Au-delà de la Terre...le vide
Privée de ses ressources et malmenée par la folie incessante de l'Homme, la Terre se meurt à petit feu. Le dernier espoir pour l'humanité à l'agonie s'incarne dans la conquête spatiale.
Les vieux programmes se réactivent, les vaisseaux sont prêts au départ et les passagers ,triés sur le volet, portent sur leurs maigres épaules l'espoir de survie d'une société, d'une culture et d'une race.
La Terre s'éteint mais l'Humanité continuera son long périple sans elle, sur une planète inconnue.
En tant que passionné de Science-fiction, Beyond Earth est un jeu que j’attendais depuis des temps immémoriaux. La conquête spatiale ,sujet passionnant si il en est, n'a jamais été correctement exploitée par le monde du jeu vidéo et plus largement par les mondes du cinéma et de la série télé.
En tant que passionné de la série Civilization depuis le 3, Beyond earth avait l'air d’être un jeu au gameplay riche et prometteur qui allait enfin renouveler un série en perte de vitesse.
Malheureusement, Beyond earth n'apporte rien au genre de la SF et ne bouleverse pas les jeux de Sid Meier.
En terme d'univers et d'ambiance, Beyond earth est incroyablement terne. Le jeu pioche à droite et à gauche sans jamais vraiment se démarquer de ses sources.
Les développeurs ont mis un peu de Dune, d'Asimov, d'Avatar et une bonne dose de Starship Troopers.
A force d’enchaîner les inspirations, l'univers dans lequel évolue le jeu fini par souffrir d'un terrible manque de personnalité.
D'ailleurs c'est le principal défaut du jeu : aucune prise de risque et un background pas franchement des plus enchanteur !
Contrairement à ce que laissait présager la magnifique vidéo d'introduction, l'histoire n'est pas passionnante et le système de quêtes est complètement à la ramasse avec des objectifs inintéressants, peu nombreux et surtout incroyablement vides.
Pour en rajouter une couche, les 8 factions (qui n’apportent que des bonus inutiles) sont toutes d'un classique gerbant et les leaders d'une antipathie à peine croyable.
En bon patriote que je suis, je voulais commencer ma première partie avec l'Alliance Franco-ibérique mais j'ai reculé devant l’espèce d'aristocrate de 80 ans qui semble avoir un sacré balais dans le cul.
Bon j'ai également reculé devant le stupidité de l'Alliance avec son « protégeons les arts, blabla, nous somme le seul espoir de l'humanité».
Au final je commence le jeu avec l'Union africaine : seule et unique faction qui semble plus ou moins avoir compris les enjeux de la conquête spatiale.
Pour la planète en elle-même ne vous attendez pas à grande chose. Les différentes cartes sont très peu nombreuses et en tout point similaires à celles de Civilization 5. Vous n'avez même pas la possibilité de jouer à « Dune » sur une planète des sables ou à la renaissances des vikings sur une planète de glaces.
Vous n'avez que 3 possibilités fondamentales pour personnaliser le décor de votre monde : Aride, fongique et luxuriante. Les trois se ressembles et se révèlent peu inspirées et plutôt laides...heureusement que certains moddeurs amateurs semblent avoir plus de goût que les designers de Firaxis.
Pour le gameplay, Beyond earth est un 4x classique qui ne dispose que de très peu de nouveautés par rapport à Civ 5 et se révèle incroyablement vide en partie « marathon ».
Concrètement, la diplomatie est encore plus inutile que dans CIV 5, l'espionnage est un gadget sans intérêts, la gestion des villes est simplifiée avec un nombre de bâtiment moins important, la toile de technologie est originale mais chiante à parcourir et les merveilles ne ressemblent à rien, en plus de ne servir à rien.
Pour les « grosses nouveautés » nous avons en premier lieu la gestion de la faune extraterrestre.
Si vous voulez rejouer les guerres indiennes sur une planète étrangère vous allez être déçu.
Les extraterrestres sont de simples créatures insectoïdes sans intelligence qui ne font qu’une seule chose : vous attaquer. Il n'y a pas moyen de les dompter, de négocier ou de les convertir à la foi chrétienne. La seule chose à faire c'est de les exploser et de détruire leurs nids.
Globalement, les extraterrestres sont l'équivalent des barbares de Civ 5 mais en un peu plus chiant car leurs nids respawn plus vite.
Les factions mineures ne sont donc pas incarnées par des indigènes mais par des humains un peu cons qui ont décidé de créer une petite station sur un territoire hostile, histoire de se faire exploser la gueule par un vers de siège au bout de quelques tours. En plus d’être éphémères, les factions mineures ne servent qu'à une seule chose : crée une nouvelle voie commerciale pour gagner un bonus...il n'y a aucune autre action à faire...nous somme très loin de la gestion des villes indépendantes de Civ 5 !
Une autre nouveauté c'est la gestion de la couverture satellite : c'est agréable et plutôt bien fichu.
Chaque satellite est censé dévoiler une partie de la carte et vous donner un bonus non-négligeable de ressources (culture, énergie, nourriture, production). Il leur manque néanmoins une valeur stratégique en temps de guerre.
Cette fonctionnalité , bien que utile, n'est cependant pas assez mise en avant dans le jeu : a titre personnel, j'ai passer plus de deux parties avant de me rendre compte de l'utilité de la chose.
Enfin, la grosse nouveauté de Beyond Earth c'est le système d'affinité.
En tant que Chef des colons d'une Terre détruite par vos semblables vous avez l'occasion d'offrir à l'humanité un nouveau départ idéologique. Vous pouvez opter pour 1 des 3 affinités : Pureté, Harmonie et Suprématie.
La pureté consiste à terraformer la planète, détruire le xénos et brûler l'hérétique. Vous devez préparer cette planète à l'arrivée des Terriens et modeler votre environnement pour en faire une Terre-2.
L'Harmonie consiste à vivre en communion avec la nature. Le respect de la faune et de la flore sont primordiales. L’harmonie consiste à changer l'humanité définitivement pour qu'elle puisse cohabiter en paix avec son environnement.
Et enfin la suprématie consiste à utiliser la technologie et la cybernétique pour transformer les humains en créatures de métal et de sang. La suprématie c'est un peu l'origine des Borgs de star trek.
Sur le papier, les affinités sont alléchantes mais malheureusement elles sont un peu sous-exploitées.
A part une refonte graphique de vos unités (très belle d'ailleurs) et 2-3 bonus liés à votre environnement, les affinités ne représentent que peu d'utilité si vous ne vous immergez pas dans l’ambiance du jeu (le roleplay).
Pour avoir essayer les 3, le gameplay est sensiblement le même.
Quand je me suis rendu compte que vous pouvez ,en fin de partie, cumuler les effets positifs des trois affinités en même temps j'ai été un peu dépité par ce système.
C'est une excellente idée qui narrativement représente quelque chose de fort : le transhumanisme, le futur de la race humaine et la position de l'Homme face à son environnement. Mais qui au niveau du gameplay est un peu limitée.
Beyond Earth est une déception. Le jeu n'est pas mauvais en soi mais il souffre d'un design globalement peu inspiré, d'un gameplay chiche en nouveauté, et de l'absence de la moindre prise de risque.
Beyond Earth aurait pu être le renouveau de Sid Meier !! Le nouveau Alpha Centauri !!
Au final il n'est qu'un Civilization 5 avec un skin de SF.
Pas mauvais mais pas spécialement bon, les DLC rectifierons sans doute le tir...j'espère.
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