Du rogue-like en pixel art ! Putain, si on faisait pas plus indé à la mode... Bon alors une jolie petite musique, une histoire familiale, un personnage qui meurt, une conclusion Disney-style, encore une fois quelle case n'est pas cochée pour plaire aux déçus des AAA ? Par contre il aurait fallu regarder le gameplay aussi, et savoir ce qu'est un A-RPG. Parce que là on est loin de l'artistique, on rentre dans le dur, dans le feeling, dans le ressenti de la puissance des personnages, et là c’est tellement raté !
Bon on va peut être pas faire une tartine sur les qualités graphiques du pixel art… personnellement je le trouve quelconque : le design des personnage est sympa mais pas fifou, les ennemis sont assez bidons et seuls les boss parviennent à tirer leur épingle du jeu. D’ailleurs les ennemis quand ils ne ressemblent pas à rien (genre un robot qui fait tourner une chaîne ou un sorcier « arbre » qui fait de la magie) sont d’une banalité propre à tous les jeux de plateforme random des 35 dernières années : des araignées, des scorpions, des serpents… quelle originalité ! Les animations ne cassent trois pattes à un canard et mêmes les sorts et autres effets pyrotechniques, qui restent trop rares, ne donnent pas l’impression d’une finesse artistique mémorable.
Quant à la dimension de feeling et du gameplay, disons qu’il faudra se contenter d’un « médiocre ». La sensation de puissance propre à ce genre de titre ne se fait jamais sentir. Les personnages évoluent, débloquent des compétences et autres effets, mais rien ne donne le sentiment de devenir un machine à équarrir du monstre. D’ailleurs vers la fin de l’aventure principale, la créature qui donne le plus de mal à tuer reste une espèce de grosse boule qui se sépare à deux reprises faisant apparaître deux boules plus petites à chaque fois, qui ne font que rebondir mais qui sont longues à buter… Et c’est d’un chiant ! « Mais ALLEZ MEURS SALOPERIE DE BOULE A LA CON ! ». Tu passes 15 heures à massacrer des araignées (super ! j’ai pas perdu mon temps !) en boucle et malgré 20 niveaux gagnés et ben tu te retrouves à devoir tirer 8 fois sur une boule qui a deux fois le nombre de points de vie de notre personnage. Quand il y a 20 piges on massacrait des morts-vivants en boucle dans Diablo II, on avait l’impression de devenir une machine de combat, ici, l’impression de n’être qu’une tondeuse à gazon nous pèse très vite sur le front. D’autant plus que les soi-disant pouvoirs ultimes ont un cool down trop long pour un effet qui dure trois secondes et que ne sont absolument pas ultimes. Bref, les personnages sont des nuls qui tapent mollement qui se font déchirer dès qu’ils sont au contact, ce qui est bien con quand 5 des 7 jouables sont tous des attaquants au corps à corps et que les fioles de soin sont ponctuellement offerts.
La progression aussi est aussi super nulle. Devoir recommencer dix fois certains donjons (au nombre de 8) parce qu’on a eu un chance de chèvre ou parce que le personnage n’a pas été optimisé est très pénible. Et devoir se retaper les mêmes couloirs avec les même araignées génériques qu’on doit frapper 5 fois pour qu’elles meurent, l’ennui parvient très vite à vous submerger. La progression n’est pas lente mais semble inutile tant les évolutions paraissent anecdotiques. La recharge des super pouvoirs ne semblent pas diminuer, leur puissance n’augmente pas plus que celles des mobs et leur nombre ou diversité n’apportent rien en terme de fun ou d’ajout de gameplay.
Qu’est ce qu’il reste ? Les boss qui sont vraiment sympas, même s’ils ne sont pas trop difficiles, quelques missions qui peuvent paraître tendues et palpitantes et le design de la demeure principale. ET C’EST TOUT !
Tout le reste se fait mieux ailleurs et depuis bien longtemps : le design et le gameplay rogue est largement supérieur dans Dead Cells (2017 et 2018) ou la progression et la puissance des personnages sont largement mieux amenées dans Diablo III (2012). Donc passez votre chemin.