BioShock Infinite... a bien l'ADN d'un BioShock ; il plaira vraisemblablement à ceux qui ont aimé les deux premiers opus et ne changera rien à l'avis de leurs détracteurs. Techniquement le moteur accuse son âge mais la direction artistique est A-B-S-O-L-U-M-E-N-T somptueuse, pour un résultat visuel enchanteur et parfaitement fluide. L'architecture des décors et les trouvailles scénographiques sont incontestablement les grandes qualités de la série, qui se font à Columbia colorées et aériennes là où elles étaient angoissantes et confinées dans les épisodes qui prenaient place dans Rapture. Au-delà de ce changement d'ambiance les différents épisodes restent très proche en terme de gameplay, avec une partie shooter efficace mais relativement bourrine et couloir-isée, souvent organisée en arène. Le bestiaire reste peu varié et m'a semblé un poil moins convaincant que dans les précédents épisodes. De même les pouvoirs et le level design m'ont paru moins étudiés, à l'exception du côté rafraîchissant apporté par le crochet magnétique. Cet ajout me semble plus gadget qu'espéré mais il apporte néanmoins une distraction plaisante dans la routine des combats. Pour terminer sur les aspects négatifs : d'une part, comme pour ses prédécesseurs, la narration me semble en retrait, archaïque et sans vie. D'autre part je dois dire que le traitement du personnage d'Elizabeth m'a un peu déçu, tant le personnage en lui-même que son apport dans la mécanique de jeu. Au final aucun lien émotionnel ne se crée, d'autant que certains aspects du scénario reposent quand même sur une supercherie grossière. Enfin la contrepartie d'une telle richesse visuelle est que chaque lieu est quand même pas mal ré-exploité au cours de l'aventure, au final linéaire mais bien rythmée et avec une conclusion plutôt sympa, même si on regrettera l'absence de choix laissé au joueur à certains moments clefs. BioShock Infinite est une telle réussite visuelle qu'on lui pardonnera volontiers ses quelques défauts.