Pour une poignée d'euros.
Techland est responsable notamment des Dead Island ou de sa suite spirituelle Dying Light prévue pour la next-gen, mais il s'est surtout fait connaître à la base pour Call of Juarez, une série de FPS sauce western. Avec un troisième épisode catastrophique dans tous les aspects (y compris au niveau des ventes), pas étonnant qu'Ubisoft n'avait plus beaucoup de budgets à consacrer pour cette licence. Gunslinger est un jeu petit budget qui permet à la série de faire un retour aux sources bien nécessaire.
Nous revoilà au far west, avec ses bons gros clichés totalement assumés : un héros habillé comme Clint alias l'homme sans nom, des gunfights se déroulant dans les saloons, trains à vapeur, grotte d'apaches, une banque en plein braquage... Bien que la partie technique n'impressionne jamais, on est rapidement pris par cette ambiance western recréée à travers des panoramas sympathiques et des musiques typiques.
Le jeu n'essaye pas d'imiter un AAA à base de scripts lourdingues et des QTE dégueulasses qui veulent nous en mettre plein la vue, il se contente de nous divertir sans prétention à travers des gunfights arcades et nerveux. Les armes sont peu nombreuses mais elles sont classes (le bon vieux Colt avec des sculptures en or) et ont une bonne sensation de tir. L'aspect scoring du jeu rajoute du challenge et de la rejouabilité, quelques bonnes idées de gameplay dynamisent l'ensemble (la possibilité d'esquiver les balles, le bullet-time, l'arbre de compétences...). Les duels sont bien pensés et pas toujours évidents, demandant au joueur réflexe, rapidité et précision.
La bonne idée du jeu est l'histoire racontée en temps réel par le héros qui se trouve en réalité dans un saloon, entouré de gens souhaitant connaître ses exploits. Un peu de la même manière que dans Bastion, les actions qu'on effectue sont souvent synchronisés avec ses paroles, ce qui est assez plaisant. De plus, le héros a des trous de mémoire, son récit flou influe sur le level design devant nous. L'idée aurait pu être encore mieux exploiter, mais ça rajoute de la fraîcheur et de la variété à l'aventure.
Ce n'est qu'un détail mais ça mérite d'être cité : malgré l'aspect ultra-narratif du jeu, le héros ne répète jamais ce qu'il vient de dire avant un game over. Ça évite donc de réécouter pour la 15ème fois le même texte en rechargeant un checkpoint comme dans la plupart des jeux actuels rapidement saoulant.
Pour un petit prix (15 euros), le jeu nous divertie pendant 5 à 6 heures, avec quelques modes bonus pour rallonger un peu la durée de vie, en particulier si vous êtes fan du scoring. Plutôt que de proposer un AAA foireux, cette formule "jeu petit budget vendu à petit prix" fonctionne très bien, et le retour au western permet d'oublier l'erreur commise avec l'épisode précédent. Il ne reste plus qu'à espérer une suite avec les mêmes qualités, avec un level design plus ouvert et riche. Si vous aimez bien le western, c'est un jeu à essayer.