Mine de rien, il n'y a pas des masses de jeux vidéo ouvertement romantiques, dans lequel le sentiment amoureux est au coeur de l'intrigue. C'est pourtant le pari que fait Cibele, curieux ovni indépendant. Cibele, c'est un personnage sur Valtameri, un jeu de rôle en ligne qui sert surtout de plateforme sociale alternative. Et c'est aussi l'alter-ego de Nina, jeune fille à peine sortie de l'adolescence, férue de pop culture japonaise et adepte de la kawaii attitude, du genre à avoir des fonds d'écran roses avec des étoiles et des licornes et à faire des selfies à longueur de temps.
Et il est assez facile de vérifier cette affirmation : à la manière du récent "A normal lost phone", Cibele nous fait le coup du jeu méta en plaçant directement le joueur devant l'écran du laptop de Nina. Par le biais d'une pseudo-interface à la windows, on a accès à tout : ses mails, ses chatlogs, ses sites internets, ses photos. Même les plus intimes : par le biais de Valtameri, Nina va tomber amoureuse et envoyer des photos en tenue légère à Blake, son boyfriend virtuel, et lui tenir, lors de sessions jouables, des propos de plus en plus intimes. Inutile de pousser la sodomisation de diptère plus loin, vous l'aurez compris : Cibele est un jeu de voyeur.
C'est un choix pour le moins audacieux, d'autant plus osé que le récit est clairement autobiographique. En s'appuyant sur la curiosité malsaine dont peut faire preuve celui qui y joue, Cibele parvient un créer un sentiment curieux, entre excitation et malaise. Malheureusement, l'intrigue (très courte, 1H30 en ce qui me concerne) reste assez sage et ne parvient pas à pousser la réflexion plus loin qu'une simple amourette d'adolescente. La réalisation et la direction artistique, assez grossières dans l'ensemble, ne rattraperont pas cet état de fait. Mais pour 9 euros, l'expérience vaut sans doute la peine d'être tentée. Surtout si vous êtes en manque de rose.