Titre plagié de la chronique d’Origami (d’ailleurs leur critique d’Avowed est très juste, dispo sur leur chaine youtube)
Que dire de ce titre clivant, d’un côté les joueurs de Witchers 3, Skyrim ou Kingdom Come 2, de l’autre, ceux qui viennent des Pillars of Eternity : Leur point commun ? La confusion devant un jeu qui n’est ni PoE 3, ni Skyrim 2.
Les musiques ne valent pas BG3, comme pour Pillars ce sont des musiques d’ambiance. Les doublages sont corrects, les bruitages de l’environnement ou des SFX sont très réussis.
Le visuel est beau. On abandonne la dark fantasy de PoE assez sombre pour un univers coloré rappelant Morrowind ou le médiocre Outer World. Sans pour autant être magnifique, la DA offre de superbes panorama et de sublimes ruines.
Les combats sont dynamiques. Oui ce jeu n’est pas Skyrim 2 ou Witcher 4, mais le système de combat ridiculise le premier et surpasse le second.
La difficulté n’est plus au rendez-vous suite au dernier patch (plus de vie, le revive amélioré, etc). Je joue en difficulté maximale (Path of the damned), le premier acte était corsé, les compagnons tombaient comme des mouches, la tendance s’inverse à l’acte 2. Le jeu n’est pas nécessairement simple, les soigneurs ou les invocateurs vont compliqueront les combats si vous n’en faites pas des cibles prioritaires. Si vous trouvez le jeu trop simple, n’utilisez pas le système d’upgrade d’armes. (le patch du 20/02 réduit sa nécessité)
L’exploration est jouissive, on entre dans le point fort du titre. Les maps comblent leurs petites tailles par une densité maitrisée. On ne s’ennuie pas, c’est joli, c’est vertical, c’est bourré de p’tites zones cachées, le jeu encourage la curiosité. Le level design est très "Pillar-esque", étant un amoureux transi des Pillars, cela ne me dérange aucunement.
L’histoire est à dent de scie, l’introduction déchire, l’acte 1 est un peu mou et crée peu d’engagement, mais l’acte 2 redresse la barre. L’histoire rappelle celle du AA Greedfall où l’on aborde un sujet nouveau de la fantasy : l’écologie. On incarne un Divin qui ne connait pas son dieu, émissaire venu à bord d’un bateau afin de parlementer avec les locaux. À notre arrivée, peu de gens nous sont indifférents : peur, haine, curiosité, tout y est. On regorge de lore qui vient densifier le riche univers d’Eora tout en découvrant le fléau gangrénant les kiths qu’est le Malrêve.
Un RPG ou un jeu d’action aventure ?
N’espérez pas voir beaucoup d’interactions avec les IA, les gardes sont là pour le décor ou les dialogues/quêtes, pas pour vous défendre d’un voleur. N’espérez pas tuer un passant pour un regard déplacé. N’espérez pas vous faire attaquer lors de vos pillages citadins. Le jeu n’est pas construit comme une sorte de simulation "GTA/TES", ici pas de réputation ou d’alignement.
Beaucoup de choix binaires pour un jeu non-binaire (J’voulais vraiment la placer, la phrase n’en est pas moins vraie)
Le système de loot est assez basique, pareil pour le craft. Rien de révolutionnaire mais elle a le mérite d’être bien réalisée : claire et efficace. 4 palliers pour les armes, 4 zones, 4 tiers de matériaux, vous voyez le fil conducteur ?
Beaucoup reproche un bestiaire très restreint, et alors ? Nous somme sur un île, avoir cinq représentants de mille espèces différentes auraient été absurde, l’île possède une population de Xaurips c’est donc normal d’en voir une pléthore, le Malrêve ravage les êtres vivants, il est normal d’en voir partout, non ?
Des arbres de compétences basiques au nombre de trois. Faible pour les cRPG, équivalent à un RPG d’action basique (Skyrim etc). Pillars 1 et 2 offraient deux implémentations différentes du système de grimoire, les deux étaient géniales (Désolé BG3/pathfinder), Obsidian renouvelle une fois de plus le grimoire de sorts pour l’adapter à un gameplay action, et ça marche très bien (et permet d’utiliser de la magie pour un guerrier). Le problème principal de l’arbre de compétence (magique pour ce que j’ai le plus joué) est que les sorts finissent par se ressembler, apporter une répétitivité après une explosion de possibilités en début de jeu.
L’écriture n’est pas au niveau de Pillars of eternity, Pathfinder, BG3, The thaumaturge ou d’autres pilliers du genre, cependant elle est correcte. Beaucoup de gens se découvrent un élitisme de la littérature depuis Veilguard, c’est amusant. Les cRPG (sauf BG3) sont écrits comme des livres, on a un style écrit, dans Avowed le style est parlé pour plus d’immersion. Certaines répliques sont absurdes, certaines sont pertinentes. On reste loin du niveau affligeant de Veilguard.
Woke ?
Il y a du IEL ou du LEA, mais globalement le jeu est multiculturel, les femmes sont mises à égalité avec les hommes, là encore nous sommes très loin de Veilguard ( Homme = cupide, vil, corruptible et lâches, femmes = fortes, intelligentes, parfaites). Franchement, rien de choquant.
La durée de vie est bonne. On est loin d’un gros titre offrant une ou plusieurs centaines d’heures de jeu. Plus long, le jeu aurait lassé, plus court, le jeu en aurait souffert.
Les compagnons… Très loin de la customisation d’un cRPG. On a un système (mauvais) classique de tous les aRPG : Mass effect, Outer Worlds, veilguard… Ça marche mais n’espérez pas personnaliser le build ou le stuff de vos compagnons. Ils vivent leurs vies en combat.
Pour qui ? Il faut aimer l’offre qu’Avowed veut nous proposer, une exploration agréable et confortable. Vous pouvez reset votre arbre de compétences d’un clic, vous pouvez vous téléporter si vous avez la flemme, tout le jeu est pensé pour être agréable à parcourir. Vous voulez un RPG riche* ? Avowed ne l’est pas. (* que ce soit aRPG Kingdome Come, Skyrim ou cRPG Pathfinder, Baldur’s gate). Ce jeu est accessible à tous et laisse suffisamment de liberté pour combler les joueurs qui arriveront à se laisser porter par le titre.
Ça ne coute pas grand chose d’essayer, il est sur le game pass. (Et le tarif de 70€ est assez excessif)
Pillars 1 et 2 sont mes jeux préférés. Je voulais Pillars of eternity 3, j’étais frustré dès la première minute de ne pas jouer à PoE3, mais j’ai fini par me laisser charmer par Avowed pour ses forces et malgré ses défauts.
Voyez ce qu’il est et pas ce que vous voulez qu’il soit.
Un petit 7-8/10, grosso-modo équivalent à un 14-15/20 (selon mon système de notation où 4/10 équivaut à 10/20 )
PS : La note pourrait être amenée à changer selon la conclusion du jeu. Je ne l’ai pas encore fini mais j’estime être suffisamment loin (en plus d’explorer chaque millimètre) pour donner un avis pertinent et éclairé.