Il arrive un moment dans la vie d'un homme où des boutons fleurissent sur son visage autrefois lisse et agréable à regarder. Ce moment nous fait prendre conscience que dans la vie, il y a des périodes où il vaut mieux rester chez soi plutôt que d'aller trimballer ses sacs de pus au vu et su de tous.
Évidemment, cette situation serait un calvaire si un homme courageux n'était né, un jour, sur la terre du sirop d'érable, des algonquins et du hockey sur glace. Oui, le Canada. Oui, Sid Meier.
Tout petit déjà, le jeune Sid subit les quolibets de ses camarades : "Sid honni"* par là, "Sid A"* par ici, et je passerai sous silence le désormais célèbre "Sid et Rurgy sortent ensemble"*. Les géniteurs du petit Sid se doutaient t-ils qu'en affublant leur gamin d'un prénom aussi cruel, ils allaient indirectement donner naissance à une des plus fameuses séries de jeux vidéos ? Ah, parents Meier, les geeks du monde entier vous en doivent une belle.
Suite à ce rappel historique indispensable, soyons clair, soyons net : je n'avais aucune expérience de Civ avant d'acheter ce quatrième volet, sur les conseils avisés d'un camarade de vacances (oui, moi j'ai des camarades de vacances, pas vous ? Dur.) qui me vantait les mérites stratégiques, la durée de vie ou les infinités possibilités du jeu.
Il avait vu juste ce con. Le jeu a tout (ou presque, sinon j'aurais mis 10) et, un peu comme une stripteaseuse expérimentée, dévoile ses atouts au fur et à mesure, pour ne pas noyer le client dans son opulente poitrine... Heuuuu ! Dans son gameplay, dans son GAMEPLAY !!!!
Bref. Prise en main plus simple qu'on aurait pu le craindre et pourtant pouvoir de décision immédiat : l'expérience commence bien dès la première partie. Si il n'a pas l'air très fun sur le papier, le jeu est pourtant un régal de kif (toi aussi, parle français) et ce sans une once de headshot ou de first blood. Non, le titre prévaut surtout par ses nombreux domaines qui offrent au gamer un large panel de stratégies applicables, ou encore par la possibilité d'un multijoueur à plusieurs sur la même machine. Je sais, ça fait un peu charme du multijoueur 80's, mais qu'est ce que c'est bon !
Vous vous surprendrez bien vite à établir des accords commerciaux avec l'Égypte au lieu de relire vos cours de philo, à vous demander pendant une journée entière si vous avez bien fait d'uploader votre guerrier en lancier ; vous écrirez sans doute un mémoire de toutes vos brillantes victoires que vous appellerez "La Guerre sans la gaule", et vous pleurerez inexplicablement quand les douces syllabes qui forment le mot "Tokugawa" viendront s'aventurer dans votre conduit auditif externe.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et Civ IV aussi. Viendra la partie de trop, au cours de laquelle vous éprouverez un sentiment de déjà-vu devant les 50 catapultes mongoles qui se pressent aux portes votre capitale, ou devant vos propres 100 fusiliers qui s'apprêtent à fondre sur les deux archers de Sitting Bull. Et comme moi, vous arrêterez de jouer, dépité, pendant au moins 2 mois... avant de repartir de plus belle et de demander à votre père si, décidément, construire un monument dans le jardin ne suffirait pas à faire basculer culturellement la piscine du voisin chez vous.
Allez hop, courrez m'acheter ce jeu si vous voulez comprendre la blague, les jeunes.
*en français dans le texte
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