J'ai toujours regardé les Dark Souls d'un œil curieux mais distant. Ca semblait avoir une bonne ambiance mais la difficulté des titres ne servait pour moi qu'à nourrir l’ego de gamers vantards et élitistes. Puis un beau jour de la fin avril 2018, les jeu mensuels du PS plus furent annoncés et avec eux Bloodborne.
Le Bloodborne, l'exclu Playstation venue de chez From Software qui a fait couler tant d'encre en critiques dithyrambiques. L'univers gothique victorien avec des relents de Lovecraft me parle. Il me semble plus original que la Dark fantasie des Souls. Je l'installe et pendant quelques jours je regarde en chien de faïence cette petite icone sur la page d’accueil de ma PS4.
Un soir de mai, je me décide finalement. Je me dis que ça va pas être si terrible et que si même si je meurs tout plein, je suis d'humeur patient. Et je suis mort, Oh oui je suis mort...beaucoup...souvent. Le jeu ne donnant que peu, voir pas, d'indications, son premier niveau est LE pic de difficulté à passer.
Après quelque chose clique. On apprend la parade au revolver, l'esquive, le timing. Bref, on apprend la danse. Loin des presse-boutons hystériques, Bloodborne est un ballet macabre d'une élégance folle. Certains monstres vous imposent une valse, d'autres un tango mais chacun à sa place et son rythme. si bien qu'une fois connus, on traverse les niveaux comme une étoile du bolchoï.
Cette maîtrise atteinte, les moments vraiment grisants viennent de la plongée dans l'inconnu. Ces instants où l'on pousse un peu plus loin à la recherche d'une poignée d'XP ou de la lanterne suivante dans ce monde semi-ouvert aux niveaux brillamment interconnectés. On est à nouveau tendu comme un string, pariant comme un accro du PMU les échos de sangs collectés à la sueur de notre front.
Pour autant, tout n'est pas rose à Yarnham. Le frame rate est aux fraises et même si esthétiquement le jeu est magnifique il est techniquement daté. Entre un aliasing très présent et une absence totale d'animation facial, le jeu aurait mérité plus de finition. Il y a ensuite les donjons de calice qui, bien qu'optionnels, manquent cruellement de personnalité dans un monde qui paradoxalement en regorge.
Bloodborne mérite tout le bien qu'on en dit mais il souffre aussi de petits soucis qui ternissent un peu cette expérience géniale et addictive.