Babel la vie

On ne le présente plus je pense, toujours est-il qu’on est devant un jeu qui base son système sur de la traduction de langue inconnue. Sur ce point j’avoue que je reste un peu sur ma faim, car finalement les « indices » fournies sont souvent ambigus, et finalement les traductions se résolvent d’elles-même à l’occasion d’« épreuves de validation » où il s’agit d’assigner une poignée de mot à des croquis ce qui, si on les assigne correctement, « valide » les traductions en nous les révélant même si en fait on n’avait rien compris … J’avoue que j’ai fait qqs beaux contre-sens mais ça « valide » quand même et le jeu me donne d’un coup la réponse sans n’avoir jamais mis ma juste compréhension à réelle épreuve, vraiment dommage, surtout dans les deux premières zones où le jeu je l’ai trouvé assez plan-plan et pas bien stimulant. C’aurait été tellement plus stylé (et logique, et normal en fait) que le jeu ne nous révèle jamais ouvertement les « bonnes réponses » (et de façon aussi simple et parfois sans même demander de réel effort de compréhension et de déduction), mais nous mette « à l’épreuve » par des situations de plus en plus exigeantes, ou à l’occasion de plus en plus explicites quand il s’agirait de s’assurer que des termes qu’on est sensé avoir bien compris à tel moment de la progression soient bien intégrés (et dans le même temps laisser chacun libre du choix des mots et du vocabulaire ; on aurait ainsi chacun notre propre lexique final personnel, et mettrait en exergue qu’en linguistique c’est le contenu qui importe (le sens) et finalement bien peu le contenant (le mot)).

Mais bref … passée cette déception certaine (qui m’a poursuivi les 3-4 premières heures), l’aventure s’étoffe magnifiquement via des mécaniques de correspondances, de traduction, et des énigmes aussi qui s’affranchissent de cette seule thématique linguistique de façon brillante. Là le jeu se révèle réellement à mon sens, et brille vraiment ! (Dommage quand même que les différentes langues aient quasi aucune différence grammaticale, à une un peu spécifique près, et même là c’est minime.)

On peut noter sinon une direction artistique, tant visuelle que sonore, vraiment superbe, un sans faute absolu (si ce n’est les anims parfois ratées, notamment, pour ce qui est le plus dommageable, concernant *la bête*, qui pour moi a complètement annihilé l’intensité que voudraient (et devraient) porter ces séquences, quel dommage...).

L’univers est charmant, et le sous-texte également, bien que sans grosse originalité, mais jamais envahissant non plus donc aucun reproche à faire réellement.

On peut noter des séquences de « gameplay » malheureusement assez nazes dans leur exécution, alors même que pas fondamentalement inutiles ou même inintéressantes ; il reste qu’à défaut d’être bien satisfaisantes à jouer elles rythment, par les péripéties qu’elles présentent, de façon plaisante l’aventure et restent « fonctionnelles » et jamais vraiment frustrantes.