Bien que j'ai préféré le deuxième épisode au premier, Infinite est considéré comme la VRAIE suite de Bioshock. Il est vrai que Bioshock 2 reprenait l'univers de Rapture et pouvait paraître de prime abord un peu paresseux. Mais il corrigeait surtout l'affreuse jouabilité du premier épisode et le rendait bien plus agréable manette en main. Infinite nous fait voir du pays (un nouveau imaginaire qui, cette fois-ci, prend place dans les cieux) et garde les bons côtés du gameplay du second épisode. Plus musclé, plus intuitif, mais également plus couloir, plus "casual". Fini les niveaux sur plusieurs étages où l'on devait étudier la carte avant de fouiller à droite à gauche. Ici il n'y a qu'un seul chemin ou qu'une grosse arène avec une ou deux portes dérobées. L'exploration est simplifiée, d'autant que les adversaires ne réapparaissent pas à la même allure que dans les premiers épisodes. Et quand bien même ils reviennent, notre arsenal est assez puissant pour ne pas les craindre autant que sur Rapture. Presque toutes les armes sont mises au même niveau, les pièges sont quasi inutiles (sauf lorsque nous sommes vraiment submergés par le nombre). En gros Columbia requiers davantage de réflexe FPS que de stratégie. Un point regrettable pour beaucoup. Heureusement, certaines bastons demandent de s'adapter au décor soit en faisant apparaître d'autres dimensions des éléments importants pour notre survie (cela peut aller d'un simple mur pour s'abriter des tirs ennemis, aux caisses de soins en passant par des drones et autres lance-roquettes automatiques) soit en empruntant les rails pour se déplacer plus aisément et mieux comprendre la position de l'armée adverse. Un peu de fraicheur bienvenue.
Mais le plus gros du jeu reste l'exploration, la découverte de la ville de Columbia, ses antagonistes, son prophète, ses lois et coutumes. Toujours à base d'enregistrement audio dissimulés ou en écoutant simplement les PNJ qui vaquent à leurs occupations robotiques autour de nous. Robotique car, encore une fois dans un FPS, j'ai du mal à me sentir investi totalement dans ce que je vois. Les PNJ semblent être de simples automates. Notre vision et notre façon de nous mouvoir est assez limitée. Cette vue à la première personne a bien du mal à me happer d'un point de vue narratif. Autant la recherche des éléments est "intéressant", autant l'histoire n'arrive pas me captiver autant qu'un "bête TPS" à la Uncharted ou Last of Us. Pourtant le scénario de Bioshock Infinite est excellent. Il réserve évidemment quelques twists bien sentis. Tente de nous manipuler avec le même génie que dans Bioshock. Mais une barrière s'érige entre les protagonistes et le joueur. Même la charmante Elizabeth qui a été très travaillée dans son comportement de PNJ fait pâle figure face à une Ellie de Last of Us.
Au final Bioshock Infinite ne m'aura pas autant séduit qu'il avait séduit la presse lors de sa sortie. Un bon jeu, qui tente des choses, qui réussit à proposer un univers vraiment attractif mais qui aurait pu faire mieux que cela.