Le diable dans les boîtes
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Célébré pour son mode multijoueurs en coopération exemplaire et sa direction artistique inspirée, Borderlands trouve en ce nouveau volet un digne successeur. Les musiques inspirées et les dialogues incisifs - dans une version française remarquable - habitent à merveille un univers très coloré, qui se pose avec élégance aux frontières du fauvisme.
Et dans ces décors aux teintes vives se répète à l'infini un étrange ballet - Exploration, fusillade, pillage. Exploration, fusillade, pillage - parfois entrecoupé de dialogues ou de scènes cinématiques raisonnablement punchy.
Il y a une part de masochisme dans Borderlands 2. Comment un jeu au principe aussi répétitif peut-il susciter un tel degré d'addiction?
Affinée année après année par les fins savants de Gearbox, la formule est aujourd'hui au point ; une merveille d'équilibre. Tantôt maigres, tantôt fabuleux, les butins récoltés par le joueur entretiennent sa faim et cultivent son espoir.
Quand, prenant un instant de recul, le joueur éclairé réalise à quel point tout ce qu'il y accomplit est futile, Borderlands 2 lui tord le bras et le fait instantanément replonger dans cet enchaînement incessant de combats, de quêtes et de collecte, dont l'action répétitive s'apparente à une perfusion de substances euphorisantes.
Penaud mais heureux, il poursuit sa récolte de plomb et jure devant l'éternel qu'on ne l'entendra plus se gausser des utilisateurs de FarmVille.