Le jeu a-t-il un rapport avec la série Netflix? Voici une question qui revient souvent : La réponse est NON! Black Mirror est une trilogie sortie entre 2003 et 2011. Il s'agit d'un jeu du type Point and Click qui se déroule dans un environnement gothique. Ce n’est largement pas le point and Click le plus populaire, mais cette trilogie aura fait travailler les neurones d’un bon nombre de gamers.
Dans Black Mirror, on suit la famille Gordon touchée sur plusieurs générations par la malédiction du miroir noir – d’où le nom du jeu. On est plongé dans un univers sombre avec différentes énigmes à résoudre. S’il est dit qu’il s’agit d’un jeu d’horreur, il ne fait pas peur. On est loin des hurlées de Outlast. De plus, le dernier opus est un simple reboot de la franchise, plus précisément du 1er opus. Mais pas besoin d’avoir joué aux trois premiers pour en profiter. Si l’histoire a été quelque peu modifiée, le fond reste identique. Comme dans le premier, on se retrouve dans la propriété familiale pour y enquêter sur le suicide de son père. Notons que les différents opus n’ont pas toujours été développé par les mêmes maisons. Le premier avait été développé en République tchèque par Futur Games d’ailleurs disparu en 2011, tandis que les deux autres par Cranberry Production. Ce nouveau volet a cette fois-ci été développé par King Art Games.
Cette fois-ci on incarne David Gordon. L’arbre généalogique de la famille des Gorden est d'ailleurs un bordel sans nom. Dans le premier opus on incarne Samuel qui vient lui aussi enquêter sur la mort de son père. Dans le deuxième et le troisième, le héros s’appelle Darren. Dans ce dernier volet, alors qu’on s’attend à réincarner Samuel, on se retrouve dans la peau de David. J’ai beau chercher, je n’ai pas encore trouvé ! C’est peut-être le fils de la sœur de la cousine de sa mère… Bref, dans le jeu on se retrouve en 1926 dans une campagne écossaise. C’est la première fois que notre héros découvre cet étrange et sombre manoir. Il vient y régler l’héritage et enquêter sur le suicide de son père qui, dans un acte de folie, s’est immolé. On fait rapidement la connaissance de personnages tous aussi fous et étranges. Impossible d’avoir confiance en aucun d’entre eux. Ils semblent tous cacher de lourds secrets. Rapidement on se pose pleins de questions et on se prend au jeu. L’intrigue prend principalement ses inspirations dans les œuvres les plus sombres de la littérature comme ceux de Lovecraft ou d’Edgar Allan Poe. D’ailleurs la bibliothèque n’hésite pas à nous le rappeler en citant quelques passages de ces illustres auteurs. La maison, est une intrigue à elle seule. On fouille et on farfouille encore et encore à la recherches d’indices. Mystères, secrets de famille, domaine de l’occulte, tous les ingrédients sont là pour nous mettre rapidement en haleine, mais…
What The Fuck ?
Il faut compter seulement une dizaine heures pour terminer le jeu – ça si, comme moi, on est nul. Il y a un réel problème de rythme. Au début c’est très lent et après ça s’enchaîne trop rapidement. C’est un jeu narratif certes, mais on est rapidement assommé par les nombreux dialogues. Du remplissage souvent inutile pour combler un gameplay vraiment pauvre. On nous parle également de nombreux personnages avec lesquels on n’interagit pas. Relevons également des traductions incomplètes lors de certaines scènes. Certains temps de chargement sont beaucoup trop longs, cassant le rythme de certaines scènes. Parfois on doit choisir différentes actions (mentir ou dire la vérité) - chacune d’entre elles semblent n’avoir aucune incidence sur le déroulement de l’histoire. Sans compter quelques aspects maladroits de l’histoire comme le côté tourmenté du protagoniste qui se retrouve de temps à autres au seuil de la folie. Le développeur a alors usé d’un QTE (Quick Time Event – un événement rapide) dans lequel on doit garder le curseur à l’intérieur d’un cercle en mouvement. Des titres comme Amnésia ont fait bien mieux de ce côté-là. D’autres bugs sont à relever comme notre personnage qui sort littéralement du sol lorsque l’on change de pièce. Finalement, on se retrouve souvent plongé dans des scènes totalement insensées. Notre héros a des visions dans lesquels on peut par exemple chuter et mourir. Mais si on réussit, on chute de la même manière mais sans mourir. WTF !
Côté graphisme, le jeu est loin d’être une réussite. Le manoir est magnifique, certes, mais les personnages son rigides et pas très bien terminés. Tout comme certains éléments, par exemple un bout de bidoche dans la cuisine qui ressemble plus à un jouet pour chien. Ne parlons même pas des déplacements. La caméra ne suit pas toujours correctement notre héro. C’est un réel enfer pour se déplacer avec le clavier et la souris. Sans compter un énorme bug qui nous empêche de retourner les objets trouvés pour avoir accès aux indices. On est alors obligé de prendre la manette si on ne veut pas se retrouver bloqué à la première énigme. Et, certes, si le développeur a joué sur l’obscurité, cela pose quelques problèmes. Notamment dans les scènes se déroulant la nuit et dans lesquelles c’est l’assistante de David qui tient la bougie. Cette dernière avance tel un escargot, mettant nos nerfs à vif. En revanche, côté sonore, ce nouvel opus marque des points avec des silences pesants, des musiques inquiétantes et des effets de lumière à vous faire hérisser les poils
Conclusion
Ce nouvel opus de Black Mirror est finalement avant tout un jeu narratif, plus qu’un Point and Click. Le scénario n’est pas transcendant, il est même bourré de trous et de clichés. L’histoire n’apporte rien de neuf par rapport au premier opus. Il s’agit plutôt d’une pâle copie gâchée par de nombreux points. Il y a tout de même quelques énigmes sympathiques à résoudre, mais ça s’arrête là. Le jeu n’est ni moche, ni beau, mais il est rapidement lassant à cause de tous ces dialogues inutiles. Avec ce nouvel opus, King Art Games a remanié le gameplay et revu les graphismes et les doublages, mais n’offre pas un jeu suffisamment intéressant pour nous tenir en haleine tout du long. C’est de loin pas le meilleur Point and Click qu’il existe, mais son petit prix nous permet tout de même de le tester sans trop rager si l’on n’est pas satisfait.