Il est rare que j’abandonne un livre en cours de lecture, un album au milieu de l’écoute ou un jeu vidéo avant de l’avoir terminé. C’est pourtant le cas avec le jeu vidéo Brütal Legend et c’est d’autant plus frustrant que j’avais attendu – sans trop y croire – sa sortie sur Mac depuis longtemps.
Brütal Legend, c’est un univers inspiré par les pochettes des albums de métal des années 1980 – autrement dit, de l’héroïc-fantasy vu par des fans d’héroïc-fantasy pour un public d’ados attardés. Ça tombe bien: je suis un ado attardé qui a découvert le métal dans les années 1980.
Et effectivement, j’ai tout de suite croché à cet univers aux graphismes rappelant les univers graphiques de Iron Maiden, Motörhead, Judas Priest et bien d’autres, un monde où des guitares électriques en pierre jaillissent du sol, où des monuments funéraires ressemblent à des blocs-moteurs et où même les cabines de chiottes ont des cornes.
Un monde où le héros, interprété par Jack Black, est un roadie qui s’appelle Eddie Riggs – je laisse aux fans le soin de décrypter – et qui se bat à coups d’épée, de hache et de guitare électrique. Un monde où les combats de boss se déroulent autour d’une scène et où les produits dérivés sont une arme de choix.
Enfin, un jeu qui compte, parmi les doubleurs en version originale, Lemmy Kilminster (Motörhead), Rob Halford (Judas Priest), Lita Ford et Ozzy Osborne et dont la bande-son inclut plus d’une centaine de morceaux de métal, de Black Sabbath à Mastodon et de Whitesnake à Dimmu Borgir.
Du coup, pourquoi ai-je fini par rendre les plaques après moins du tiers du jeu? Parce qu’il est à mon avis juste injouable. Le problème majeur, c’est que c’est un jeu qui a été développé sur console et qui a ensuite été porté sur PC; visiblement, ceux qui ont fait le portage n’ont pas vraiment prêté attention à l’ergonomie.
Je soupçonne que la structure du jeu, qui alterne des séquences de combat à la troisième personne et de la stratégie (enfin, plutôt de la tactique, à cette échelle) en temps réel n’aide pas, ce d’autant plus que ce sont les combats de boss qui sont ainsi conçus.
Du coup, si j’ai pu gérer les premiers épisodes sans trop de souci, dès que la difficulté du jeu a commencé à augmenter, je ne suis pas arrivé à suivre. Après avoir planté à peu près dix-sept fois un niveau réputé facile, j’ai abandonné l’affaire, tout en me demandant si le prog ne m’avait pas au final rendu vieux et mou.
Nan, je déconne. J’étais déjà vieux et mou avant.
Quoi qu’il en soit, au final, je ne l’ai pas fini et je ne le finirai sans doute jamais. Ça me frustre un peu, mais bon, j’ai l’impression que ça me frustre moins que de devoir recommencer six cents fois le même niveau.
C’est dommage, parce que même si c’est un jeu qui n’est pas de toute première fraîcheur – il est sorti il y a cinq ans, ce qui pour un jeu vidéo signifie qu’il est déjà mort deux fois – et qu’il a l’ergonomie d’un chat sauvage mouillé, il est quand même bien sympa dans son genre.
Chronique précédemment parue sur alias.codiferes.net