Ô, comme elle est envoûtante cette voix que j'entends dans ma tête. Au début cela m'a un peu gêné, je n'ai pas l'habitude d'entendre d'autres voix que la mienne. Mais celle-ci est apaisante. Elle me raconte des histoires. Poétiquement. Doucement. Elle me raconte l'histoire du monde dans lequel je me suis réveillé et que je ne connais pas. Elle me le raconte, par bribes. Il y a eu une catastrophe, il y a longtemps. "La Calamité" a dit la voix. Elle n'a besoin que de quelques phrases à chaque fois pour m'éclairer sur des aspects de ce monde que je ne connais pas encore.
Je me dois de découvrir aussi ce monde par moi-même. Et je l'aime, même en ruines. Je l'aime parce qu'il se construit sous mes yeux. Je l'aime parce qu'il est coloré et incroyablement détaillé. Je l'aime parce qu'il flotte et que j'ai toujours rêvé de marcher dans les airs. Je l'aime parce que je peux détruire les objets le composant et le regretter tout de suite après. Je l'aime parce qu'il est beau. Je l'aime parce que je m'y sens incroyablement seul, même si je peux compter sur quelques amis.
Sa faune est redoutable mais variée. Chaque adversaire a ses forces et ses faiblesses. Pour me soutenir, j'ai à ma disposition un arsenal très varié, des armes de mêlée et à distance. A moi de me débrouiller pour trouver la meilleure combinaison pour les deux armes que je peux porter sur moi, pour survivre. Je n'ai pas droit à l'erreur, ce monde est beau mais hostile, je dois rester alerte, rapide, dynamique.
Où que j'aille, un air de guitare, de harpe, de violon ou de flûte flotte au dessus de moi. Je me sens bien. Tellement bien que j'ai envie de rester, de m'asseoir dans l'herbe et d'écouter cette musique au milieu de ce monde coloré. Mais je ne peux pas, je dois m'occuper de restaurer le Bastion et de redonner à ce monde sa splendeur originale. Ou peut-être pas.
Qui sait.