Oui, c'est vrai ça, pourquoi on n’a pas l’un ou l’autre ? Car après tout, Battlefield est une licence depuis longtemps assise dans le cœur des joueurs férus de FPS militaires plein d’action et de brutalité. Mais là, point s’en faut. Ici, il s’agit avant tout d’une course à l’esquive parce que les tirs fusent beaucoup plus rapidement qu’une pluie de printemps sur Bombay (Et je sais de quoi je parle, j’ai vu un documentaire sur l’Inde !). N’ayant pas essayé celui sur la Première Guerre Mondiale, la surprise a été totale en comparaison d’un Call of Duty WWII beaucoup plus classique. Mais reprenons depuis le début.
Le cinquième épisode d’une série qui en comporte déjà 14 selon sa page Wikipédia présente quatre mini campagnes au gameplays variés : les deux premières campagnes appuient énormément sur l’infiltration, la troisième est une progression classique sur le front de sud de la France et enfin la dernière joue la carte du pilotage de char avec quelques passages à pied. Le tout sur des théâtres d’opération originaux, qui n’ont sans doutejamais été traités en JV.
Tout est diablement beau, animé avec soin, aux décors impressionnants, aux explosions décoiffantes, à la gestion du son exemplaire. La réalisation est tellement impressionnante qu’on a du mal à trouver à redire aux premiers abords. Sauf que manette en main…
… « Mais on snipait avec des MG42 en Tunisie ?… Sans déconner, mais comment il fait pour me voir ? »…
Vous avez déjà joué à Dishonored ? Nan parce que dans les jeux d’infiltration, y a des indices, des possibilités qui permettent de comprendre où sont les ennemis, comment les éviter, comment ils sont placés, tout ça… Bon en même temps, c’est normal, les gars proposent un jeu d’infiltration, donc ils savent ce qu’ils font… Et ben pas là ! « Hey les mecs, alors ?on fait de l’infiltration ou bien ? Nan parce que les cons sur Call of Duty, ils font du bourrin, et ben nous on va faire dans le finaud, dans le subtil, dans le feutré… Nous on va mettre des fourrés dans lesquels nos héros vont devoir se cacher, des bots qui comprendront comment le joueur se déplace et comment réagir ! Et ça va pas rigoler, nous on n’est pas des bourrins ! » Sauf que non. Agir en infiltration est tellement mal géré que les ennemis ne vous repèrent pas selon un certain angle mais parfaitement derrière un muret dès que l’alarme a sonné. Sans compter qu’à partir du moment où le joueur est découvert, ça y est c’est la foire aux pruneaux, du genre best of de toutes les aberrations trouvables dans les FPS des 15 dernières années : comme vu précédemment le fameux sniper à la mitrailleuse, l’ennemi qui fait mouche au moment où vous sortez d’un couvert à 30 mètres d’où vous avez disparu, le mitrailleur qui ne peut se faire allumer par un fusil à lunette et qu’il faut contourner pour se trouver derrière lui, le tireur lourd qui doit se prendre six tirs dans la tête pour mourir alors que tous les autres n’ont besoin que d’un seul, le lance flammes qui vous poursuit sur la glace parce qu’il n’a pas assez de portée et que vous n’avez pas assez de distance pour le toucher plus de deux fois d’affilée, l’armée allemande qui a dû comprendre que vous êtes la seule personne à pouvoir les faire tomber car dès qu’une balle peut fuser dans la direction des troupes adverses, il s’agit de votre carcasse qu’on vise… Ça en devient tellement bête parfois qu’on en oublie les qualités qui peuvent surgir ici et là.
Et puis vient la troisième campagne : « Tirailleur », outre le choix thématique particulièrement original et savoureux, ressemble à une campagne Battlefield maîtrisée. Des scènes fortes, des passages intimistes, des prises de positions et de défense comme au bon vieux temps, le sentiment de se retrouver face à un grand jeu de tir parvient à nous chatouiller les narines. Bon, faut pas déconner avec la déconne, DICE s’est dit que ce serait quand même vachement plus marrant si ils nous mettaient ici et là des phases de cache cache pourries où on meurt en quatre balles quand quelques minutes plus tôt, un chargeur pouvait nous poser quelques soucis.
Au final la dernière campagne est symptômatique du jeu tout entier. Tiraillé (Ah, jeu de mot ?) entre une proposition classique assez linéaire, terriblement belle et immersive, pleine d'action et de violence, et une volonté de proposer une sorte d'infiltration bâtarde, gérée par un I.A. aberrante ou une difficulté aléatoire.
Alors voilà ce que ce Battlefield V m’a procuré : de l’agacement, de l’étonnement, quelques sourires et beaucoup de déconvenues. Sur PC, peut être ?