"Chiant comme la pluie en solo ; à peine plus motivant avec des potes". Je ne sais plus où j’ai lu cet avis on ne peut plus concis et tranché, mais force est de reconnaître que je suis assez d’accord avec lui…
À l’époque de la sortie du jeu, et malgré des critiques plutôt enthousiastes, je suis carrément passé au travers de la "hype" Borderlands. Ce qui est somme toute logique en fait : avant l’arrivée de Skyrim (2011), j’évitais soigneusement toute forme de divertissement vidéoludique pourvu d’une vue subjective, bien qu’ayant fait la plupart des classiques dits "indispensables", comme Wolfenstein 3D, Doom, Medal of Honor, Half-life, Timesplitters 2, ou encore Portal. Oui, je n’aime pas la vue subjective, pour tout un tas de raison. À part dans les jeux de course of course. Et c’est d’ailleurs l’une des deux principales raisons qui me font craindre l’avènement de la VR (l’autre étant la fin des pads traditionnels…c’est que je m’y suis attaché, moi, à ces petits bouts de plastoc!).
Malheureusement (pour moi), l’industrie m’a lancé un bon gros doigt à la face lors de cette septième génération, et a multiplié les first person shooter/adventure/whatever, semblant presque le faire rien que pour me faire chi*r ; et comme le dit si bien la maxime, il a fallu m’adapter ou disparaître… L’étant donc désormais plus ou moins, je me suis mis à revisiter les ténors du genre (BioShock…), avec plus ou moins de plaisir…
L’ironie dans l’histoire, c’est que j’ai acheté Skyrim (je ne connaissais alors rien de la série des Elder Scrolls) en ayant pris connaissance de l’existence d’une vue objective…qui au final s’avère très peu jouable…
Et Borderlands dans tout ça ? Je me suis procuré les deux premiers opus à prix relativement mini, après avoir essayé et grandement apprécié Tales from the Borderlands chez un pote. Le jeu m’a déçu, au point de n’avoir pas trouvé la motivation pour le terminer, ce qui chez moi est assez rare (je finis environ 85-90% de mes jeux), mais je reste tout de même assez confiant pour la suite, ayant lu un peu partout que le second opus était bien plus maîtrisé dans tous les domaines… Mais au fait, c’est quoi le problème avec Borderlands ?
Si l’on devait catégoriser Borderlands le plus sommairement possible, on pourrait dire que c’est un soft mi-RPG, mi-FPS. Il n’excelle cependant dans aucun des deux genres… C’est dommage, car on a vraiment envie de s’attacher à son univers post-apo-cell-shadé, mais le jeu ne fait rien en ce sens. Par exemple, j’y ai joué une petite dizaine d’heures et son scénario n’a jamais vraiment décollé, ne serait-ce qu’un tout petit peu. J’ai quitté la première grande zone désertique peuplée de créatures clones (à 80%) pour une deuxième grande zone désertique peuplée de créatures clones…puis une troisième. Jeu, la variété ne semble décidément pas être ton maître-mot !
Pour ce qui est du gameplay, ce n’est pas beaucoup plus reluisant. Les armes sont pourtant assez diversifiées, évolutives et assez librement customisables, mais leur feeling est proche du néant abyssal. La plupart des ennemis ont un QI d’huître (ce qui est limite une insulte pour ces braves petites bêtes) et se contentent invariablement de charger devant eux, popant par vagues successives tel un bon vieux Uncharted des familles, à l’inverse des bandits qui eux sont parfois peut-être un peu trop statiques. Le pire, c’est que beaucoup trop d’entre eux sont des putains de sacs de PV ambulants, doublés d’une résistance et d’une puissance d’attaque proches de celles d’un char d’assaut…
Notre bouclier (rechargeable) à nous en revanche, il fond en quelques secondes sous un joug de tirs ennemis bien placés ou une charge virulente d’une énorme monstruosité… Eux, à l’inverse, profitant souvent d’une belle vélocité et de la précision toute relative de notre arsenal, peuvent parfois encaisser 2-3 headshots san trop broncher. Et c’est tellement fun, une opposition de base qui met trois quarts d’heure à crever. Le comble du ridicule, c’est lorsque l’ennemi a -à peine- quelques niveaux de plus que nous, et semble insensible à nos plus puissantes attaques…
Pour finir, je n’avais pas vu un système de missions aussi peu inspiré depuis fort longtemps, alternant sans cesse entre "va tuer untel", "va nettoyer telle zone" et "ramène-moi tel truc", parfois deux ou les trois mélangés. Et malgré un humour sympathique qui transparaît des rares dialogues du jeu, je m’y suis souvent ennuyé comme un rat mort. Sentiment qui fut de plus renforcé par un environnement musical pratiquement aux abonnés absents…
Bref, je ne vais pas m’acharner sur ce jeu plus que de raison, ça n’a pas vraiment d’intérêt. J’aurais pu pourtant, en évoquant certains ennemis qui popent dans notre dos, le loot fastidieux et inutile, ou encore le maniement hyper mal pensé des véhicules du jeu… Gageons que tous ces défauts n’étaient que des "erreurs de jeunesse" et que Borderlands 2 rectifie le tir, ce qui apparemment fait consensus, d’après le peu que j’ai pu lire sur le sujet (pour éviter les spoils).
Oh, et pour ceux qui me diraient "mais essaie la coop’, ça change complètement l’expérience de jeu"…ben justement, non. Certes, on profite de classes complémentaires (notamment à partir de 3 joueurs) qui améliorent un minimum le côté tactique du jeu. Mais le fond du problème reste le même : on finit inexorablement par s’y faire royalement ch….