis de fluidité mêlés aux imprécisions du gameplay récurrentes à chaque épisode, ont énormément mis ma patience à l'épreuve. Devoir composer avec un gameplay défaillant qui rend aléatoire certaines des actions de notre personnage, c'est une chose, ajouter à cela des latences voir des freeze, c'est énervant. De plus, peiner à dépasser les 30FPS en graphismes moyen sur un PC qui vient de souffler sa première bougie, m'a fait mal, très mal.
Même si je ne qualifierais pas le titre d'injouable, la qualité de l'expérience s'en est ressenti énormément affectée. Malgré tout comme je l'ai précisé, c'est le premier Assassin's Creed que je termine depuis Brotherhood ce qui en dit long sur mon appréciation. La raison est simple: le cadre choisi, Paris est formidablement bien modélisé. Avec l’architecture de la ville, c'est l'ambiance unique qui règne qui m'a poussé à ne pas lâcher la manette. Je précise également qu'à la différence de Black Flag qui me semblait plus réussi, ce retour à un cadre urbain convient bien mieux à la formule qui malgré ses défaillances sait toujours se montrer aussi efficace.
Des bases solides malgré une évolution très paresseuse voilà comment je résume la série. Cet épisode s'est même autorisé même des choix de direction très discutables (esthétique en dépit de la finition, possibilités de gameplay amputées, scénario convenu...). Ainsi, AC Unity est un bon jeu si on oublie qu'on est en 2014 et qu'il arrive après 7 épisodes (AC Libération et AC Rogue inclus), un gâchis indéniable dans le cas contraire.
PS: Je tiens à partager ma déception de ne pas voir l'aventure proposé intégralement en coop, pour une série qui pourrait très facilement le justifier aussi bien par son univers que par son gameplay.