L’aventure commence donc avec Tiz, jeune homme vivant dans un petit village et menant une vie paisible. Mais comme on est pas au monde des bisounours, un rayon laser s’abat sur la région et raye complètement et définitivement le village, ainsi que toute forme de vie à l’exception du jeune homme, de la carte. On se lance donc dans l’aventure à la recherche de réponses en compagnie d’Agnès, jeune prêtresse du cristal du Vent, Idea, jeune guerrière ayant les idées un peu floues sur ce qui est bien et mal, et Ringabell, typique “ikemen” amnésique possédant un journal sur lequel à peu près toute l’aventure est inscrite. Chouette.
Le scénario est donc classique, penche un peu dans la niaiserie, mais autant l’annoncer : c’est de la bonne niaiserie, ce qui se fait rare ces jours ci.
Dès les premières secondes de jeu, c’est la grosse claque en plein dans la face : le jeu est absolument sublime visuellement, le pré-calculé fait des merveilles dans les villes, les divers personnages sont plutôt mignons. Difficile à croire que c’est de la 3DS, c’est d’ailleurs sûrement ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle sur ladite console. Les décors sont fichtrement beaux, que ce soit dans les donjons, dans les villes ou même sur la map, tout est très détaillé et ça lui rend bien.
Ce qui permet d’accrocher à ce jeu, si ce n’est “tout”, ce sera surtout ses combats simplifiés pour le meilleur et un système de jobs diaboliquement efficace. Ces derniers fonctionnent en niveaux, à upgrader avec des Job points obtenus à la fin de chaque combat. En plus de se voir augmenter ses stats générales à chaque niveau supplémentaire, c’est également le seul moyen d’apprendre les différentes abilities propres à chaque jobs. Les abilities se divisent en deux catégories : les abilities dites normales, et les support abilities. Les abilities normales sont celles que vous pouvez utiliser en plein combat, généralement ou pas avec un petit prix à payer. Ca peut aller de l’attaque spéciale au heal, à la protection, le vol d’objets et plein d’autres choses. Les autres, ce sont les abilities de fond, celles que vous activez avant le combat et qui ont divers effets, en général sur les stats, les statuts, même jusqu’aux rencontres aléatoires.
Ces jobs, donc s’obtiennent naturellement au fil de l’aventure, contre les boss (tous les boss ne sont pas porteurs d’un jobs, en particulier les monstres qui sont des boss normaux) qui vous tendent leur job après leur avoir fait mordre la poussière. Mais les meilleurs jobs justement, vous ne les obtiendrez pas dans le scénario principal : des “sub-scénarios” existent et comment leur nom l’indique, ce sont des petits scénarios à part. Rien de bien transcendant donc, mais c’est surtout l’occasion de se faire un peu voire même beaucoup d’XP, et surtout d’obtenir ces précieux jobs.
Le système de combat est franchement super. Mais qu’est-ce qu’il le différencie de ces système de JRPG classiques ? Eh bien, deux commandes : Brave et Default. Ring a bell ? Ouais, c’est à quelques lettres près le nom du jeu. Mais qu’est ce qu’il se cache derrière ces noms farfelus ? Je vais commencer par le commencement. A chaque début de combat (sauf pendant certaines rencontres aléatoires sur la map ou donjons), on part sur le principe que chacun de nos 4 personnages part avec un compteur de 0 BP. Si ce compteur passe dans le négatif, disons -2 BP, vous devrez attendre 2 tours avant de pouvoir effectuer votre première action. Si vous êtes à 1 BP, vous aurez justement le droit de faire deux actions et de ne pas être pénalisé au tour prochain. C’est la que Brave et Default rentrent en jeu. Brave est une commande permettant au personnage qui l’utilise d’effectuer plusieurs actions en un seul tour. Utilisez Brave deux fois, et vous aurez le droit d’attaquer 3 fois par exemple, une attaque normale et deux attaques “Brave”. Vous devrez cependant attendre deux tours avant de pouvoir bouger à nouveau. Default, quand à elle, est une commande défensive, permettant justement le contraire : d’augmenter votre compteur de BP, pour plus tard envoyer la sauce.
Ce système de combat permet donc beaucoup plus de stratégies, de possibilités que dans un JRPG classique. Il donne au joueur le loisir de penser ses stratégies. A utiliser à bon escient.
Mais autant se le dire tout de suite : il vous faudra farmer. Surtout si vous ne faites pas les sub-scénarios, ce qui est à la base complètement insensé vu qu’ils permettent d’obtenir de précieux jobs. Il faudra farmer, oui, pas pendant des heures et des heures, mais au moins un petit peu. Car les boss en général, et même les mobs que vous rencontrerez dans les donjons et sur la map, tapent comme des malades. Il n’est pas rare de se faire décimer par un groupe de 3 bandits alors que vous avez un level décent, où alors de s'engager dans un combat avec des monstres qui se dupliquent pendant 40 minutes pour finalement se faire laminer. Généralement, deux coups peuvent suffir à vous mettre K.O un perso. Autant dire que se lancer dans le jeu sans Mage Blanc et sans Phoenix Downs serait une pure folie. Donc il vous faudra farmer un petit peu, mais aussi agir en stratège. Car il vous sera absolument impossible de battre les boss en plongeant tête la première dans le combat comme dans certains RPG, disons Golden Sun pour ne citer que lui. Il faudra ruser, analyser le moveset des boss, bien utiliser ses Brave et ses Default, et saisir les opportunités. Certains boss sont sûrs d’utiliser Default pendant le combat, avant d’envoyer la sauce. Ou alors certains boss utiliseront Jump, une attaque en deux tours (identique en tout point à l’attaque “Vol” d’un certain jeu pour enfant). Certains utiliseront même des boucliers magiques permettant de contrer les magies et de les renvoyer sur vos personnages pendant 4 tours. Autant dire qu’il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une stratégie, quite à mourir une ou deux fois. Bourriner ne suffit pas dans Bravely Default.
Alors au final, Bravely Default, c’est quoi ? Un jeu graphiquement “eye-candy”, une bande-son tantôt entraînante, des combats épiques grâce à son système de combat fantastique, un scénario basique sans tomber dans la niaiserie totale, une durée de vie correcte pour un RPG. Une bombe atomique. Âmes sensibles, s’abstenir.