Bound by Flamenkuch
Action-RPG signé par le studio français Spiders, Bound by Flame ne cache pas ses inspirations lors de son annonce. A mi chemin entre Dragon Age et un Witcher 2, le titre avait l'air de prime abord...
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le 24 juil. 2014
5 j'aime
J'aime quand même beaucoup les jeux de rôle à l'occidentale. Du coup, lorsque j'ai vu Bound by Flame dans les rayons d'un magasin, je me suis empressé ... d'attendre de pouvoir le choper d'occas' ! : Ben oui, les représentants du genre sont très nombreux, les sorties affluent chaque année, pleines de promesses, et elles ne sont pas toujours à la hauteur de ces dernières. C'est malheureusement le cas pour ce jeu, pourtant bourré de bonnes intentions !
Bon, pour le pitch, c'est du classique de chez classique : le monde est menacé par la Mortarmée (une armée de morts-vivants, du coup), dirigée par les Seigneurs du Froid, de redoutables et puissantes créatures. Certaines communautés tentent de ce fait de leur faire face, à savoir les Érudits Rouges, les Elfes, ainsi qu'un groupe de mercenaires (les lames-quelque-chose ?), dont fait partie votre personnage, Volcan. Ce dernier, lors d'une mission qui tourne mal, devient l'hôte d'une créature maléfique surpuissante malgré lui (ou elle, vous avez le choix du sexe !) : à vous de choisir si vous souhaitez laisser ce démon prendre l'ascendant sur vous afin d'accéder de plus belle à ses pouvoirs, ou au contraire de le contenir et de s'en remettre à vos propres capacités. Ça fait envie, non ? D'autant que la dualité entre bien et mal qui marque physiquement le personnage, ça me rappelait fortement Fable : the lost chapters, un jeu que j'ai dû terminer une bonne vingtaine de fois, c'est vous dire si je l'ai aimé ...
Création du personnage
Un incontournable dans tout bon RPG qui se respecte, qui est ici réduit à son plus simple appareil : vous pouvez choisir votre sexe ainsi qu'une coiffure et un visage parmi ceux qui vous sont proposés (et qui sont pré-déterminés, pas de retouches !). Ça m'a fait grincer des dents. Dommage, je partais pourtant avec un bon pré-sentiment : l'écran d'accueil du jeu était sobre et classe, la B.O. entraînante.
Gameplay/Jouabilité
Dès la première prise en main, on comprend que le titre s'oriente très clairement vers l'action/RPG et, oh ! Bonne surprise : les combats sont exigeants ! Si vous êtes du genre à bourrer dans le tas façon beat-them-all, vous aller vite vous faire rembarrer. Il existe 2 styles de combat principaux : le combat à l'épée, qui demandera d'être au taquet sur les parades afin de placer des contres (dont la réussite est indiquée par un petit ralenti, ça donne un bon feeling), et le combat aux dagues, qui permet d'esquiver lestement les attaques ennemies afin de pouvoir, dans l'idéal, riposter (avec un petit ralenti aussi). Vous pourrez agrémenter vos combats d'une arbalète de poing, de pièges explosifs, mais aussi et surtout de pyromancie : en effet, votre démon intérieur vous permet de tirer quelques boules de feu, ou bien de buffer votre arme, ou encore de vous envelopper de flammes protectrices... Finalement, les combats s'avèrent pour la plupart techniques et plutôt jouissifs, du moins en début de jeu, car plus vous progresserez (dans un arbre de talent à trois branches un peu pauvret comprenant épée/dagues/pyromancie, plus quelques compétences secondaires à débloquer concernant la santé, le mana, l'arbalète ou les pièges), plus vous écraserez vos ennemis aisément, la faute à une I.A. pas franchement futée qui répète incessamment les mêmes patterns, et à une montée en puissance de votre personnage qui, il faut le dire, est complètement abusée, surtout si vous êtes du genre à farmer un peu et à optimiser votre build : quand on vous vante la toute-puissance des Seigneurs du Froid, et que le premier que vous rencontrez se fait complètement démonter, ça fait tâche. A contrario, le boss final vous collera une raclée dont vous vous souviendrez, vous et votre voisinage. Il y'a donc des soucis d'équilibrage, mais dans l'ensemble, le gameplay est bon, voir novateur par endroits : le système d'amélioration des armes et armures propose de crafter des mods à apposer sur votre équipement, occasionnant de nouveaux effets et modifiant le skin. Il existe même un système de compagnons, compagnons pas franchement charismatique (mention spéciale cependant pour l'un d'entre-eux qui laisse supposer que l'un des membres de l'équipe de développement était très fan de One Piece, en particulier de Brook, le squelette maniéré) qui passeront le plus clair de leur temps à se faire lamentablement rosser par les ennemis. Pour palier à ça, une seule solution : leur causer, puis leur demander de régler leur mode de combat sur défensif. Ils ne seront dès lors plus bon à rien, si ce n'est à encaisser les coups, permettant au passage de divertir quelques ennemis lors des combats. C'est déjà ça.
L'univers et la direction artistique
Le monde de Vertiel semble disposer d'une certaine originalité, avec ses propres enjeux et sa propre histoire, et la menace constante de la Mortarmée qui plane sur ses contrées est palpable. Sauf que toutes ces belles choses s'éclipsent bien vite face à un problème de poids : le monde est cloisonné à outrance. Les zones sont composées de quelques couloirs qui s'enchevêtrent, et basta, si bien que le joueur finira par répéter inlassablement les mêmes routines : se gorger de quêtes, aller dans la nouvelle zone pour toutes les accomplir en même temps, en profiter pour looter les quelques coffres et cadavres éparpillés ça et là, puis rentrer et s'enquérir finalement de la quête principale. Si, en plus, on prend en compte qu'il n'y a véritablement que trois zones principales (qui correspondent à trois uniques chapitres), le manque d'exploration se fait vite ressentir, faisant presque suffoquer le joueur qui peine dès lors à s'immerger dans le monde du jeu. Et c'est un très gros défaut pour un jeu de rôle... Visuellement, il n'y a rien de choquant, mais les décors manquent d'inspiration : c'est de l'héroic-fantasy assez convenu. Une jungle, une montagne, une zone de glace, et on a déjà fait le tour. Je reste convaincu que le tout serait franchement plus appréciable si la gestion des lumières n'était pas aussi ... déroutante ? Elle donne une teinte jaunâtre aux textures qui m'a fait bidouiller les options graphiques plus d'une fois (mais ce désagrément est peut-être dû à la version Xbox 360). Au début du jeu, je me rappelle pourtant avoir pu contempler un bel horizon montagneux, alors que je sortais d'une cinématique rendue in-game franchement haletante où l'on voit Volcan rivaliser non sans mal (c'est une litote) avec un soldat squelettique de la Mortearmée : ça laissait présager que les affrontements allaient être ardus, et c'était franchement bien vu. Dommage !
Si vous aimez le genre, Bound by Flame vaut le coup d'y jeter un oeil, si on prend en compte le fait qu'il ne vous faudra pas beaucoup de temps de jeu pour en venir à bout (une vingtaine d'heures pour les plus méticuleux). De bonnes idées s'en dégagent pourtant, on profite bien des combats, le système de craft qui vous permet de customiser vos pièces d'armures et vos armes est bien pensé et original (bien que trop limité), mais on aurait aimé une plus grande implication du joueur dans l'univers qui lui est proposé, une écriture plus peaufinée et surtout, moins de cloisonnement (on peut par exemple prendre The Witcher 2, dont l'univers était cloisonné et séquencé sans pour autant donner l'impression d'être désespérément enfermé ,ou encore Fable).
Un bon achat d'occasion, mais pas un indispensable.
Créée
le 10 juil. 2015
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