Where are you, Marshall ?
Call of Juarez : Gunslinger est un FPS se déroulant à l’époque du Far West, et dans lequel on incarne un chasseur de primes partageant ses histoires de traque de bandits à un auditoire aussi réduit que suspicieux. Chaque épisode sera l’occasion de rencontrer certains des hors-la-loi les plus célèbres du Far West, et, surtout, de dégommer de l’enfoulé par paquets de douze.
Il ne faut pas s’attendre à un monde ouvert avec ce CoJ : les niveaux sont de longs couloirs et les situations dans lesquelles on est placé sont malheureusement souvent les mêmes, c’est-à-dire de l’affrontement classique avec des ennemis statiques, du bullet time et de l’arène. La particularité du jeu, néanmoins, est de faire évoluer l’environnement à mesure que Silas Greaves, notre sosie lointain de Clint Eastwood, se souvient de choses et d’autres, en faisant apparaître une échelle ici, en enlevant un obstacle là, ou en annulant purement et simplement la fusillade qui vient de se produire.
On aurait aimé un peu plus de variété, avec, par exemple, des sièges où les assaillants ne se contentent pas de vous canarder depuis la rue en restant assis sur des barils d’explosifs, voire une ou deux attaques ou défenses de diligence, quitte à ce qu’on se retrouve sur un cheval qu’on contrôle à peine.
On affronte la plupart des boss lors de phases de duel, où le but du jeu consiste à garder un curseur braqué sur l’ennemi avec la souris pour gagner en focalisation (réduire la taille de la crosshair), et à garder la main de Silas alignée avec son revolver (dégainer plus rapidement), dégainer, viser, et tirer. Et esquiver la prune de l’autre.
On se passe parfois des duels pour affronter nos ennemis de manière plus dynamique, mais pas forcément de façon plus intéressante. Ça se limite à plupart du temps à courir d’un couvert à l’autre et à lui balancer notre stock d’ovomaltine dans la tronche (où ça nous mène, la folie des hommes ?).
Je trouve la difficulté plutôt bien dosée et le mode difficile impose d’être rapide et précis et de se mettre à couvert sous peine de finir six pieds sous terre rapidement... même si je n’ai pas pu m’empêcher de pester contre l’espèce de mouvement parasite qu’on doit compenser pendant les duels, et contre les balles mortelles évitables avec une esquive bien placée.
Les six heures qu’ont duré la campagne m’ont parues suffisantes, surtout en considérant son manque de variété et la relative monotonie de ses missions. On pourra éventuellement la recommencer en conservant ses compétences, ou écumer le mode arcade ou le mode duel.
Pour résumer, Call of Juarez : Gunslinger est un titre à la dimension et aux prétentions plutôt modestes. S’il ne s’agit pas d’une révolution, sa campagne reste néanmoins une aventure intéressante, exploitant un genre sous-exploité et bouclant sur un final à trois flingues et un cimetière en trame de fond.