BioShock Infinite
7.5
BioShock Infinite

Jeu de Irrational Games et 2K Games (2013Xbox 360)

Tous ceux qui avaient fait le premier Bioshock l'attendaient, et le voici enfin arrivé. Bioshock Infinite n'a semble-t-il rien à voir avec son ancêtre, et pourtant. Voici un homme mystérieux, inconnu du joueur, qui s'avance sur la mer. Sur sa main, un tatouage. Devant lui, un phare. Les sensations vécues à Rapture remontent doucement, mais c'est pour mieux être dissipées ensuite. Cet homme, Booker Dewitt, a une mission : "ramener la fille". Une fille, Elizabeth, prisonnière d'une cité volante, la magnifique Columbia. Et le premier contact avec cette ville ne peut laisser indifférent.

L'un des personnages principaux de Bioshock, c'est Rapture. Ses quartiers surprenants, sa folie des grandeurs, sa mélancolie et sa nostalgie. Même s'il n'avait pas la force de son prédécesseur, Bioshock 2 pouvait compter sur l'incroyable cité engloutie pour charmer le joueur. Pour Infinite, c'est un peu différent. Columbia n'est pas une cité noire et claustrophobe habitée par de dangereux psychopathes rendus fous par l'utilisation de plasmides, mais ses habitants sont tout aussi corrompus par le pouvoir et par des doctrines destructrices érigées en religion. Columbia, dressée dans les cieux, est lumineuse, mais la mise en scène de génie sait en montrer toute l'horreur.

La très longue séquence d'introduction est à ce titre un bijou de mise en scène : tout est beau, tout semble parfait, et pourtant l'on sait que l'on joue à un FPS sanglant. Alors on essaie de trouver le détail qui cloche. L'air triste du Handyman, peut-être ? Même pas. On continue, on finit même par se laisser avoir par la bonne humeur ambiante, et soudain l'horreur se révèle, surprenante, inattendue, dérangeante. J'évite le spoil, mais j'ai été tellement décontenancé, je ne m'attendais tellement pas à ça que je n'ai même pas eu la présence d'esprit de répondre au QTE. L'homme choisit, l'esclave obéit, et je n'ai fait ni l'un, ni l'autre. Démonstration magistrale du savoir-faire de ces développeurs de génie, qui parviennent toujours à amener le joueur là où il ne s'y attend pas, et même contre sa volonté s'il le faut. Et c'est comme ça du début à la fin.

Alors oui, j'ai préféré la ville de Rapture, mais Infinite dispose d'un autre personnage terriblement marquant : Elizabeth. Dès sa première apparition, on ne peut qu'aimer cette jeune fille fougueuse aux grands yeux bleus. Probablement l'un des personnages de jeux vidéo les plus "réels" que j'aie jamais rencontré. Pouvoir suivre son évolution, avoir peur pour elle, la perdre, la retrouver, se dire que tout est perdu, vouloir encore y croire, espérer, prier avec elle, prier pour elle. Elle ne peut être blessée au combat, elle est d'une aide précieuse et d'une force de caractère incroyable, mais on se sent vraiment investi de sa mission de protection. La mise en scène et les dialogues, où elle confie ses doutes, ses joies, permettent de tisser un lien. Et saluons la qualité du travail d'adaptation et de doublage.

Le gameplay, lui, reste finalement assez classique et proche de ce que proposait Bioshock 2 et il s'agit sans doute du point qui décevra ceux qui étaient venus simplement jouer à un FPS (s'il y en a). Qu'on se le dise : je ne suis absolument pas un grand consommateur du genre, et j'étais venu découvrir Columbia. Finalement, j'ai rencontré Elizabeth, et c'était encore mieux, car c'est ensemble que nous avons découvert des décors d'une grandiloquence époustouflante. Alors oui, le titre est linéaire, et il est impossible de revenir visiter les quartiers traversés comme dans le premier Bioshock, mais le voyage est marquant, indubitablement. D'aucuns s'étaient étonnés du choix de garder "Bioshock" dans le titre (moi le premier), pour un jeu qui n'avait en apparence rien à voir. Argument marketing ? Certainement pas. Mais finalement, quel nom aurait pu lui aller aussi bien ?
Alexleserveur
9
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le 7 avr. 2013

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Alexleserveur

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