Sorti en 1991, alors que la Master System approche de sa fin de vie, « Asterix » fut à l’époque considéré comme une très bonne adaptation de la célébrissime BD dont il est tiré.
Pour la énième fois, le bon druide Panoramix – décidément imprudent- a été enlevé et envoyé à Rome par les hommes de César. Le village gaulois devenu vulnérable (et aussi sûrement parce qu’ils aiment bien leur druide), Astérix et Obélix sont chargés de retrouver le vieux sage.
La navigation par satellite étant encore balbutiante à l’époque, les deux compères ne vont pas franchement prendre la route la plus directe (comme quoi, les chemins ne mènent pas forcément tous à Rome, qu’on se le dise).
Graphiquement fidèle à la bande dessinée, le jeu a le mérite d’être globalement homogène même si certains niveaux (notamment ceux en extérieur) ont plus de charme que d’autres. Classique en terme de gameplay et de prise en main, « Asterix » est un jeu de plate-forme qui ne déboussolera pas ceux qui ont épluché le catalogue des consoles 8 bits.
Outre sa réalisation, le point fort du soft tient surtout dans le fait qu’il est accessible à tous. En d’autres termes, là où de nombreux jeux de l’époque NES/Master System exigeaient du joueur qu’il ait des nefs d’acier, ce « Asterix », sans aller jusqu’à dire qu’il est facile, est abordable. Une bonne nouvelle sachant qu’au début des années 90, le « gamer » type était généralement un enfant.
Si « Astérix » séduit d’emblée de par son accessibilité et ses graphismes, il n’est malheureusement pas exempt de tout reproche. Au delà d’un manque d’originalité évident, y compris en termes de gameplay et de level design (contrairement aux "Castle/Land of Illusion" par exemple), on lui reprochera des niveaux en intérieur assez peu inspirés et assez éloigné de l’univers de la BD. Enfin, on pourra se montrer légitimement déçus par le dernier niveau, puisque quand vous arrivez enfin à Rome (via l’Egypte !) et sans trop spoiler la fin, vous n’aurez qu’un seul et unique dernier stage très facile avant de libérer votre vieux druide des griffes de César. Pour le coup, il faut reconnaître qu’on n’a pas vraiment l’impression d’être récompensé de ses efforts par un ultime level qu’on espérait plus consistant. Bref, on rentre festoyer au village en ayant l’impression de ne pas avoir eu trop de mal à se donner.
Cet épisode d’Asterix sur Master System a bien encaissé les années et reste un jeu qui a gardé la sympathie des joueurs, à juste titre globalement car il reste un soft agréable à parcourir, d’autant plus si on est sensible à l’univers des deux gaulois.
Bien réalisé et accessible à un large public, « Astérix » aurait tout de même pu être un brin plus abouti et offrir un challenge plus dense, notamment sur la fin.