D'emblée, on met de côté la question de la licence. Ne servant que de décorum imposé à Mercury Steam et Kojima par Capcom, les éléments scénaristiques qui parsèment les niveaux semblent servir de fil conducteur proche du "What if ?" Peut être que pour les inconditionnels de Belmont et Dracula, il peut y avoir un sentiment de trahison, mais pour les béotiens de la franchise, cela ne dérange guère.
Mettons aussi de côté un scénario pathétique. Même si parfois, la réflexion sur le bien et le mal vu à travers les yeux du personnage paraît être esquissé, ou encore la condamnation du jusqu'au-boutisme de Gabriel, il s'agit avant tout d'une succession d'ambiances et de gameplay qui sont mis en avant. Ici, deux fins se succèdent, la première étant d'une rare stupidité tant aucun élément justifiait cette conclusion, puis le double twist final qui semble n'être qu'une excuse pour se faire battre Gabriel contre n'importe qui. L'épilogue est néanmoins prometteur, même si très proche de ce qu'a fait White Wolf des années durant, le tout dans une mise en scène un peu trop cabotine mais fort sympathique.
Ensuite, abandonnons tout espoir de voir une once d'originalité dans le gameplay de la plupart du jeu. Car il s'agit ici, avant tout, d'un mélange de God of War et de Shadow of the Colossus, avec un certain manque de finition et une petite couche de bugs. Ajoutons à cela des phases de plateforme simplistes et souvent pénibles et Lords of shadow ne brille pas vraiement par son gamepaly s'il n'est pas forcément pénible, il manque cependant de finition et de maîtrise.
Que reste-t-il de qualité alors ? Des graphismes dynamique d'une rare finesse et élégance, une direction artistique à la fois d'un baroque sobre et d'un gothique flamboyant, des doublages de grande qualité par des acteurs doués, des niveaux très variés, une durée de vie exemplaire, une mise en scène nuancée, des puzzles originaux calmant le rythme parfois pénible des multiples combats.
Sans doute qu'avec plus de conviction, plus d'identité et une meilleure maîtrise de son histoire, ce Lords of Shadow aurait détronné Cratos le Crétin de son trône de céramique. Grâce à son désign, ses puzzles et ses multiples combos et pouvoirs, l'aventure de Belmont passe de peu de détrôner le grec. Car en conclusion, le titre de Mercury Steam reste avant tout un scénario médiocre, un gameplay correct, une ambiance du tonnerre, une identité tronquée.