Grand affictionados de la série Burnout depuis ses débuts, jamais je n’aurais cru que cette virée au cœur de Paradise City me laisse un tel goût amer. C’est aussi simple que sans appel : le jeu m’est tombé des mains.
Si j’ai retrouvé le plaisir d’une conduite purement arcade et totalement débridée, certains choix de game design m’ont paru extrêmement curieux, ou tout du moins mal appliqués.
Présentée comme la grosse nouveauté de cet opus, cette ville ouverte de Paradise City affiche bien trop souvent ses limites pour devenir mémorable. Débordante de tremplins et de raccourcis en tout genre, cet air de jeu se révèle finalement trop étriqué et trop peu diversifié pour tenir la route sur la longueur.
On a constamment l’impression de revisiter les mêmes endroits et lorsque la carte s’autorise un encart plus rural, c’est pour nous lancer sur un tracé long et rébarbatif ou l’on erre à la recherche d’une activité à faire (toute cette partie ouest de la map, quel enfer…).
Open world et jeu de caisses n’ont jamais fait bon ménage d’après moi, et ce Burnout Paradise en est l’une des preuves les plus flagrantes.
Côté modes de jeux, on retrouve du très classique : de la traque, des cascades, de la chasse aux takedown, du contre la montre, … Tout cela dans le plus pur jus Burnout, lancé à 300 km/h dans le trafic. Si l’on peut regretter l’absence d’un mode carambolage comme à la vieille époque, les crashs restent néanmoins toujours aussi impressionnant et plaisant à regarder. La mécanique de takedowns est quant à elle toujours aussi efficace et grisante, et c’est un vrai régal que d’envoyer valdinguer ses adversaires dans le décor.
Et les courses dans tout ça ?
Un point de départ, un point d’arrivé et c’est tout. A vous de vous débrouiller pour franchir la ligne d’arrivée avant les autres, et ce peu importe le chemin emprunté. Aucun tracé n’est proposé et aucune flèche ne viendra baliser votre chemin, seul une petite boussole au-dessus de la voiture vous donnera une idée de la direction à suivre.
Les développeurs ont eu le mérite d’aller au bout de leurs idées et d'exploiter, ce faisant, leur open world. En pratique, cela se révèle toutefois aussi foireux que ça en a l’air.
On ne passe pas une minute sans ouvrir la carte afin d’étudier le meilleur tracé et déterminer à quel carrefour il faut prendre à gauche ou à droite. La mini-map n’est d’aucune aide car trop petite pour se faire une idée de la direction à suivre. On se retrouve donc sans arrêt à devoir interrompre sa course pour ouvrir le menu dans le seul but de se repérer.
Il faut également savoir que si le jeu propose plusieurs points de départ possible, il n’y a que six arrivées potentielles, chacune situées à des points cardinaux (comprendre aux bords de la map). Le schéma de course finit donc inlassablement par se répéter, et l’on comprendra vite qu’il suffit de s’extraire du cœur de la ville et longer les extérieurs pour atteindre l’arrivée.
Coté véhicule, on retrouve de tout, du petit bolide léger au char d’assaut, chacun ayant leurs points forts et leurs spécificités. Toutefois, hormis pour quelques épreuves nécessitant d’avoir un véhicule bien précis, il n’est pas nécessaire de changer régulièrement. On peut très bien survivre à une traque avec une voiture légère et remporter une course avec un poids lourd. Les motos, autre nouveauté de cet épisode, ont le mérite d’exister à défaut d’être particulièrement intéressantes à conduire.
Un dernier mot sur la bande son composée de grands classiques du rock’n’roll, plutôt sympa et pêchue, même si l’envie d’étrangler Axel Roses s’est faite de plus en plus présente au fur et à mesure que je relançais le jeu.
Ce dernier épisode en date de la série ne restera donc pas comme un bon souvenir malgré ses qualités, lesquelles découlent finalement toutes des épisodes précédents. Trop de frustration et d’ennui ont ponctué mon passage à Paradise City.