Abondance parodique

Suite d'un produit déjà curieux, le premier opus étant une approche vraiment plus épique d'Astérix avec ses invocations de menhirs et ses tornades, malheureusement au profit de l'humour qui disparaissait pas mal, on le retrouve bien plus ici dans ce crossover parodique vidéo ludique, dans lequel les gaulois combattent des romains ayant pris le skin des personnages les plus connus du médium : de Mario Sunshine et ses jets d'eaux à Pac-Man et ses pinces en passant par Ryu de Street Fighter et ses Hadoken et Rayman avec ses lapins crétins sur certaines affiches...l'idée de placer l'action dans une parodie romaine de Las Vegas, la ville des jeux par excellence, pour rendre hommage au 10e art était une idée de génie.

Les enjeux du jeux sont simples : les romains ont (encore) enlevé Panoramix pour le remplacer par une parodie beauf de Lara Croft de Tomb Raider, Larry Craft et ses claquettes chaussettes et son bide à bières, se déguisant pour piéger le conseil des druides et les faire travailler sur une armée de colosses pour l'armée de Rome (qui seront les boss du jeu).

On retrouve donc au doublage Roger Carel et Pierre Tornade pour notre plus grand plaisir, les voix habituelles des gaulois dans les dessins animés de la Gaumont mais aussi Jacques Chambon dans le rôle de Sam Fichaure, parodie de Sam Fisher de Splinter Cell, déjà repris de l'espion HCL présent dans le premier opus et tiré du 10e tome de la BD, Astérix Légionnaire.

Chambon, connu pour son rôle de Merlin dans la série Kaamelott (9 ans avant qu'Astier n'adapte le gaulois au cinéma d'ailleurs), il nous offre une petite référence avec un petit "C'est pas faux" glissé dans une cinématique.

Sinon c'est une surabondance anachronique très drôle, entre l'intérieur de l'Internetus reprenant une map de Mario 64, les affiches avec Larry Craft à la Jean Moulin, les arènes de la WCW transposant celles de la WWE en beat them all, les différents caméos de Panoramix et sa malette à la Half Life, le fameux Ceasar Palace de Las Vegas pour le climax, une armée de clones de Jules César en référence à l'agent Smith de Matrix, ou même une petite réf à Iznogoud au détour d'une réplique pour rappeler le travail de Goscinny...ça n'arrête pas et c'est un vrai plaisir de déceler chaque petit easter egg allant jusqu'à des statues de Zelda et la lune de Majora's Mask, je prend plaisir à rejouer au jeu et redécouvrir des réfs que je n'avais pas enfant à chaque fois.

Mention spéciale aux musiques entre percussions gauloises et chants celtiques tribaux mélangés à de la techno qui embrasse la DA épique lunaire des jeux à la Epic Mickey, nous faisant nous dire que le tome 33 de la BD et ses aliens n'était pas si chelou finalement, mais les jeux ont le mérite d'exprimer leur amour pour le média, là où le tome 33 n'était qu'une critique acerbe et boomer digne de Ségolène Royal et Zemmour envers les mangas et les BD non occidentales.

La suite qui profitait de la promo du film sur les jeux olympiques pour implémenter de nouvelles idées de GamePlay et des enjeux impliquant un multivers Astérix et son climax contre une armée de romains venant des 3 dimensions parallèles : celle du jeu, du film et ses romains en papiers sortis de la BD, après la fermeture d'Etranges Libellules, on regrette les fulgurances de la première trilogie en voyant les 2 derniers opus développés par Microids, plus sages et plus proches des BD avec quelques idées de Gameplays et des jeux de mots qui font mouches, elles restent oubliables face à ces opus et les costumes du premier dont ont été abandonnées des versions gangsters, cowboys et même Playboy des gaulois.

On peut dire ce qu'on veut de cette trilogie, Etranges Libellules osait tout, et on aura jamais eu depuis de produit officiel reprenant la licence avec autant d'ambition que ces jeux vidéos, hormis peut-être le final du Secret de la Potion magique et son combat de mécha romain contre un kaiju druide de lave.