La licence The Black Mirror composée de trois point’n click plutôt cohérents et originaux a toujours souffert de retards technologiques de la part de ses développeurs. Des personnages dont on devinait à peine les visages, des animations primaires, un gameplay basique... Pourtant l’humour, l’ambiance visuelle et sonore, la richesse des personnages et des sujets traités, la balance parfaite entre de l’extrême réalisme (on s’occupait jusqu’aux problèmes très quotidiens du héros) et de l’ésotérisme horrifique, finissaient par nous faire oublier beaucoup de soucis techniques et il faut le dire, le manque de budget.
Que vient alors faire là The Black Mirror 2017 ? Un reboot ? La malédiction des Gordon pris au premier degré avec des morts atroces et mystérieuses, un héros schizophrène qui assure ne pas être fou, un mystère qu’il faut percer à jour et arrêter avant qu’il ne soit trop tard ? Parce que le Black Mirror c’est avant tout le mal qu’on cache maladroitement, que l’on porte en nous sans le savoir, dont on ne veut rien voir ni comprendre. En plus des nombreux défauts techniques (temps de chargement à chaque changement d’environnement, des animations faciales inhumaines, forte rigidité du personnage jouable, des QTE qui n’ont aucun sens...), c’est le manque de symbolisme et de vie de l’histoire qui déçoit le plus. Le jeu semble hélas avoir été amputé de quelques heures de contenu, il ne peut offrir une montée en intensité dans le scénario ni une évolution des personnages qu’on laisserait à interprétation. A l’inverse, on arrive au bout avec soulagement et un goût amère d’avoir soutenu le héros dans une aventure que lui-même souhaite oublier. Un immense regret que cette version ne soit pas le chef d’œuvre que la licence peut encore engendrer tant elle est dense et passionnante !