Un jeu pas si Lambda...

Haaaa ! Je n'avais pas joué à un FPS aussi prodigieux depuis longtemps ! Quel bonheur de se remettre dans la peau de Freeman. Je vais être honnête, de Half-Life premier du nom je ne me rappelle pas grand chose, la galette me servait surtout à enclencher CS 1.5 avec les copains de 4ème D : mon tout premier jeu en réseau. Que d'émotion ! Les temps ont bien changé en à peine quinze ans...
Black Mesa est un jeu indépendant réalisé par une équipe de passionné du mythique Half-Life. Ils nous offrent avec brio une refonte graphique totale tout en restant fidèle au jeu d'origine, à son ambiance ou encore à son univers mystérieux. Le résultat est sans appel, c'est parfait. On ne perd pas les sensations ni ses repères. Il y a bien quelques variantes de gameplay ou musicales mais dans l'ensemble, le jeu est resté le même mais en mieux. À tous ceux qui souhaitent se mettre à la célèbre saga Half-life mais qui on la flemme de se farcir le premier opus version 1998, claquez 20€ dans Black Mesa (prix Steam hors réduction), vous ne serez pas déçu. Parole tenue !
Alors qu'est ce que Black Mesa ? C'est un mélange de FPS old-school et d'exploration de laboratoires souterrains. À mon sens, on passe autant de temps à parcourir des lieux hostiles à la recherche de ce que l'on doit faire pour progresser que de temps à tuer des monstres ou des humains. Mais l'ennui ne vient absolument jamais, la progression est intuitive, le scénario très mystérieux tient en haleine même si les éléments scénaristiques sont délivrés au compte-gouttes, le level-design est une franche réussite. C'est simple mais on y croit. J'ai vraiment accroché à l'ambiance qui se dégage de ce dédale de couloirs et autres laboratoires expérimentaux. Les environnements traversés m'ont parfois rappelé les décors de Perfect Dark (même délire scénaristique en gros), les monstres peuvent faire penser à Doom 3 (surtout leur manière d'apparaître et de vous surprendre) et les humains, le très bon Fear, avec ces forces d'élite qui tentent de vous exterminer afin qu'il n'y est plus aucune preuve vivante de ce qui se passe là-dessous. Bref, je ne sais pas si je divague concernant ces quelques éléments de comparaison, mais ça ne m'étonnerait aucunement qu'Half-Life ait pu être une source d'inspiration pour les développeurs de ces jeux. Black Mesa (Half-Life), c'est un peu la base du FPS au tournant des années 2000. Et cette mouture refaite à neuf nous le rappelle gentiment. On est là pour s'éclater par pour étancher les désirs narcissiques et individuels des consommateurs, euh... joueurs que nous sommes aujourd'hui. Rien à débloquer, pas de collectibles de merde, pas de cinématiques à la con (c'est d'ailleurs la grande spécificité du jeu par rapport à ses concurrents de l'époque), pas de narrateur qui t'explique ce qui se passe sous tes yeux, pas de médailles ni de statistiques de headshot ou que sais-je encore. Black Mesa, c'est du jeu. Du pur jeu et des pures sensations de gamer à l'ancienne. En normal, le jeu est hardcore, vous vous ferez défoncer la gueule si vous foncez en mode Call of Duty (au même niveau de difficulté). Votre personnage n'aime pas du tout les balles. En effet, il est pratiquement impossible de viser correctement lorsqu’on est sous le feu de l'ennemi car le viseur tremble et part dans toutes les directions. De plus, on ne régénère pas sa santé tout seul en se planquant comme un rat, il faut la restaurer auprès de bornes prévues à cet effet disséminées ci et là. De même pour la combinaison de protection en milieu hostile, la célèbre HEV, équivalente aujourd'hui au gilet pare-balles de n'importe quelle production récente. Un bon point donc, retrouver un peu de difficulté dans les FPS fait toujours plaisir. Les armes sont jouissives et assez nombreuses, le gameplay des FPS Valve n'a plus rien à prouver de toute manière que ce soit la saga Half-Life ou tous les titres qui en découlent (Day of Defeat, Counter Strike etc.). Excellent sur tous les points, le gameplay est accompagné d'une interface sobre mais efficace.
Dans Black Mesa le danger ne vient pas uniquement des ennemis que vous rencontrerez au détour des salles inquiétantes du complexe mais également du décor, source perpétuelle d'emmerde en tout genre (eau, radioactivité, feu, gaz, machines contondantes ou tranchantes etc) qui vous demandera un peu de réflexion. Tout cela sans compter les phases de plate-forme (classique des anciens FPS) où vous devrez tout simplement faire preuve d'adresse pour ne pas vous fracturer les rotules. La partie exploration n'est pas une mince affaire, sachez-le, elle fera appel à votre adresse ou votre jugeote en permanence. Vous allez adorer la touche F6...
Autre caractéristique éminemment positive : la bande originale de Black Mesa qui vous donnera des frissons. Très ponctuelles, souvent courtes mais puissantes, les musiques du jeu vous surprendront parfois dans des moments d'accalmie ou au contraire en plein affrontement. C'est du très beau travail tantôt rock, tantôt mélancoliques à base d'électro... Et pour cela, il faut remercier le talent du compositeur Joe Nielsen qui a su, avec beaucoup de justesse, étoffer le légendaire Half-Life d'une bande originale sublime.
Le jeu est toujours en cours de développement puisque le chapitre sur la planète des Xen n'est toujours pas implémenté dans cette nouvelle mouture. On attend donc avec impatience les suites des aventures de Gordon Freeman afin d'épaissir le mystère autour de ce G-Man.
Pour conclure cet avis, Black Mesa est une réussite sur tous les plans que je recommande aux amateurs de jeux de tir à la première personne. Aux nostalgiques de Half-Life premier du nom ou aux néophytes souhaitant découvrir ce qu'est un véritable FPS. Absolument culte !

OST complète : https://www.youtube.com/watch?v=3C7TXzeMaBI