Dessine-moi un JRPG, dans lequel tu n'oubliera pas la forme : graphiquement, ton jeu reprendra les éléments visuels qui ont fait le succès des derniers Rayman : des teintes aquarelles à la douce odeur d'automne parfaitement adaptées au contexte onirique d'un conte occidental moderne.
Le gameplay nous rappellera Grandia : un tour par tour finement maîtrisé où il sera possible via une barre commune de voir la prochaine action en vu de l'anticiper : soit en se défendant, soit en attaquant à son tour pour repousser d'un tour celui de l'adversaire. De l'adage "la meilleure défense, c'est l'attaque" tu en as fait une règle qui dura tout le long de ton jeu.
Mais du JRPG, tu en as oublié, en parti, le fond : ton écriture se vaudra faussement sophistiquée pour n'expliquer que des banalités. Les interventions des personnages ne dépasseront pas le cadre de leur propre stéréotype : le princesse agira toujours comme une princesse, le clown jovial agira toujours comme un clown jovial, la souris commerçante ramènera toujours ses quelques lignes de dialogue à sa profession et le traître se fera sentir à des kilomètres.
Ta progression, d'une force tu en as fait une erreur : ce qui devait être une aventure sur Terre, sera une aventure aérienne : dès la seconde heure de jeu tout l'édifice de ce qui semblait être un métroidvania s'écroule pour laisser place à un jeu d'envole : ton héroïne pourra voler indéfiniment, brisant en parti l'exploration car permettant, à grand coup d'aile, de faire le tour des quelques zones avec une rapidité déconcertante.
On ne se souviendra pas de ton ambiance sonore : les quelques mêmes pistes se répètent en boucle au point d'en maudire le compositeur qui a pourtant fait un beau travail. Si les musiques sont belles, mais qu'elles en deviennent indigestes dans un jeu aussi court, c'est qu'il y'a un problème dans la répartition et l'harmonie des mélodies à n'en point douter.
Mais on se souviendra qu'il s'agit d'une tentative, et qu'il faut encourager ceux qui s'essaient à imiter les maîtres : ton jeu valait la peine d'être vécu, ne serait-ce que pour la belle esthétique et la bonne compréhension de ce que doit être un RPG au tour par tour.