Moins surprenant, pas révolutionnaire, mais toujours aussi bon!
Troisième opus de la série "Arkham", Batman Arkham Origins est constitue également une sorte de prequel à la série. Situé chronologiquement lors de la seconde année d'existence du héros, certaines des bases historiques de son univers ne sont pas encore posées: l'alliance avec le Commissaire Gordon, la lutte incessante contre le Joker, etc.
C'est donc Noël, et la plupart des familles de Gotham City sont chez elles afin de réveillonner dignement et tenter d'oublier . Mais pour Bruce Wayne ce ne sera pas la même chanson, au grand désespoir de son majordome, Alfred, qui voit refroidir la dinde avec regret. Car le milliardaire et playboy n'est autre que l'alter ego de Batman. Et en ce 24 décembre, il sait que si les civils sont en famille, les criminels eux, sont dans la rue. De nombreuses choses se passeront lors de cette nuit de noël: le meurtre du commissaire Loeb, la chûte de Romain Sionis alias Black Mask, puissant baron du crime, un début d'alliance avec le capitaine Gordon et sa fille Barbara (la future Batgirl). Mais c'est surtout l'arrivée en ville d'un étrange clown meurtrier se faisant appeller "le joker", qui changera la donne, et marquera durablement le chevalier noir. Se faisant passer pour "Black Mask", il mettra à prix la tête de Batman, et ce ne sont pas moins de 8 assassins qui tenteront de le tuer cette nuit là.
Le scénario d'Arkham Origins n'est ni révolutionnaire ni audacieux. Il est en revanche très bien écrit et aurait parfait pu constituer un comics à part entière. Situé après les "débuts", mais bien avant le "présent", il offre l'opportunité de voir la naissance de nombreux éléments de la mythologie de Batman, et la première apparitions de certains méchants emblématiques tels que Bane, Enigma, le Chapelier Fou et, bien entendu, le Joker. D'autres méchants, plus "transverses" dans l'univers DC, tels que l'excellent Deathstroke, feront connaissance avec le chevalier noir cette nuit là. Globalement, la gallerie de seconds couteaux est plutôt réussie et c'est un plaisir de voir tout ce petit monde évoluer à ses débuts.
La réalisation est impeccable et le gameplay, toujours aussi bien réglé. En fait, le jeu pêche par sa force: il ressemble trop à Arkham City. En son temps, ce dernier fut le jeu ultime sur le chevalier noir, une véritable lettre d'amour au protecteur de Gotham. Arkham Origins le reprend quasiment en totalité, jusqu'à l'environnement lui même, dont la partie nord EST Arkham City. Aussi, on y retrouve les décors, certains ennemis, les mécanismes de jeu, etc. Par certains aspects, on pourrait presque se croire face à un énorme DLC plus qu'une véritable nouvelle itération.
Pourtant, la sauce prend. Le scénario, bien que relativement simple, est bien écrit, bien construit, bien amené. Quelque part, plus intéressant que celui d'Arkham City, trop capillotracté par moments. En fait, si son prédécesseur se lançait dans un scénario épique pour "sauver Gotham", Origins reste à un niveau plus faible: on ne regroupe pas les criminels dans une cité spéciale pour eux avant de menacer de les bombarder en masse. Dans cet opus, Batman agit à son niveau courant: dans la rues, auprès des criminels de base. C'est une aventure de Batman telle qu'il doit en vivre chaque nuit. Et quelques part, cette absence de souffle épique sert le récit, lui donnant une saveur de "proximité" avec le personnage, dont le synopsis grandiloquent du précédent opus était dénué.
Au final, comme les précédents, Arkham Origins est une réussite totale: scénario excellent, réalisation en béton, gameplay aux oignons, personnages savoureux, tout y est. Son défaut? Il ressemble trop à un DLC d'Arkham City. Sauf que ce DLC offrent quelques nouveautés de gadgets, une zone de jeu deux fois plus grande, des enquêtes plus intéressantes et un scénario plus sympathique par bien des aspects. Bref, un must have quoi qu'on en dise.
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